Dans une interview accordée à Colin pour le format "Colinterview", Frédéric Piquionne revient sur son choix de signer à l'ASSE à l'été 2004. Il évoque également la difficulté de prendre la place du chouchou des supporters Lilian Compan.
Le match qui a convaincu Piquionne de rejoindre l'ASSE
Frédéric Piquionne sur son choix de signer à l’ASSE : « À l’époque je n’ai pas eu connaissance de l’interêt de clubs de Ligue 1 qui se seraient manifestés. Mon agent m’en a pas parlé. Il m’a surtout dit : « Saint-Étienne va monter en L1, viens voir un match ». J’ai été voir un match à Sainté, le jour où Bridonneau met ce but de la montée. J’étais dans la tribune et je me suis dit : « ah ouais les supporters et tout, le club, mortel ». Après bien évidement tu te mets à replonger dans l’histoire, tu vois que Platini a joué là-bas, tu vois que ça a été un grand club français. Et finalement tu te dis que pourquoi pas en fait. Et puis ça s’est fait, j’ai déjeuné avec Damien Comolli, avec Romeyer et tout, avec le coach Elie Baup puisqu’ils avaient décidé de se séparer de Fred Antonetti. Damien Comolli est arrivé en tant que directeur sportif, Elie Baup en tant qu’entraineur. Ils ont voulu des joueurs pour jouer le maintien comme le club venait de monter. Mais ils voulaient des joueurs aguerris de L1, ce qu’ils n’avaient pas dans l’effectif. Moi quand j’arrive à Saint-Étienne : Feindouno, Piquionne, Camara, Le Tallec qui était à Liverpool… Ça n’était pas des grands noms de la L1 et qui avaient explosé la L1, mais on est venu quand même pour aider le club à se maintenir, et on l’a fait plus que bien en plus. »
"C'est compliqué de prendre la place du chouchou des supporters"
« Je sais que je suis attendu au tournant parce que je suis dans un club où Lilian Compan avait fait toute la L2 avec ce club et avait été meilleur buteur et l’un des meilleurs joueurs de cette équipe. Moi j’arrive et je l’enlève, ça devient mon remplaçant. C’est compliqué de faire comprendre aux supporters qu’il y a un nouveau joueur qui arrive, qui va prendre la place d’un des chouchous, il faut faire ses preuves. C’est pas facile, on a beaucoup de pression malgré tout avec Pascal. Premier match qu’on fait à Ajaccio, on va saluer les supporters, presque ils nous crachent dessus parce qu’ils n’ont peut-être pas encore accepté notre venue. Ça a été des moments particuliers. Forcément il faut que tu fasses tes preuves, et quand tu joues attaquant, il faut marquer des buts et mouiller le maillot. »
Le rôle des anciens du vestiaire dans l'intégration des nouveaux
Inverser l’avis des supporters de l’ASSE : « C’est à partir du moment où j’ai commencé à marquer. Ce sont des matchs où Pascal et moi on arrivait à avoir ce duo sur la première saison, c’était exceptionnel. Franchement on avait une équipe de fou avec Didier Zokora, Fouss Diawara, Ilunga, Vincent Hognon, Sablé, Hellebuyck, Fred Mendy, Jérémie Janot qui étaient dans cette équipe. On avait une équipe de copains. Et à un moment donné je pense même que les cadres de la L2, Vincent Hognon, Jérémie Janot, Julien Sablé, ont du nous aider par rapport aux supporters. On n’était pas venu pour voler la vedette des joueurs qui étaient là avant, mais simplement pour aider l’équipe. C’est vrai que parfois les performances ne peuvent pas fonctionner et donc forcément on est critiqué mais ça on l’accepte. Après par contre quand on a bien joué, on a vraiment bien joué, parce qu’on a vraiment mis des raclés à Saint-Étienne. »