Dominatrice dans le jeu mais toujours aussi friable, l’AS Saint-Étienne a encore laissé filer des points dans son Chaudron. Face à un SC Bastia, lanterne rouge, les Verts ont concédé un match nul frustrant (2-2). Une contre-performance aux allures de déjà-vu, que les statistiques viennent cruellement confirmer.
L’objectif était pourtant clair : conclure l’année sur une note positive à Geoffroy-Guichard. Le contexte semblait idéal, avec la réception d’un adversaire qui n’avait toujours pas marqué le moindre but à l’extérieur. Mais, une nouvelle fois, Saint-Étienne s’est mise en difficulté toute seule, encaissant deux buts en l’espace d’une mi-temps face à la plus mauvaise attaque du championnat.
Malgré tout, difficile de parler de hold-up. Les Verts ont largement confisqué le ballon, affichant une possession écrasante (77 %) et multipliant les situations offensives. Mais avec un manque de tranchant, assimilable à un manque d’envie général et d’incompréhension tactique, les Verts signent leur 13ᵉ point en dix matchs. Insuffisant.
Une contre-performance générale
Un sentiment de déjà-vu, un scénario bien connu. Saint-Étienne, hier soir, c’est 16 tirs au total, dont 10 cadrés. En comparaison, Bastia, c’est six tentatives et pourtant. Les Corses ont fait preuve d’un réalisme froid, deux frappes cadrées, deux buts. L’écart aux expected goals est révélateur (2,14 xG pour l’ASSE contre 0,57 pour Bastia), mais le football, c’est plus que de la data et, au coup de sifflet final, ce sont de nouveau des points perdus.
Saint-Étienne a touché à quarante reprises le ballon dans la surface adverse, preuve d’une présence offensive constante, mais rarement dans de bonnes conditions. Le manque de tranchant s’est notamment illustré avec l’entrée de Lucas Stassin, auteur de huit ballons touchés dans la surface en seulement trente minutes, soit davantage que Boakye sur l’ensemble de la rencontre.
Des erreurs individuelles habituelles
Une histoire d’habitude, un scénario bien connu, presque familier. Face à une équipe bastiaise regroupée, la possession stéphanoise, assez haute sur le terrain, restait très stérile. De droite à gauche, en essuie-glace, ce qui illustre un manque de rythme et de verticalité. Les statistiques de ballons touchés en témoignent, neuf Stéphanois figurent dans le top 10 des joueurs les plus sollicités, le seul Bastiais présent étant… le gardien Johnny Placide.
Symbole de cette soirée paradoxale, Maxime Bernauer a touché 120 ballons et délivré une passe décisive, avant de commettre une erreur lourde de conséquences sur le second but corse. Un défaut de communication avec Mickaël Nadé, une interception manquée, et Bastia en a immédiatement profité. Comme trop souvent cette saison, une simple erreur individuelle a suffi à faire basculer la rencontre.
Un nul frustrant et insuffisant
Après 17 journées, le constat est implacable. L’ASSE reste fragile, tant dans son organisation que mentalement. Là où Bastia a maximisé la moindre opportunité, les Verts ont encore péché par manque de justesse dans les zones décisives. Les dix dernières minutes ont bien laissé entrevoir un possible renversement de situation, avec un sursaut et quelques occasions, mais l’embellie est arrivée trop tard. Le penalty manqué par Florian Tardieu n’aurait été que l’arbre qui masque la forêt.