Formé à l’ASSE, Jessy Moulin passera la majorité de sa carrière dans le Forez. Hormis quelques piges en prêt du côté d’Arles, Fréjus et Clermont-Ferrand, le gardien de but a porté la tunique verte 13 saisons durant. Retraité depuis peu, Jessy Moulin s’est exprimé au micro du podcast Dessous de Verts.

Produit du centre de formation Stéphanois, Jessy Moulin rejoint le club du Forez en 1999, avant de signer son premier contrat professionnel en 2006. Prêté à Arles (Nationnal), puis à Fréjus la saison suivante, Moulin s’aguerrit en enchaînant les matchs dans les buts. Le natif de Valence a souvent été considéré comme le second de Stéphane Ruffier. 10 ans dans l’ombre, malgré quelques apparitions dans les cages stéphanoises. Mais Moulin profite de l’affaire Ruffier-Puel pour disputer 29 rencontres durant la saison 2020-2021. Le gardien ne connaîtra pas la descente historique des Verts dans l’anti-chambre, après avoir signé un contrat de deux ans avec l’ESTAC.

À 37 ans, Jessy Moulin décide de raccrocher les crampons. Depuis, l’ancien Stéphanois est devenu chroniqueur du Sainté Night Club, mais a également retrouver le monde du football en intégrant l’US Feurs (Régional 1) en qualité d’entraîneur des gardiens. Au micro du podcast Dessous des Verts, l’ancien portier Stéphanois s’est livré sur sa carrières.

Début de retraite compliqué pour l’ancien de l’ASSE

« Partir à la retraite ? Pour être honnête, ça a été très très dur. C’était toute ma vie. Depuis que j’ai l’âge de 13 ans, je m’entraîne tous les jours, je joue tous les week-ends. L’été s’est bien passé parce qu’on prend ça un peu comme des vacances. Mais ensuite, quand fut arrivé le temps de la rentrée, c’est vrai que ce n’était pas pareil, ce n’était pas la même.

Je me suis retrouvé à me regarder, à être face à moi-même et à me dire “qu’est-ce que je vais faire ?” Le foot c’était tout ce que j’aimais, c’était ma passion. Se lever tous les matins pour aller faire du foot et être avec du monde, des copains dans le vestiaire. Et voilà, ça a duré quelque temps où j’étais un peu pas un zombie, mais bon. Il faut faire le dos rond, tourner la page.

(…) Mais on ne s’attend pas à cette solitude. Même en étant avec sa famille, on se sent seul parce qu’il n’y a plus autant d’effervescence dans notre vie. »

« Avec du recul, je suis très très fier de ma carrière »

« J’avais toujours ce truc à me dire, ouais c’est pas terrible. Mais en fait maintenant avec du recul, j’en suis très très fier. On se rend compte que c’est compliqué de durer, de jouer longtemps dans le même club, surtout un club comme Saint-Etienne. hyper prestigieux. J’ai connu que la Ligue 1. Aujourd’hui je côtoie des personnes qui sont en dehors du foot, je vois l’admiration qu’ils ont pour le foot professionnel, pour ce milieu là donc voilà je me dis que c’est en fait c’est vraiment mon travail et tout ce que j’ai mis en oeuvre, toute ma carrière qui m’ont fait durer dans ce milieu et ça j’en suis très fier. »

La révélation au poste de gardien

« Devenir gardien, réellement, ça a été vraiment une révélation. J’ai découvert le foot lorsque mes parents ont déménagé de Montélimar. Ils sont atterris dans un petit village, un petit bled qui s’appelle Les Tourettes. Ma mère me dit qu’il y a du foot. J’étais le seul sport qu’il y avait, il n’y avait rien d’autre sur le terrain. J’ai commencé à jouer. Moi j’étais plus grand que les autres, donc ils me surclassaient. Et dans l’équipe du dessus, je n’étais jamais passé gardien.

Et il y avait un gardien qui était là et un jour, il dit je ne veux plus jouer, je n’ai pas envie de faire gardien. Donc moi j’y vais. Et premier ballon. Ballon un peu long. L’instinct de sortir et de plonger. D’avoir cette technique de sortir et de plonger. Et je ne suis plus jamais sorti de la cage. Plus jamais, jamais, jamais. »

(…) « Ça a été très vite. Quand je suis arrivé au centre de formation, j’étais vite capitaine. Surclassé en équipe de France. Je sentais que le club m’aimait beaucoup. J’ai dû ramer pour passer chaque échelon et me montrer. Tous les jours, je m’imposais une charge de travail énorme sur le terrain. Je me rappelle de Grégory Coupé, une ou deux fois torsué nu, je me disais il faut vraiment que je prenne du poids parce que tu te rends compte que l’intensité, les chocs qu’il y a, tu te fais exploser. »