Rachid Mekloufi est né le 12 août 1936 à Setif en Algérie. Il vient de décéder le 8 novembre 2024. Il est considéré aujourd’hui encore comme l’un des plus grands joueurs algériens de tous les temps et comme l’un des trois meilleurs joueurs à avoir évolué à l’ASSE.

UN DÉBUT DE CARRIÈRE PROMETTEUR

Rachid Mekloufi effectue son premier match officiel avec l’AS Saint-Etienne le 10 octobre 1954 à Nice et le 31 octobre contre le CO Roubaix Tourcoing, l'Algérien inscrit ses premiers buts sous ses nouvelles couleurs (un doublé) qui contribuent grandement à la victoire des protégés de Jean Snella (5-1). Il s’impose définitivement lors de son premier derby le 28 novembre 1954 où il éclabousse le match de toute sa classe avec un nouveau doublé (4-2). C’est le début de la légende. Pour les journalistes qui l’appelaient Rachid (c’était plus simple), il devient le grand Mekloufi.
En 1955, l’ASSE remporte son premier trophée : la Coupe Drago. Grâce à sa triplette remarquable (Mekloufi-Rijvers-N’Jo Lea) peut-être la meilleure toutes époques confondues. Avec l’apport des Tylinski, Ferrier, Peyroche, Goujon et l’expérience des Abbes ou Domingo, l’ASSE obtient son premier titre de champion de France en 1957.
Il est titulaire lors de la Coupe latine en juin 1957 où les Verts rencontrent des équipes prestigieuses comme le Benfica et le Milan AC devant plus de 100 000 spectateurs à Madrid. Surtout, l’ASSE dispute son premier match de Coupe d’Europe contre les Glasgow Rangers devant 80 000 spectateurs le 4 septembre 1957, en Ecosse (1-3) où Mekloufi entre dans l’histoire pour avoir été le premier stéphanois à marquer un but dans cette compétition (un tir canon de 30 mètres en pleine lucarne).

UN DÉPART CLANDESTIN POUR L'ASSE

La Guerre d’Algérie va tout emporter sur son passage et le 14 avril 1958 à la suite du match ASSE-Béziers, à 21 ans, il entre dans la clandestinité et avec d’autres Algériens, il rejoint le FLN. Il représente l’équipe de l’Algérie indépendante avec laquelle il participe à 91 rencontres de 1958 à 1962.
Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, son retour à Saint-Etienne est décidé dans le plus grand secret. Au dernier moment le nom de Mekloufi est inscrit sur la feuille de match contre Limoges. Il fait son entrée sur la pelouse de Geoffroy-Guichard avec l’équipe, n’ayant pas participé à l’échauffement collectif pour éviter tout mouvement de foule. Le public est partagé même si, dans un premier temps, les sifflets l’emportent. Heureusement, Mekloufi est l’auteur de dribble dont il a le secret et il est rapidement acclamé. En fin de saison avec leur stratège, les Verts, alors en D2, retrouvent leur place parmi l’élite.

UNE ÉTOILE PARMI LES ÉTOILES

Rachid Mekloufi peut dès lors entamer son deuxième parcours à Saint-Etienne qui s’illumine avec un autre retour, celui de Jean Snella. Ensemble, ils réalisent l’exploit, peu commun, de remporter un deuxième titre de champion de France l’année même de la remontée en 1964. Ils récidivent trois ans plus tard en 1967, année où il est sacré meilleur joueur du championnat de France
La saison 1967-68 est la dernière du gamin de Setif à l’ASSE qui voit éclore un autre Africain, dont on reparlera bientôt, Salif Keita. C’est pourtant l’Algérien qui est aligné pour la finale de la Coupe de France contre Bordeaux le 12 mai 1968. C’est son apothéose. Il inscrit les deux buts de sa formation, pour le premier doublé coupe championnat de l’histoire de l’ASSE (2-1).

Rachid Mekloufi est donc le premier génie à avoir foulé le stade Geoffroy Guichard. Mais non content d’avoir enchanté les soirées stéphanoises, il peut s’enorgueillir d’avoir su transmettre sa passion à son incroyable successeur, Salif Keita qui portera aussi haut les couleurs de l’Afrique.

 

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