Nouveau week-end perdant pour l'ASSE qui affectionne les séries cette saison. Après avoir enchaîné 10 rencontres sans défaite, voilà l'ASSE sur une série de trois défaites de rang. Cette nouvelle défaite à domicile face à Pau ressemble aux signes d'un énième début de crise sportive. Quels sont les trois enseignements de ce week-end perdant...?
Premier enseignement : Batlles semble plafonner au moment de trouver des solutions pour composer son équipe et surprendre l'adversaire. L'apathie de cette équipe est en décalage total avec le discours qui nous est servi chaque semaine. Les mots traduisent de la détermination, témoignent d'une équipe soudée et qui vit bien ensemble, d'un groupe qui travaille bien à l'entraînement. Les rencontres démontrent tout l'inverse. Des comportements individualistes, une équipe peu rodée et pas tout à fait sûre de ses principes de jeu et un état d'esprit peu conquérant.
Au milieu de ce constat, Laurent Batlles semble un peu perdu et subit les évènements. Loin de la confiance que devrait lui procurer le classement de l'ASSE.
Laurent Batlles à court de solutions...
Il y a tout d'abord cette hécatombe qui touche le groupe du coach stéphanois. Peu aidé par les blessures, notamment de Wadji, Larsonneur et Batubinsyka, Laurent Batlles n'a pas réussi à remplacer ces maillons essentiels de son collectif. C'est un fait, cette équipe stéphanoise manque d'équilibre et de banc.
Autre problème, Laurent Batlles élabore des plans de jeu en fonction d'adversaires qui ont lu le système de l'ASSE et identifié les faiblesses de l'équipe. À ce jour, les Verts ne surprennent plus et tout le monde a par exemple identifié qu'en muselant Tardieu et Bouchouari, on muselait toute l'équipe. C'est ce qu'a opéré Nicolas Usaï ce samedi et cela a fonctionné. Pau, après avoir concédé l'ouverture du score, a littéralement fait déjouer les Verts par la simple entrée d'un milieu qui a densifié ce secteur de jeu côté pallois.
Laurent Batlles n'a pas su s'adapter et a une nouvelle fois opéré des changements étonnants. Sissoko transparent est resté sur le terrain pendant que Moueffek, pourtant précieux, sortait pour laisser entrer un Lobry qui n'est plus que l'ombre du joueur qu'il était il y a une saison.
Un problème physique à l'ASSE ?
Autre enseignement : l'ASSE ne parvient pas à être performante durant 90 minutes. Pire, elle a tendance à s'effondrer à l'approche de la mi-temps ou juste après. Benjamin Bouchouari en est un parfait exemple. Virevoltant en première mi-temps, il a complètement disparu après la pause de la rencontre. Même constat pour Sissoko, Charbonnier ou Chambost. Une mention particulière pour Charbonnier qui a tout de même essayé de se rendre utile jusqu'à sa sortie. Laurent Batlles hurle de son banc qu'il veut des joueurs qui pressent et se projettent vers l'avant après la récupération du ballon. Résultat : le pressing est systématiquement à contre-temps et désordonné et une fois la ballon dans les pieds stéphanois, il repasse systématiquement par les joueurs de la défense centrale quand ce n'est pas le gardien...
Cette équipe a peu d'allant et ressemble à un groupe de joueurs en pleine préparation physique estivale. En manque de carburant, elle n'est pas en capacité de répondre aux consignes d'un coach ambitieux concernant le volume de jeu et la générosité qu'il souhaite voir sur le terrain.
8 buts sur 14 encaissés après la 66ème.
Les remplacements ne sont pas bons.
Les remplaçants ne sont pas à la hauteur.
L’attitude n’est pas bonne.
Les choix sont mauvais.
Une suffisance bien présente.
Une équipe présomptueuse.
Sainté coule et personne n’apprend de ses erreurs.— Karl (@EKarluso) November 25, 2023
La montée déjà impossible pour l'ASSE ?
L'ASSE a des objectifs élevés cette saison. Jean-François Soucasse l'a annoncé dès le mois d'août, les Verts jouent la remontée en Ligue 1. Il y a encore trois journées de championnat, l'objectif paraissait tout à fait adapté au rythme de stéphanois qui étaient sur une série de 10 rencontres sans défaite. Depuis, les trois défaites qui se sont enchaînées ne sont finalement que l'illustration de ce que tout le monde observait, même pendant les victoires : l'ASSE est poussive et paraît peu armée pour rivaliser en haut de tableau.
Larsonneur se blesse et l'équipe tremble. Batubinsyka est absent et la défense est déséquilibrée. Bouchouari n'est pas là et l'équipe perd son allant. Pendant ce temps, les Diarra, Monconduit, Cafaro, Tardieu, Fomba, Lobry, alternent le bon pour certains et le très mauvais pour beaucoup.
Le mercato estival n'est pas satisfaisant. Loïc Perrin a pris une leçon de construction d'équipe face à Pau. Luis De Sousa, directeur sportif de Pau, qu'il avait sous ses ordres dans la cellule de recrutement à St-Etienne a migré dans le Sud-Ouest où il a construit avec quasiment zéro moyen une équipe classée dans le premier tiers de la Ligue 2...
Le prochain mercato devra régler les déséquilibres de ce groupe. Il manque de tout dans cette équipe, et il faudra également dégraisser. Monconduit, Lobry ou Dreyer sont clairement des joueurs qui, au-delà d'alourdir la masse salariale de l'ASSE, sont devenus presque inutiles sportivement.
Par ailleurs, les cadres que sont Tardieu, Sissoko ou encore Cafaro s'essoufflent et n'apportent pas le supplément d'âme que l'on pouvait espérer d'eux. L'ASSE peut-elle encore bien figurer dans ce championnat de Ligue 2 et remonter en Ligue 1 ? Peut-être, mais le travail à mener reste colossal.