L'AS St-Etienne traverse une période sportive extrêmement délicate. Après trois journées de championnat, les Verts pointent à une peu glorieuse dernière place en Ligue 1 avec zéro point, autant de buts inscrits et 7 encaissés. Les voyants au rouge ne s'arrêtent pas là, car voici que l'infirmerie se remplit de nouveau. Un mal récurrent à l'ASSE...

Gautier Larsonneur, Boubacar Fall, Dylan Batubinsika, Mahmoud Bentayg, Dennis Appiah, Stéphane Diarra, Ibrahim Sissoko et Ibrahima Wadji ont tous été blessés pour une période de plus de deux rencontres la saison dernière. En tout, ce sont 101 rencontres cumulées qui ont été manquées par les joueurs stéphanois la saison passée, un chiffre largement gonflé par les graves blessures subies par Diarra et Wadji (60 rencontres à eux deux). Si on retient que l'effectif était composé de 26 joueurs pour la saison 2023/24, cela correspond une moyenne de 4 rencontres par membre de l'effectif. En retirant les deux joueurs longuement blessés, cette moyenne redevient acceptable avec une rencontre et demi manquée par joueur.

Une saison de Ligue 2 avec le cas Wadji comme fil rouge

Ainsi, l'ASSE n'a pas subi davantage de blessures que ses concurrents la saison passée. En outre, la question de la gestion de certaines blessures est posée. Celle d'Ibrahima Wadji en est un exemple. La saison passée, après avoir subi une entorse à la cheville en août et effectué son retour le 23 octobre face à Laval, le buteur a de nouveau été écarté des terrains pour un problème musculaire à la cuisse. Nouveau come-back le 23 janvier à Pau avant de nouveau de pointer à l'infirmerie à partir de février. On reverra le buteur sur les pelouses en avril et il participera avec réussite au dénouement de cette saison 2023/24.

En ce début de saison, changement de décors. Les Verts n'ont pu compter sur bon nombre de joueurs de leur effectif pour la première journée de championnat. Anthony Briançon, Léo Pétrot, Dennis Appiah, Aïmen Moueffek et Ibrahima Wadji étaient sur le flanc. Fort heureusement, Mathieu Cafaro a décidé de repousser son intervention chirurgicale afin de consolider sa cloison nasale touchée au printemps dernier.

Un début de saison ponctué de très (trop ?) nombreuses blessures !

Depuis, Anthony Briançon se soigne toujours, Igor Miladinovic s'est blessé, tout comme Ben Old et Augustine Boakye dont on vient d'apprendre qu'il avait rechuté musculairement. Thomas Monconduit sera absent entre trois et quatre mois alors qu'Ibrahima Wadji serait de nouveau blessé (cuisse ?). Pour couronner le tout, Yvann Maçon, l'un des rares latéraux offrant de la solidité à l'arrière-garde stéphanoise, vient également de se blesser au ménisque et manquera aux Verts pour deux mois au minimum, après avoir récupéré de son opération au genou.

Si Ben Old est remis de son bobo et Miladinovic de nouveau sur pied, cela fait tout de même beaucoup de pépins physiques, sans compter ceux qui se voient moins, au quotidien. Tous les effectifs de tous les clubs subissent des pépins physiques. Toutefois, au moment où les résultats sont moins favorables, le réflexe est forcément de se tourner vers les maux d'un club, et les blessures en font partie à l'ASSE depuis maintenant de nombreuses saisons, et encore davantage aujourd'hui.

Une remise en question indispensable pour le secteur sportif et médical de l'ASSE

L'an passé, c'est la préparation physique qui avait été montrée du doigt. Il y a quelques années, était évoquée la qualité des terrains de l'Etrat... En ce début de saison 2024/25, comment peut-on justifier qu'autant de joueurs, alors que seulement trois journées de championnat viennent de s'écouler, soient déjà en train de pointer à l'infirmerie ? Le facteur malchance ne peut être brandi systématiquement. La préparation physique des joueurs, qu'elle soit estivale ou quotidienne, pourrait-elle être améliorée ? Les soins prodigués, les protocoles de récupération et de reprise sont-ils suffisamment adaptés ? La gestion sportive de l'effectif est-elle optimisée ? L'hygiène de vie des joueurs est-elle suffisamment encadrée (et il ne s'agit pas là de n'évoquer que les jeunes joueurs) ?

Autant de question qui méritent d'être posées en ce début d'exercice. Nul doute que ces constats, le staff les fait également. Il n'en reste pas mois que l'ASSE dispose aujourd'hui d'un effectif dont la validité de ses forces vives vacille à un moment où le sportif va mal. L'équilibre de l'équipe professionnelle est un tout qui ne s'arrête pas à l'achat de bons ou de mauvais joueurs lors des périodes de mercato. Il s'agit ensuite de gérer efficacement les éléments mis à disposition du staff. Les constats sont là, au club et à l'ensemble des composantes en charge du sportif d'effectuer un diagnostic et d'apporter des réponses. Si le diable se cache parfois dans des détails, il est des détails qui vous font parfois dévisser et chuter... Tout ce que l'on ne souhaite pas à l'ASSE après seulement trois journées de championnat.