L'ASSE s'est faite étriller à Nice sur ce qui restera comme le score de la honte : 8-0. Les Verts ont touché le fond, espérons-le, et en pareille situation, la question est la suivante : comme remonter rapidement à la surface. À Nantes, la réaction des Stéphanois sera observée. Pour que les hommes de Dall'Oglio rebondissent, il va falloir tirer des enseignements de cette déroute... Voici nos trois enseignements du week-end...

Quand on encaisse 8 buts, il est indéniable que le premier secteur où l'on va chercher des responsabilités est la défense. Au vu des buts encaissés par Saint-Étienne, il est évident qu'il y a un chantier à ouvrir dans ce secteur. C'est notamment du côté des défenseurs centraux que la fragilité s'est le plus fait sentir. Dylan Batubinsika, auteur d'un but contre son camp, a été en grande difficulté, tout comme Younis Abdelhamid, qui a de nouveau montré une fragilité aussi étonnante que déroutante lors de cette rencontre. Face à un tel naufrage, Olivier Dall'Oglio a rapidement ajusté sa défense à 4 pour passer à une défense à 5, incorporant un troisième défenseur central. Il est ainsi passé d'une charnière composée de Batubinsika et Abdelhamid à une défense où Mickaël Nadé a été ajouté comme troisième défenseur central. Cela n'a toutefois pas permis de solidifier l'arrière-garde stéphanoise, qui, après l'entrée de Nadé, a encaissé deux buts coup sur coup, puis encore deux autres en seconde mi-temps. Ainsi, avec deux ou trois défenseurs centraux, les Verts ont sombré.

Une défense expérimentale à Nantes pour l'ASSE ?

Malgré cela, Olivier Dall'Oglio pourrait être tenté de réitérer l'expérience d'une défense à trois lors de la rencontre face au FC Nantes, qui aura lieu dimanche prochain à 17h00.

Dans l'optique d'un schéma en 5-4-1, l'AS Saint-Étienne pourrait s'appuyer sur un trio défensif composé d'Abdelhamid, Nadé et Batubinsika pour sécuriser l'axe central. Ce dispositif mettrait à profit la complémentarité de ces trois joueurs : Nadé, avec sa capacité à défendre en un contre un, et Batubinsika, réputé pour ses interventions robustes et sa relance précise, compléteraient parfaitement cette défense à trois, idéale pour un bloc bas face à des équipes offensivement dominantes. Le doute reste entier concernant Abdelhamid, dont la fragilité à ce poste de défenseur central devient un vrai problème pour l'ASSE. Olivier Dall'Oglio n'a toutefois pas beaucoup d'options pour résoudre ce casse-tête, puisque Briançon est actuellement indisponible et que les jeunes joueurs du centre de formation n'offrent pas encore toutes les garanties.

Une autre possibilité pourrait être de recentrer Appiah, de placer Batubinsika au cœur de l'axe central et de positionner Mickaël Nadé à gauche de ce même axe. Les choix opérés par Dall'Oglio seront donc très observés et en diront long sur l'état psychologique d'Abdelhamid, extrêmement critiqué malgré son arrivée en tant que joueur censé apporter expérience et solidité à la défense de l'ASSE cette saison.

Stop ou encore pour Abdelhamid ?

La santé psychologique de Younis Abdelhamid soulève également la question de savoir s'il faut continuer à aligner le défenseur arrivé du Stade de Reims cet été. Pierre angulaire du système défensif rémois, des doutes subsistaient toutefois lors de son recrutement concernant son âge et sa capacité à performer au plus haut niveau. Avec un physique imposant, mais à 37 ans désormais, il est évident que Younis Abdelhamid ne présente plus des caractéristiques rassurantes face à des attaques rapides et techniques. Après cinq rencontres de championnat, où il a été systématiquement titularisé par Olivier Dall'Oglio, la question de le maintenir dans une défense défaillante se pose sérieusement.

En trois déplacements, les Verts ont encaissé 13 buts. Seule la victoire face à Lille, avec un clean sheet pour Gauthier Larsonneur, a été un rare rayon de soleil dans un ciel très sombre pour Saint-Étienne. Ce jour-là, Younis Abdelhamid avait livré une performance correcte, preuve qu'il est encore capable de tenir son rang. Mais peut-il le faire sur la durée ? Là est la question.

Si Younis Abdelhamid ne devait plus être aligné, il faudrait alors trouver une solution. Nous évoquions la possibilité de recentrer Denis Appiah dans l'axe central côté droit ou bien de placer Léo Pétrot à gauche avec un Mickaël Nadé recentré dans l'axe de la défense. Toutefois, la blessure de Pierre Cornud complique la tâche pour le coach de l'ASSE, qui devra faire des choix pour ses latéraux.

Ben Old encore repositionné à un nouveau poste ?

Avec Maçon également absent, Dall'Oglio pourrait être tenté de laisser Pétrot à gauche, ou bien d'opter pour une formule plus offensive en préférant Cafaro. Côté droit, Appiah pourrait occuper le poste de latéral, à moins qu'il ne soit recentré dans l'axe défensif, auquel cas un autre joueur pourrait prendre ce côté. Ben Old pourrait également être une option.

Enfin, autre enseignement de cette rencontre à Nice : l'inefficacité de notre animation offensive. S'il serait réducteur de résumer cette inefficacité à un seul joueur, des choix devront néanmoins être opérés par Olivier Dall'Oglio dans ce secteur. Arrivé il y a seulement 15 jours, Lucas Stassin a déjà été titularisé à deux reprises. Lors de son premier match contre Lille, il s'est montré maladroit à deux reprises, mais aurait pu ouvrir son compteur but en exploitant mieux les situations qui lui étaient offertes.

À ce jour, il est préféré à Ibrahim Sissoko, qui propose un profil beaucoup plus physique, moins mobile, mais avec une meilleure présence dans les airs et une capacité à conserver le ballon, permettant ainsi au bloc de remonter. Quel sera le choix d'Olivier Dall'Oglio pour le match contre Nantes ? Saint-Étienne pourrait être tenté de jouer en contre-attaque, et Dall'Oglio pourrait vouloir s'appuyer sur un joueur rapide et mobile, capable d'être une véritable flèche pour l'attaque stéphanoise. Dans ce cas, Lucas Stassin pourrait une nouvelle fois être préféré à Ibrahim Sissoko.

Stassin ou Sissoko pour dynamiter l'attaque de l'ASSE ?

Toutefois, si Dall'Oglio souhaite subir un peu moins et offrir à son équipe des phases de possession plus maîtrisées en attaque, Ibrahim Sissoko pourrait être une option intéressante. Sa capacité à faire remonter le bloc et à jouer le rôle de pivot pour les ailiers pourrait être une arme pour des Stéphanois qui, jusqu'à présent, n'ont inscrit qu'un seul but en Ligue 1, lors du match contre Lille. Un choix devra donc être fait, et, une fois encore, les décisions de Dall'Oglio offriront des indices sur son approche tactique pour les rencontres à venir, en fonction du profil qu'il privilégiera en attaque dimanche prochain.