Toulouse et l’ASSE se sont affrontés 111 fois depuis leur première confrontation le 3 octobre 1937 (5-0), un match dans lequel Yvan Beck s’était illustré avec un doublé. Les Verts se sont déplacés 54 fois contre cette équipe. Et parmi tous ces matches à l’extérieur, cinq ont marqué les esprits. Les voici :

6 avril 1941, Toulouse-ASSE 1-0

Finale coupe de France zone libre, au stade Fernand Buisson à Marseille

L’AS Saint-Etienne a l’occasion d’ouvrir son palmarès, toujours vierge depuis sa création en 1933, car elle a obtenu le droit d’affronter Toulouse en finale de la coupe de France zone libre. Pour parvenir à ce stade de la compétition, les Verts ont éliminé successivement le CS Lugdunum (13-0, dont 10 buts de Jules Bigot, un record à l’ASSE), Annecy (2-1), Nîmes (4-2), et Alès, une demi-finale qui a nécessité trois rencontres avant de désigner son vainqueur (0-0, 0-0, 4-1).

Toulouse est le favori de la finale, car il a déjà affronté deux fois l’ASSE cette saison pour autant de victoire (4-2, 2-1). Il est premier ex æquo avec l’OM du championnat de guerre, organisé tant bien que mal pendant cette période de confit mondial. Ironie du destin, la deuxième rencontre a eu lieu à Geoffroy-Guichard, le week-end précédent, et les Verts ont fourni une opposition suffisamment solide pour conserver des chances de succès malgré les deux défaites initiales. Selon les observateurs, un nul aurait même été plus juste.

Le flegmatique entraîneur écossais de l’ASSE, William Duckworth, a aligné une équipe qu’il croit capable de réaliser l’exploit avec les éléments suivants : Llense, Snella, Emonoz, Pasquini, Rich, Casy, Amar, Dutilleul, Spechtl, Bourdier et Malaurent.

Malheureusement, la fortune a choisi son camp et ce ne fut pas celui des Stéphanois. En effet, dès la première minute, Jean Snella s’est blessé et a été obligé de faire de la figuration jusqu’à la fin du match, les remplacements n’étant pas autorisés. Pour les mêmes raisons, Paul Emonoz et Viktor Spechtl, qui boitaient bas, ont été contraints de terminer la rencontre. C’est l’inévitable Zatelli qui a inscrit le seul but du match aux alentours de la 20ᵉ minute (déjà auteur de quatre buts contre Saint-Etienne cette saison) et les Verts ont faits mieux que se défendre malgré les circonstances défavorables devant 15 000 spectateurs.

7 juin 1957 : Toulouse-ASSE 1-2

Challenge des champions

 Le challenge des champions a été créé en 1954 et il oppose le champion de France au vainqueur de la coupe de France. Les bénéfices de cette rencontre sont reversés à la Caisse de sécurité et de secours des joueurs.

Les Verts viennent d’obtenir leur premier titre de champion de France et ils affrontent Toulouse qui a aussi remporté sa première coupe de France au détriment d’Angers (6-3). Le match a lieu au Stadium de Toulouse et l’entraîneur de l’ASSE s’appelle Manuel Fernandez (l’habituel coach des amateurs stéphanois) qui remplace au pied levé Jean Snella qui a dû rejoindre sa maman dans le Nord, gravement malade.

Les Verts déplorent les absences des attaquants Eugène N’Jo Léa et Bernard Lefèvre mais ils alignent un nouvel avant-centre qui arrive d’Orléans, Michel Cristobal. Les dirigeants de Saint-Etienne pourraient bien lui offrir un contrat si sa prestation s’avérait convaincante.

Devant 11 254 spectateurs venus encourager son équipe fanion, c’est l’ASSE qui est le plus rapidement en jambe et qui ouvre le score par l’intermédiaire de Jean Oleksiak dès la 6e minute. Toulouse égalise à la 25e minute, mais Armand Fouillen redonne l’avantage aux Verts à la 38e minute.

Le score n’évolue plus jusqu’à la fin du match et offre à Saint-Etienne un nouveau trophée qui vient garnir la vitrine du club. De bon augure avant le début de la coupe Latine où les Verts doivent affronter le Benfica, le Milan AC ou le Real Madrid fin juin devant environ 100 000 spectateurs.

28 janvier 1962 : Toulouse-ASSE 0-1

16ᵉ de finale de la coupe de France

Après avoir éliminé Le Mans, modeste équipe de CFA, en 32ᵉ de finale de la coupe de France (3-1), le tirage au sort a désigné Toulouse comme prochain adversaire de l’AS Saint-Etienne. Le match a lieu sur terrain neutre comme c’est l’accoutumée et il se déroule au stade Vélodrome de Marseille devant 12 551 spectateurs, une maigre assistance pas vraiment passionnée par cette rencontre.

Les deux équipes se sont affrontés quinze jours auparavant au Stadium de Toulouse et les Verts s’étaient inclinés (1-2), cédant définitivement en toute fin de match (87e). Les Toulousains sont d’ailleurs donnés favoris, eux qui sont classés 8e du championnat alors que les hommes d’Henri Guérin sont mal en points avec une 17e place inquiétante et seulement deux points d’avance sur le 20e et dernier.

L’équipe alignée a néanmoins fière allure avec Abbes, Herbin, Guillas, Liron, Domingo, Ferrier, Tylinski, Sbaïz, Baulu, Faivre et Fayol et elle semble avoir le talent pour rivaliser avec son adversaire du jour. Elle a surtout dans ses rangs, un certain Jean-Claude Baulu qui va marquer l’unique but du match à la 12ᵉ minute. Les Verts vont s’accrocher à ce maigre avantage qu’ils vont conserver jusqu’au coup de sifflet final (1-0).

Jean-Claude Baulu est le héros de cette édition 1961-62, car il inscrira sept des douze buts de son équipe dont celui de la finale qui apportera la première coupe de France de l’histoire de l’ASSE.

12 février 2012, J23 de Ligue 1

Toulouse-ASSE 0-1

L’ASSE se rend à Toulouse dans le cadre de la 23ᵉ journée du championnat de France de L1. Il s’agit du match de clôture de cette journée face à un adversaire qui effectue un bon parcours et peut rêver d’Europe cette saison. Mais les Verts ne sont pas loin et en cas de victoire pourrait même les dépasser au classement.

Le TFC a aligné des ex-Stéphanois comme Paulo Machado et Emmanuel Rivière et des futurs Foréziens comme Cheikh M’Bengue et Franck Tabanou. Emmené par leur capitaine, Laurent Batlles, l’ASSE doit se faire pardonner de sa dernière défaite à Lille (0-3) où ils sont passés complètement au travers. Elle compte sur le retour de CAN, de Pierre-Emerick Aubameyang, dont l’absence a été préjudiciable, mais qui doit quand même supporter ce brusque changement de température entre le Gabon et la Guinée équatoriale et la rigueur de l’hiver sur les bords de la Garonne.

C’est d’ailleurs l’attaquant stéphanois qui a offert la victoire aux siens grâce à une frappe improbable de 25 mètres qui a lobé le gardien toulousain, pourtant pas avancé (71e minute). Stéphane Ruffier a été impeccable à chaque fin de période, s’interposant avec brio face aux joueurs toulousains. À la grande satisfaction de Christophe Galtier, l’ASSE a réalisé une excellente opération, car avec cette victoire (1-0), les Verts se retrouvent 7ᵉ, mais à trois points seulement du podium. Ils comptent un match en retard à disputer à Geoffroy-Guichard contre Lorient.

Après deux saisons difficiles, Saint-Etienne peut désormais rêver à des lendemains qui chantent.

Souviens-toi la dernière fois

25 septembre 2018 : Toulouse-ASSE 2-3

 Saint-Etienne se déplace à Toulouse pour la septième journée du championnat de France. Les Toulousains ont effectué un bon début de championnat et pourrait se retrouver sur le podium de la ligue 1 en cas de bon résultat. Les Verts ne sont qu’à deux unités derrière, eux qui ont retrouvé le goût de la victoire contre Caen, le week-end précédent.

L’entraîneur stéphanois, Jean-Louis Gasset, a effectué un turn over important, subissant la blessure de Mathieu Debuchy et la suspension de Wahbi Khazri. Il décide de se passer de Romain Hamouma, Ole Selnaes, Loïc Perrin, Robert Beric et Yanis Salibur tous sur le banc au coup d’envoi. L’idée est de ménager sa formation qui doit affronter Monaco quelques jours plus tard. Pour l’occasion, c’est donc Stéphane Ruffier qui porte le brassard de capitaine.

Les hommes de Max-Alain Gradel, le Toulousain qui a passé quatre années dans le Forez, espèrent bien engranger les trois points. Mais c’est sans compter sur trois énormes erreurs défensives de sa défense qui ont été autant d’offrandes à leurs adversaires. C’est tout d’abord Loïs Diony qui en a profité (23ᵉ), inscrivant son deuxième but de la saison, puis Remy Cabella (66ᵉ) et enfin Yannis Salibur (75e) qui venait tout juste de rentrer. Les deux réalisations des locaux ne suffiront pas et grâce à cette victoire (3-2), l'ASSE prend provisoirement la troisième place de Ligue 1.

Pour cette rencontre, Jean-Louis Gasset a décidé de lancer dans le grand bain, un jeune dont on dit le plus grand bien. Il titularise William Saliba, un grand espoir du centre de formation qui a effectué ses premiers pas avec le maillot vert. Ce défenseur central est promis à un brillant avenir. Saint-Etienne va avoir du mal à retenir tellement ses qualités sont hors normes pour son âge.