L’ancien joueur de l’AS Saint-Étienne et international colombien Freddy Guarin a livré un témoignage poignant sur une période sombre de sa vie. À travers une interview bouleversante, il revient sans filtre sur ses excès, ses addictions et le chemin qu’il a emprunté pour se relever.
Révélé au grand public par ses performances en Europe et en sélection colombienne, Guarin a connu des sommets dans sa carrière. Mais derrière les succès sur le terrain se cachait une lutte silencieuse. "À l’extérieur, j’étais Freddy Guarin, le joueur de football qui faisait rêver. Mais à l’intérieur, j’étais une personne perdue, en guerre avec moi-même."
Freddy Guarín : "L’alcool était mon refuge"
Freddy Guarin raconte comment il s’est plongé dans l’alcool pour fuir ses problèmes. "Quand j’ai commencé à boire régulièrement, je ne pensais pas que cela pourrait devenir un problème. C’était d’abord pour célébrer, pour m’amuser, comme beaucoup de footballeurs. Mais petit à petit, c’est devenu une habitude, puis une dépendance. Je buvais non seulement pour les moments heureux, mais aussi pour oublier les mauvais."
Cette dépendance s’est intensifiée avec le temps, surtout lors des moments où Guarin se sentait seul ou en difficulté. "Il y a eu des jours où je me réveillais et je buvais dès le matin. C’était comme une anesthésie pour ne pas affronter la réalité. Mais cette anesthésie, elle détruit tout sur son passage : ta santé, tes relations, ta carrière."
Guarin admet que sa consommation excessive d’alcool a eu des répercussions directes sur ses performances sportives. "J’arrivais parfois à l’entraînement sans être à 100 %. Je savais que je me mettais en danger, mais je me disais que j’étais encore assez fort pour compenser. En réalité, je faisais du mal à mon corps et à ma carrière."
Une spirale infernale
Freddy Guarin parle aussi des répercussions de ses addictions sur sa vie personnelle. "L’alcool ne touche pas que toi, il affecte tout le monde autour de toi. Ma famille voyait que je n’étais plus le même. J’étais irritable, absent, incapable de dialoguer calmement. Les disputes avec mes proches devenaient fréquentes, surtout avec ma compagne et mes enfants. Mais à ce moment-là, j’étais trop aveuglé pour comprendre leur douleur."
Le point de bascule est survenu en 2021, lorsqu’il a été arrêté après un incident de violence familiale en Colombie. Cet épisode, largement médiatisé, a marqué un tournant. "C’était un électrochoc. Je me suis vu dans le miroir pour la première fois depuis longtemps, et je ne reconnaissais plus l’homme que j’étais devenu. Je me suis dit : Freddy, tu ne peux pas continuer comme ça."
La rédemption par la thérapie
Pour s’en sortir, Guarin a entrepris un long processus de reconstruction. "Je ne pouvais pas le faire seul. J’ai accepté que j’avais besoin d’aide. J’ai suivi une thérapie pour comprendre les causes profondes de mes comportements. L’alcool n’était qu’un symptôme, il fallait aller chercher les blessures plus profondes, les traumatismes, les pressions que je m’étais imposées."
La thérapie a été un combat quotidien. "Il y a eu des rechutes, des moments où je voulais abandonner. Mais à chaque fois, je me rappelais pourquoi je faisais cela : pour mes enfants, pour ma famille, pour redevenir un homme dont je pourrais être fier."
Aujourd’hui, Freddy Guarin affirme avoir repris le contrôle de sa vie. Il a complètement arrêté l’alcool et s’efforce de transmettre un message d’espoir. "Personne n’est parfait, et tout le monde peut tomber. Mais ce qui compte, c’est de trouver la force de se relever. Je veux montrer à mes enfants qu’il est possible de surmonter les moments les plus sombres."
Malgré les épreuves, Guarin garde une certaine gratitude envers le football, qui lui a offert une seconde chance. "Le football m’a donné beaucoup, mais il m’a aussi rappelé que la vie ne se résume pas au succès sur le terrain. Ce qui compte, c’est qui tu es en tant que personne. Aujourd’hui, je veux être un exemple, pas seulement pour les jeunes joueurs, mais pour tous ceux qui luttent contre leurs démons."
Freddy Guarin se consacre désormais à des projets personnels et familiaux, loin des projecteurs. "J’apprends à apprécier les petites choses, à vivre dans le moment présent. Je ne suis pas parfait, mais je suis sur le bon chemin."