À la veille du déplacement de l’ASSE à Dunkerque, Maxime Bernauer s’est présenté devant la presse. Le défenseur central, longtemps ralenti par une succession de pépins musculaires, a raconté sa première vraie saison de frustration. Et derrière le calme qu’il affiche, une réalité apparaît : Bernauer revient, et il a des comptes à régler avec le terrain.

Depuis quelques semaines, le Stéphanois retrouve enfin de la continuité. Et cela s’entend dans ses mots : « Ça va bien, de mieux en mieux. On bosse dans ce sens, donc ça va bien. C’est les matchs qui me diront si ça s'améliore. À l'entraînement, j'ai de moins en moins de gênes, donc c'est positif. »

Un discours apaisé, mais qui masque une réalité difficile : cette saison l’a abîmé psychologiquement. « Louper autant de matchs ? Frustration… j’essaie d'en avoir le moins possible, parce que ça ne sert à rien dans ces moments-là. Mais c’est la première fois où je loupe autant de matchs sur une saison. Je mets en place ce qu’il faut pour que ça ne se reproduise pas. »

L’axe, le territoire de Bernauer : “Je suis plus défenseur central”

Depuis l’été, Bernauer a été trimballé à droite, à gauche, jamais vraiment installé là où il se sent le meilleur. Une polyvalence utile au coach… mais pas anodine pour le joueur. « C'était dû à ma blessure au début de saison. Le début de saison se passait super bien avec Chico Lamba et Mickaël Nadé dans l'axe, donc c'était dur pour le coach de pouvoir changer. Aujourd'hui, c'est Chico qui est blessé, donc ça m'a permis aussi de retrouver l'axe, ça me fait du bien. J'ai toujours dit que je préférais jouer dans l'axe, même si ça ne me dérange pas de jouer sur les côtés. »

Puis vient la phrase qui dit tout : « Je suis plus défenseur central et ça me fait du bien de rejouer à ce poste. »

Un regard lucide sur Dunkerque : “Ils méritent d’être plus haut”

À l’heure de préparer un déplacement piégeux, Bernauer dresse un constat sans complaisance : « Je pense que ça va être un match très difficile. Ils méritent d'être un peu plus haut dans le classement. » Il rappelle le contexte : « Ils ont eu beaucoup de changements, changé de coach. Ça a mis du temps à se mettre en place, mais ils sont sur une grosse dynamique dans le contenu. Ils restent sur des gros matchs. Ils gagnent contre les grosses équipes. »

Et malgré la volonté permanente d’Horneland d’imposer sa philosophie, Bernauer connaît l’exigence du moment : « On sait que ça va être très compliqué. Maintenant, il faut qu'on se prépare aussi en fonction de ce qu’ils proposent. » 

Un joueur qui revient pour récupérer son statut

À travers ses mots, Bernauer envoie un message limpide : il est prêt. Prêt à enfin enchaîner, prêt à récupérer son poste, prêt à devenir un cadre régulier d’une défense en quête de stabilité. Il ne hausse jamais le ton. Il ne se plaint pas. Mais il laisse filtrer une réelle détermination. « On bosse pour être le plus possible sur le terrain. »

La suite dépendra de son corps. Mais dans la tête, c’est déjà un retour aux affaires.