Hier est parue l'autobiographie de Claude Puel. "Libre", comme l'a toujours été le Castrais, un titre qui correspond bien à la philosophie de celui qui a guidé l'ASSE pendant deux ans. Un parcours durant lequel il a permis à de jeunes joueurs stéphanois d'éclore chez les professionnels. Parmi ceux-ci, Saïdou Sow. Dans son livre paru aux éditions Solar, Claude Puel raconte pourquoi le défenseur Guinéen lui a tapé dans l'oeil... Extraits.
"Nos prestations n'étaient pas dénuées de qualité, bien au contraire. Nous continuions à développer un effectif où de nombreux jeunes joueurs débutaient et obtenaient des temps de jeu, comme Sow, Gourna, Maçon, Neyou, Aouchiche, Moueffek, Lhéry, Saban, Krasso, Rivera, Tormin, Tshibuabua, Sissoko... et d'autres, perfectionnés, tels Camara, Abi, Nordin. Nous alimentions beaucoup de sélections nationales avec, lors des périodes internationales, 16 joueurs retenus. L'équipe alignée était constituée pour près de 40% de jeunes joueurs du centre de formation - beaucoup allaient être suivis par des clubs étrangers, ce qui situait l'ASSE au premier rang en France et au troisième en Europe. [...]
"Son parcours de vie, très difficile, lui avait forgé un caractère"
Le groupe vivait bien malgré un traitement médiatique souvent négatif, les plus anciens tenaient leur rôle, les plus jeunes progressaient, montrant de belles promesses pour le futur. Combien de belles histoires pourraient être narrées sur beaucoup de ces gamins... Saidou Sow était l'un d'eux. J'assistais à une opposition entre la réserve et les U19, Saidou évoluait avec les plus jeunes, mais sa facilité à gagner les duels, son gabarit, sa lecture et son anticipation sur les phases défensives étaient déjà marquantes. Immigré de Guinée avec sa maman, il avait connu très jeune la misère. Son parcours de vie, très difficile, lui avait forgé un caractère. Saidou avait obtenu le baccalauréat avec deux ans d'avance.
Son intelligence lui permettait de comprendre et de progresser très vite. Sa réussite, il ne la devait qu'à lui-même. Son ascension, son passage des U19 au groupe pro en sautant la case réserve, lui permettait d'être appelé aussi jeune en équipe nationale de Guinée. Saidou était une éponge et un plaisir à entraîner. De par ses blessures et des cas de Covid dans l'équipe, il obtenait des temps de jeu et son match de championnat à Paris où il dominait son sujet et s'imposait à l'armada de talents offensifs parisiens, montrait un très gros potentiel en devenir. Cette promotion fulgurante ne l'avait pas changé, il restait toujours respectueux, à l'écoute et débordant de plaisir d'apprendre."
Source : Poteaux Carrés