La fête prévue pour les 120 ans du SC Bastia a viré à la sidération générale : un fumigène lancé depuis la tribune des ultras a touché Bradley Danger, provoquant l’arrêt définitif du match contre le Red Star. Les sanctions s’annoncent lourdes. L'ASSE jouera les Corses dans une semaine.

Bastia espérait transformer la réception du Red Star en célébration. Armand-Cesari rouvrait totalement ses portes après dix-huit mois de travaux, et la rencontre avait des allures de renaissance symbolique pour un club lanterne rouge mais toujours vivant. Tout s’est effondré à la 56e minute, lorsqu’un fumigène tiré depuis la tribune des ultras a percuté au bras droit le défenseur audonien Bradley Danger.

L’arbitre Pierre Gaillouste a immédiatement stoppé les débats avant de renvoyer les joueurs aux vestiaires. Après de longues minutes d’échanges et un protocole strict appliqué à la lettre, le verdict est tombé : le match ne reprendra pas. « Le règlement est clair, quand un joueur reçoit un projectile et n'est pas en mesure de reprendre le match, la décision finale prise, c'est que le match est arrêté et ne reprendra pas. »

Dans les coulisses d’Armand-Cesari, la stupéfaction était totale. Le président bastiais Claude Ferrandi n’a pas caché sa désolation en direct sur beIN Sports : « Personne n'avait imaginé ça. C'était une fête, c'est l'anniversaire de notre club. On a fait beaucoup d'efforts pour le mettre en place et c'est anéanti ce soir. » Puis, lucide, il a ajouté : « N'ayez aucun doute sur les sanctions, elles vont tomber, je ne me fais pas de souci. Les sanctions vont tomber comme elles tombent depuis le début. »

Bastia s’expose à un nouveau séisme disciplinaire

Si le règlement a évolué, rendant possible une reprise du match à la 57e minute, le geste commis vendredi soir pèse lourd dans la balance disciplinaire. Le jet d’un fumigène sur un joueur constitue une infraction grave. Bastia pourrait donc essuyer une sanction allant de la défaite sur tapis vert au retrait de points, cumulable.

Pour un club déjà fragilisé par la DNCG, qui vient d’encadrer sa masse salariale et ses indemnités de mutation, ce nouvel épisode est un coup de massue. Sportivement, le Sporting n’a glané que sept points en quinze journées. Institutionnellement, la situation devient étouffante. Le symbole est cruel : le soir où Bastia voulait célébrer son histoire, l’actualité ramène le club à ses fractures les plus profondes. Du côté du nouveau coach bastiais, la réaction est à la hauteur de la bêtise du geste : « On se tue nous-mêmes ! »

À une semaine d’ASSE–Bastia, les Verts se tiennent prêts pour un match sous haute tension

À Saint-Étienne, on observe certainement ce nouvel incendie avec beaucoup d’attention. L’ASSE recevra Bastia samedi prochain (13 décembre, 20h) dans un Chaudron qui devrait encore être bien garni. Les Verts pourraient affronter un Sporting plombé par cet épisode et miné moralement… ou une équipe déterminée à réagir après une humiliation publique. Ce qui est certain : ce match, déjà crucial pour la course aux points, vient de prendre une toute autre dimension pour des Corses décidément en bien mauvaise posture.