L’ASSE a dans son ADN la formation. Lors de ses heures de gloire, le club a été précurseur dans bien des domaines et notamment dans celui de profiter de son vivier. Une donne qui doit perdurer. Pour cela, la nouvelle direction veut offrir le meilleur à son académie. Mais de nombreux points sont à améliorer.

Qui sera le nouveau William Saliba, Lucas Gourna ou Wesley Fofana ? Le centre de formation a forgé sa réputation depuis de nombreuses années et parvient à se maintenir parmi les meilleurs de l’hexagone. Les nouvelles têtes pensantes vont vouloir offrir ses lettres de noblesse à un axe du club qui dispose d’un potentiel énorme.

Des relations à perfectionner à l’ASSE !

C’est un secret de polichinelle, mais les relations entre le centre de formation et le triumvirat ne sont pas des meilleures. La confiance entre les deux entités est très limitée.  Une bonne partie de ce manque de lien vient du triumvirat. Une cassure qui s’explique aussi par des incompréhensions de part et d’autres. Samuel Rustem aurait des relations conflictuelles avec plusieurs membres de l’académie au point que le dialogue soit quasiment inexistant.

Beaucoup ne comprennent pas les choix effectués par le board. Par exemple, alors que le club est au bord de l’implosion après sa relégation en Ligue 2, qu’un effectif entier est à reconstruire… Le club s’engage dans un audit du centre de formation. Un choix qui passe mal au sein des membres de l’académie, d’autant plus que le club est 20ᵉ de ligue 2 à ce moment-là.

Aussi, le directeur sportif de l’ASSE, Loïc Perrin était présent qu’à une seule rencontre du groupe réserve en 2024. Il s’agit du match contre Espaly en février dernier. Aucun membre du triumvirat était présent pour le derby contre l’OL à l’Etrat. De plus, aucun membre du triumvirat était présent lors du match de playoff des U17 contre le FC Nantes. Des moments qui sont censés mettre en vitrine l’académie. En parallèle, le triumvirat considère que beaucoup de joueurs du centre sont surévalués par certains membres…

Afin de gagner en efficacité, le lien doit être renforcé entre ces deux entités du club. Bien que l’arrivée d’Olivier Dall’Oglio ait amélioré la chose, le club va probablement désormais davantage s’appuyer sur son centre de formation. C’est en tout cas ce qui a été annoncé par Gazidis et ses hommes de main ! Afin que le club retrouve de sa noblesse, il faudra que les deux entités ne fassent plus qu’une.

La gestion de l’après centre de formation de l’ASSE

L’un des problèmes majeurs de l’ASSE concerne l’après centre de formation. En d’autres termes, les joueurs de l’ASSE passent leurs trois années de lycée en tant que pensionnaires du centre de formation de l’Étrat. Une période dans laquelle ils sont nourris, logés et installer dans un confort qui les incitent à ne penser qu’au football.

À l’issue des trois années de pensionnaires du centre, soit à leur majorité, ils sont invités à prendre leur appartement et donc une certaine indépendance. Comme ce fut le cas pour de nombreux joueurs, ils se mettent en colocation avec d’autres stéphanois dans le même cas qu’eux. Une situation nouvelle qu’ils ne savent souvent pas gérer.

Rester focus sur le football

Nourriture, sommeil sont quelques fois bafoués. Néo-professionnel, certains perdent de vue l’objectif et ne franchissant pas le cap espéré en s’éparpillant dans les à côtés du football. Tous ne sont pas focus et n’ont la maturité d’un Lucas Gourna. Par conséquent, certains se laissent tenter aux « à côtés » comme tout jeune de 18/20 ans qui aspirent à croquer la vie à pleines dents.

À titre d’exemple, un jeune joueur prometteur qui a remporté la Gambardella était appelé « Uber Eats » par des membres du centre de formation. En effet, il commandait très régulièrement sur l’application faute de volonté ou bien par manque de savoir-faire. Des situations qui interrogent… d’autant plus quand on voit le fort taux de blessures au sein du groupe réserve. Toutefois, certains, les plus professionnels, mangeaient malgré tout au centre même le soir pour s’éviter une nourriture inadaptée à la pratique du sport de haut niveau.

En conclusion, il y a un vrai axe d’amélioration à ce sujet pour que les jeunes joueurs, plus logés à l’Etrat, soient davantage accompagnés et qu’ils ne perdent pas de vue l’objectif. Le club ne réussira pas avec tous, mais ils ont la possibilité d’avoir un meilleur taux de réussite en trouvant la solution pour résoudre cette problématique.

La gestion des prêts à l’ASSE

Un sujet qui interroge souvent. Comment gérer de façon efficiente les prêts des joueurs qui en ont besoin ?

Le premier sujet concerne l’identification des joueurs à prêter et surtout le contexte dans lequel ils peuvent s’épanouir et se développer. Au regard du fossé qui se creuse entre l’équipe réserve (N3) et l’équipe professionnelle (L1), une étape intermédiaire sera souvent nécessaire. Un passage qui peut véritablement conditionner la suite de la carrière de certains joueurs.

C’est une donne qui est en passe d’évoluer à l’ASSE. La doublette Fahmy-Rosenfeld compte déjà s’atteler à trouver des prêts enrichissants. À titre d’exemple, le profil de l’équipe serait étudié pour offrir un cadre bénéfique. Cela permettra ainsi donner une réelle option au joueur de progresser. L’objectif principal étant toujours de pouvoir bénéficier du talent de ses jeunes pousses au sein de l’équipe fanion.

Un manque de planification qui grillent des jeunes ?

Les signatures professionnelles sont de moins en moins un aboutissement au sein d’une carrière de footballeur. C’est davantage une étape qui amènera à moyen terme au football professionnel. Seulement, le chemin pour arriver à s’installer véritablement dans le football professionnel se fait souvent en plusieurs étapes. Le manque de planification de certaines carrières empêchent certains joueurs de progresser. Plusieurs exemples de joueurs qui ont stagné en restant plusieurs années avec le groupe réserve.

Des joueurs qui stagnent

Le dernier exemple en date : Bryan Djile Nokoue. Capitaine de l’équipe réserve, il aura joué près de quatre saisons avec le groupe réserve. Après avoir signé professionnel à l’époque de Claude Puel, il n’aura jamais vraiment pu évoluer via un prêt intermédiaire qui aurait placé le curseur de savoir s’il était en mesure d’évoluer avec l’équipe première ou pas.

Dans la mesure où les signatures des contrats professionnels sont de plus en plus précoces, les plans de carrière doivent émerger. Le club devra être le plus clair possible et tenir ses engagements. À titre d’exemple, QUID du plan de carrière d’Ayman Aiki depuis sa signature professionnelle ? Après avoir signé professionnel en juin 2022 pour 3 saisons, il marque son premier but en L2 lors de ses premières minutes en pro en août 2022. Après six bons mois, ils retournent en équipe réserve. Prolongé d’une saison à l’été 2023 jusqu’en 2026, il ne jouera pas une minute en pro lors de l’exercice 2023-2024. À l’aube de cette nouvelle saison, comment faire en sorte qu’il ne stagne pas…

Des exemples encourageants

L’exemple de Darling Bladi semble être plus cohérent. En effet, le latéral gauche né en 2004 a signé professionnel pour trois saisons. Il jouera cette saison en N1 (Bourg en Bresse) à un niveau supérieur à la réserve. Un moyen de s’aguerrir. Aussi, de voir s’il a la possibilité de jouer un rôle pour l’équipe première du club à moyen terme. Aussi, le cas Louis Mouton peut devenir un exemple d’un plan de carrière bien mené qui lui offrira probablement plusieurs saisons au haut niveau !

Les nouvelles têtes pensantes devront donc donner de la clarté à l’avenir de leurs jeunes pousses. Aussi, ils devront tenir leur promesse. Des promesses souvent faites pour obtenir des prolongations de contrat, mais qui ne sont pas toujours appliquées ensuite. Nul doute que la nouvelle direction ayant géré les meilleurs clubs européens sauront s’atteler à un travail remarquable. Un travail qui permettra à l’académie de donner la meilleure version d’elle-même !