En affirmant qu’il pourrait renvoyer certaines joueuses "chez elles à la trêve", Sébastien Joseph, entraîneur de l’ASSE féminine, a déclenché une onde de choc. L’UNFP a réagi par communiqué en replaçant le débat dans le cadre juridique du football féminin.
Après la défaite de l’ASSE féminine face au Paris FC (2-0), Sébastien Joseph n’a pas mâché ses mots. Lassé de certaines attitudes au sein de son effectif, le coach stéphanois a livré un message direct :
« On essaye de travailler sur un projet de jeu, de mettre des choses en place. Après, incorporer tout le monde, c'est aussi une question de ce que la joueuse veut faire. Pour l'instant, je vois des joueuses qui montrent déjà un excellent niveau pour certaines. D'autres, j'ai l'impression qu'elles se sont perdues en France et qu'elles sont venues en vacances. S'il faut les renvoyer chez elles à la trêve, on le fera. »
Une déclaration tranchante, reflet d’une frustration profonde liée à la performance de l'équipe de l'ASSE, mais aussi révélatrice d’un mal-être dans le vestiaire. Cette sortie, relayée sur les réseaux sociaux, a fait réagir jusque dans les rangs syndicaux.
L’UNFP prend la parole après la réaction du coach de l'ASSE
Par le biais d’un communiqué publié sur X, l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels a réagi à la sortie du coach stéphanois. Si le syndicat ne va pas jusqu’à condamner formellement les propos, il y voit l’occasion de rappeler un enjeu structurel majeur du football féminin professionnel. L'engagement de l'ASSE à cet égard est observé de près.
« Sans aller jusqu’à le féliciter, @UNFP – qui veut ici aussi que soient accordés aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes – remercie l’entraîneur de @ASSEofficiel féminines. En affirmant qu’il renverrait chez elles à la trêve les joueuses dont il ne serait pas satisfait, il confirme l’obligation de protéger les contrats des footballeuses professionnelles. Ceci, dans une Convention collective qui reste à finaliser. La signature achoppe notamment sur ce point… »
Derrière les mots de Sébastien Joseph, l’UNFP pointe donc une réalité : la fragilité contractuelle des joueuses de l'Arkema Première Ligue, qui attendent encore la finalisation d’une convention collective garantissant des droits comparables à ceux des hommes. Ici, l'ASSE se trouve au cœur d'une problématique plus large.
Une parole libre, mais encadrée
Sébastien Joseph a eu le mérite de mettre les pieds dans le plat. Mais ses propos, bien que tenus dans un contexte de déception sportive, soulèvent des questions sur les droits et garanties des footballeuses professionnelles. Ces droits sont encore trop souvent en décalage avec ceux en vigueur chez les hommes. Le rôle de l'ASSE dans cette discussion est essentiel.
L’épisode ouvre un débat important sur les devoirs… mais aussi sur les droits des joueuses. Le football féminin français, en pleine structuration, ne peut ignorer plus longtemps ce chantier. Des clubs comme l'ASSE sont des acteurs clés.
Sans aller jusqu’à le féliciter, @UNFP – qui veut ici aussi que soient accordés aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes - remercie l’entraîneur de @ASSEofficiel féminines. En affirmant qu’il renverrait chez elles à la trêve les joueuses dont il ne serait pas satisfait, il… pic.twitter.com/w5EwnWi7d7
— UNFP (@UNFP) September 28, 2025