Au cœur d’une crise profonde à l’OGC Nice, le départ de Franck Haise est désormais imminent. Pour assurer la transition, le club azuréen devrait confier l’intérim à un ancien joueur et entraîneur de l’ASSE.

L’onde de choc n’en finit plus de secouer l’OGC Nice. Quarante-huit heures après la descente de près de 400 supporters au centre d’entraînement, et alors que deux joueurs, Terem Moffi et Jérémie Boga, ont déposé plainte pour des violences supposées, Franck Haise s’apprête à quitter son poste. Plusieurs sources internes confirment un accord très proche entre le coach et la direction selon Nice-Matin. Une situation née d’un climat devenu irrespirable, entre la pression populaire, les difficultés sportives et la perte d’influence sur un groupe fragilisé.

Dans ce contexte, le club devrait s’appuyer sur une solution interne pour éviter de sombrer un peu plus : l’intérim de Julien Sablé à Nice, actuel directeur du centre de formation, titulaire du BEPF, et figure respectée dans le métier comme dans le vestiaire. Ancien milieu et capitaine de l’AS Saint-Étienne, il s’apprête à reprendre temporairement les commandes d’un groupe encore sous le choc. Une situation qu'il avait déjà rencontrée à l'ASSE.

L’intérim de Julien Sablé à Nice pour gérer l’urgence

Depuis dimanche soir, tout s’est accéléré au Gym. Une défaite lourde à Lorient (1-3), un vestiaire déjà fragilisé, puis ces débordements violents lors de la confrontation avec les supporters ont complètement fait basculer la situation. Franck Haise, visiblement marqué, avait annoncé à ses joueurs être « susceptible de prendre une décision drastique » avant de réunir son staff. Le technicien normand, arrivé à l’été 2024, n’a pas résisté à la combinaison d’événements : performances en chute libre (six défaites consécutives), relations tendues avec la direction, lassitude devant un groupe qu’il jugeait trop passif.

La présence du CEO d’Ineos Sport Jean-Claude Blanc, venu spécialement à Nice mardi, n’a fait que confirmer l’ampleur de la crise. Face à l’urgence, l’intérim de Julien Sablé à Nice semble donc devenir une évidence. Ancien adjoint en Ligue 1, ex-technicien de la réserve stéphanoise, habitué aux périodes d’instabilité, il connaît les ressorts psychologiques d’un vestiaire blessé. Sa nomination répond à un besoin de transition, de calme et de compétence immédiate à faire valoir auprès d'un groupe meurtri. À court terme, c’est lui qui devrait mener le Gym contre Angers, dimanche à l’Allianz Riviera, dans un contexte où le maintien n’est plus un mot tabou.

Tenter de ramener du calme autour du Gym

L’intérim de Julien Sablé à Nice intervient dans un climat extrêmement tendu. Au lendemain des échauffourées, plusieurs cadres du vestiaire (Bard, Bombito, Louchet…) ont exprimé directement à la direction leur colère et leur sentiment d’abandon. La défiance entre joueurs et dirigeants est décrite comme « profonde » par plusieurs agents. L’absence de cellule psychologique après les incidents a été très mal vécue. Le groupe a même prévu une réunion interne, sans aucun membre du staff, pour évoquer la suite de son engagement.

Un contexte qui illustre l’ampleur du travail qui attend Sablé : apaiser, regrouper, redonner des repères, recréer un cadre sécurisant. L’ancien capitaine de l’ASSE a déjà vécu la tension de clubs populaires et exigeants. À Saint-Étienne, il avait déjà assuré des intérims dans des périodes similaires, avec sang-froid et loyauté. Son rôle à Nice sera similaire : remettre l’équipe sur les rails, assurer une continuité pendant que la direction évalue les options pour l’après-Haise et prépare un futur à moyen terme. Rien ne garantit que cette mission ira au-delà des prochains matchs, mais sa capacité à analyser rapidement un groupe et à maintenir un fonctionnement interne cohérent devrait être précieuse dans la tempête. Verra-t-on Julien Sablé sur le banc niçois pour le 32e de finale face à l'ASSE le 21 décembre prochain…? Tout est possible.