Longtemps relégué dans la hiérarchie, Florian Tardieu est devenu un pilier du dispositif d’Eirik Horneland à l’AS Saint-Étienne. À 33 ans, le milieu stéphanois vit sans doute l’une de ses plus belles périodes… mais peut-être aussi sa dernière sous le maillot vert.
Depuis plusieurs mois, Florian Tardieu est l’un des hommes forts du coach norvégien. Avant la trêve, il a enchaîné une neuvième titularisation consécutive, confirmant son statut de cadre incontournable.
Un contraste saisissant avec la saison précédente, marquée par le doute et la frustration.
« J’étais au fond du trou. J’ai joué un peu au début de la saison dernière et puis terminé. Je n’étais même pas toujours dans le groupe retenu », se souvient le joueur, qui avait perdu la confiance de son ancien entraîneur, Olivier Dall’Oglio.
Ce dernier reconnaissait alors : « Florian avait perdu sa place. C’étaient des choix. »
Malgré tout, Tardieu n’a jamais abandonné. « On sait qu’on peut toujours compter sur lui. C’est un vrai joueur de club », saluait encore Dall’Oglio, conscient de la loyauté de son joueur.
Horneland, le déclic d’une renaissance pour Tardieu
Tout a changé fin décembre 2024, avec l’arrivée d’Eirik Horneland sur le banc stéphanois. Le technicien norvégien a immédiatement perçu l’importance de Tardieu dans le collectif.
« J’ai vu un joueur très intelligent, très fort tactiquement, qui a vraiment un impact sur nos matches. Il se sacrifie pour l’équipe, il a un vrai état d’esprit collectif. En plus, humainement, il crée une bonne atmosphère autour de lui. Sa présence tire ses coéquipiers vers le haut », confie Horneland.
Le coach lui a même redessiné un poste “sur mesure”, plus haut sur le terrain, là où son intelligence et sa qualité de passe peuvent s’exprimer.
« On lui a fait un rôle sur mesure, assez libre. J’aime travailler avec des joueurs intelligents, et c’est le cas avec lui », explique le technicien.
Un repositionnement que le joueur a d’abord accueilli avec surprise avant d’y prendre goût :
« Mon poste de prédilection, c’est celui de sentinelle. Au début, j’ai été surpris que le coach me positionne plus haut, mais j’apprécie d’avoir la possibilité d’être plus décisif. »
À 33 ans, l’ancien Troyen semble revivre. Sa régularité, sa rigueur et son influence dans la relance ont fait de lui l’un des symboles du renouveau stéphanois. Dans un effectif profondément remodelé, Tardieu incarne ce liant entre l’expérience et l’engagement collectif cher à Horneland.
Une fin d’histoire déjà écrite ?
Mais derrière cette renaissance se cache une réalité plus amère. En fin de contrat en juin, Florian Tardieu a récemment rencontré ses dirigeants pour évoquer son avenir. Et la réponse n’a pas été celle qu’il espérait.
Le club lui a fait savoir qu’il ne comptait probablement pas sur lui pour la saison prochaine selon les informations dévoilées par L'Equipe. Une décision difficile à encaisser pour un joueur redevenu central dans le projet vert.
Tardieu l’a confirmé avec franchise : « Même si je me prépare à vivre ma dernière saison à Saint-Étienne, cela ne changera rien à ma motivation ni à mon engagement. Je vais me battre et même tout faire pour les faire changer d’avis. »
Une phrase qui résume parfaitement le personnage : discret, fidèle, irréprochable. Et si cette saison devait être sa dernière sous le maillot vert, Florian Tardieu entend la boucler en beauté. Pourquoi pas sur une montée en Ligue 1, comme un dernier cadeau à un club qui lui aura redonné le goût du jeu et de la lumière.