Avant le choc entre Troyes et Saint-Étienne, Laurent Batlles s’est confié à L’Est Éclair. L’ancien coach des deux clubs évoque son attachement à ces équipes, ses regrets de n’avoir pu aller au bout de son travail, et livre son regard lucide sur leurs trajectoires respectives.
Passé sur les bancs de l’ESTAC (2019-2021) puis de l’ASSE (2022-2023), Laurent Batlles s’apprête à suivre avec attention le duel de ses deux anciens clubs. « Troyes et Saint-Étienne, ce sont deux clubs qui ont beaucoup compté pour moi. Mais j’ai gardé plus de contact avec des gens de Saint-Étienne. C’est logique, j’y vis encore, j’y ai créé des liens, des amitiés. C’est l’endroit où je suis resté le plus longtemps. »
S’il confie avoir encore « envie de revenir à Geoffroy-Guichard », il reconnaît aussi qu’un retour n’est « pas évident ». « Je n’ai pas eu l’impression de finir le travail que j’avais commencé, comme à Troyes d’ailleurs. C’est encore douloureux, car je m’étais énormément investi dans des conditions très compliquées. »
« À Saint-Étienne, tout va très vite »
Revenant sur son passage chez les Verts, Laurent Batlles souligne la difficulté du contexte : « J’ai repris une équipe reléguée en Ligue 2, pénalisée de trois points et contrainte de jouer quatre matchs à huis clos. Malgré ça, on avait redressé la barre en terminant 5ᵉ sur la phase retour. Mais la saison suivante, le club a vendu tous nos joueurs offensifs. Les planètes n’étaient plus alignées. »
Il rappelle que la pression à Saint-Étienne est constante : « Quand tu n’obtiens pas les résultats escomptés, tu es rapidement en danger. Et ici, tout le monde vit ASSE au quotidien. Où que les Verts jouent, le stade est plein, les adversaires veulent les battre. Il faut être prêt à répondre présent chaque week-end. »
« À Troyes, j’avais prévenu les dirigeants »
Interrogé sur son autre ancien club, l’ESTAC, l’ex-entraîneur évoque sans détour la période City Group. « J’avais prévenu les dirigeants de ce qui allait arriver. Il fallait bâtir avec une base solide, des jeunes prometteurs encadrés par des joueurs d’expérience. Mais on a recruté des garçons venus de championnats exotiques, parfois sans préparation. Certains ne savaient même pas pourquoi ils étaient là. »
Depuis, Batlles salue le travail accompli : « Avec Antoine Sibierski, le club a retrouvé une vraie cohérence. Le recrutement est plus équilibré, entre expérience et jeunesse. L’équipe vit bien et progresse. »
Pour Laurent Batlles, "Saint-Étienne a plus de profondeur de banc"
Sur la dynamique actuelle, Batlles estime que l’ASSE paraît mieux armée pour jouer la montée : « Objectivement, Saint-Étienne me semble plus armé que Troyes. L’ASSE dispose d’une profondeur de banc plus importante et de moyens supérieurs à ceux que j’avais à ma disposition. Les dirigeants ont affiché leurs ambitions et mis les moyens. Mais quand on est favori, il faut assumer ce statut. Ce n’est jamais simple. »
Avant d’ajouter : « Troyes a un bel effectif et un bon coach en Stéphane Dumont, mais que se passe-t-il si Bentayeb ou Monfray se blessent ? L’équipe est solide, mais un peu moins fournie. Saint-Étienne, aujourd’hui, a davantage de marge. »
Une affiche symbolique pour Laurent Batlles
Le choc Troyes - ASSE, prévu samedi à 19h au Stade de l’Aube, aura une saveur particulière pour Laurent Batlles, qui aura marqué l’histoire récente des deux clubs. Deux équipes qu’il connaît parfaitement, deux projets qu’il a contribué à façonner et qu’il observe désormais « avec beaucoup d’intérêt, mais aussi un peu de nostalgie. »