Arrivé avec l’étiquette de grand espoir serbe à l’été 2024, Igor Miladinovic peine toujours à convaincre sous le maillot de l’ASSE. Entre intégration ratée et carences physiques, retour sur une première année très compliquée pour le milieu offensif.
Une greffe qui ne prend pas à Saint-Étienne
Un an après sa signature en provenance du FK Čukarički contre 3 millions d’euros, Igor Miladinovic affiche un bilan famélique : seulement trois apparitions sous le maillot stéphanois. Loin des attentes placées en lui, l’ex-meilleur jeune du championnat serbe vit un début d’aventure française pour le moins difficile.
Et les raisons de cet échec sont multiples. D’abord, sur le plan linguistique, l’adaptation a été particulièrement compliquée. Ne parlant ni anglais, ni français à son arrivée, l’ASSE avait dû faire appel à un traducteur. Problème : ce dernier ne venait pas du monde du football, rendant les échanges parfois flous. Résultat, l’intégration et la compréhension des consignes ont été ralenties. Aujourd’hui, Igor a progressé dans l'utilisation de ces deux langues, sans être d’un niveau parfaitement fonctionnel.
Loin de sa Serbie natale et de son cocon familial protecteur dont il était très attaché, le jeune milieu offensif a aussi souffert d’un déracinement brutal. Régime alimentaire, rythme d’entraînement, environnement, tout a été chamboulé. Une perte de repères qui a eu un impact direct sur sa capacité à performer.
Trop frêle pour le football français ?
Si Miladinovic a fait quelques apparitions durant la préparation estivale, il n’a toujours pas marqué les esprits. Et c’est peut-être là le principal problème : sur le plan physique, il n’est pas encore au niveau requis pour s’imposer en Ligue 2. Dès ses premières séances, le staff a noté un déficit en termes de puissance et d’impact. Un chantier de fond qui reste ouvert, car même en National 3 avec la réserve, Igor a eu de la peine à s’imposer face à des défenses robustes.
Pourtant, son aisance technique ne fait aucun doute. Son toucher de balle, sa vision du jeu et sa capacité à combiner dans les petits espaces saute aux yeux. Mais cela pourrait être insuffisant dans un championnat exigeant comme celui de Ligue 2. Un cran au-dessus, il ne parvient pas à exister. Un cran en dessous, sera-t-il encore trop léger ?
Une lueur d’espoir… et un avenir incertain à l'ASSE
Tout n’est pas à jeter pour autant. Socialement, Igor Miladinovic a su créer des liens forts dans le vestiaire. Il a noué une vraie complicité avec Augustine Boakye, Benjamin Bouchouari, et Sacha Nedic, jeune gardien serbe du centre de formation. Un cercle qui lui permet de s'intégrer malgré le faible temps de jeu.
Mais à l’heure où le mois d’août s’ouvre, une question peut se poser : faut-il prêter Igor Miladinovic ? À 22 ans, il a besoin de temps de jeu pour progresser et ne pas stagner. Une solution à l’étranger ou en Ligue 2 pourrait lui permettre de retrouver confiance et rythme. En interne, l’hypothèse d’un prêt est envisagée.
Reste que pour l’instant, le bilan est clair : l’ASSE s’est sans doute trompée sur le timing de ce recrutement. Trop jeune, trop tendre, mal préparé à une telle transition et mal intégré, Miladinovic symbolise les risques inhérents aux paris sur les jeunes étrangers prometteurs.
L’avenir n’est pas encore bouché, mais le club devra trancher très vite sur son cas. Repartir sur de nouvelles bases ailleurs, ou persister dans un rôle de rotation ? La balle est dans le camp du board stéphanois.