LA MESSE EST DITE ?

 

« Aller Ă  la messe quand on est dĂ©pressif, c’est comme aller voter quand on est communiste, ça ne sert Ă  rien. » Christophe AlĂ©vĂȘque

 

The Final Countdown de Micheline (de la compta) : Mise Ă  jour 13.11.22 – OPÉRATION MAINTIEN – 29 POINTS« Ouais ouais ouais 
 Ben la Micheline, je crois qu’elle va faire comme les gars de la RATP en grĂšve depuis 5 ans. Et si d’ici lĂ  vous me cherchez, je tiendrai une permanence H24 7/7 Ă  l’Église du coin. Je vais prier. Il ne nous reste plus que ça, si j’ai bien compris, non ??!! »

 

Salut les Groupies

Votre cowboy @JossRandall42 est 
 DĂ©pitĂ©. DĂ©primĂ©. DĂ©phosphatĂ©. Comme vous, quoi. C’est pour ça qu’on s’aime bien.

*Ite Missa Est*. J’imagine que beaucoup d’entre vous, ceux qui ronflaient prĂšs du radiateur pendant les cours de Latin, ne savent pas ce que ça veut dire. D’ordinaire, je les renverrais Ă  Google car je n’ai pas que ça Ă  secouer. Mais lĂ , je sens tout le monde tellement touchĂ© que je vais me fendre d’expliquer. Ite Missa Est (Allez, la Messe est dite !), c’est ce que dit le prĂȘtre Ă  la fin de la messe, pour expliquer qu’en gros (je schĂ©matise), les fidĂšles peuvent se casser, car la messe est finie.

Samedi 12 novembre, dans la CathĂ©drale Romano-Footique de Geoffroy Guichard, les plus fidĂšles des fidĂšles, les MF, n’ont mĂȘme pas attendu que l’arbitre-curĂ© prononce le Ite Missa Est pour quitter l’enceinte. Ce qui en disait long comme le BolĂ©ro de Ravel sur l’intĂ©rĂȘt qu’ils portaient Ă  cette parodie de foot, cette parodie d’émotion, cette parodie d’engagement auxquels ils ont assistĂ©. Et moi ces mecs, je les comprends. CarrĂ©ment. A quoi bon continuer Ă  se faire suer le burnou Ă  chanter, prĂ©parer des Tifos toute la semaine, etc. pour un Club qui semble si peu concernĂ© et si peu rĂ©agir Ă  cette longue descente aux Enfers, entamĂ©e le 29/05/22 (mais en fait bien plus tĂŽt) 
 Et non seulement je les comprends, mais mĂȘme je les admire d’avoir fait ça dans le calme. Le calme froid de l’indiffĂ©rence que ce Club suscite dĂ©sormais. Peut-ĂȘtre que l’indiffĂ©rence sera plus efficace que la revendication violente. A moins que ce ne soit qu’un relatif calme avant une prochaine tempĂȘte.

Aujourd’hui, je ne vous parlerai pas de foot (de toute façon j’y connais rien ! đŸ˜Š). Et Ă  ceux que j’entends dĂ©jĂ  gueuler dans le fond (Ă  tous les coups, ce sont les mĂȘmes que ceux prĂšs du radiateur qui n’écoutaient pas en cours de Latin !), je rĂ©pondrais du tac au tac (j’ai Ă©tĂ© trĂšs liĂ© avec une mitraillette) que pour parler foot, il faudrait voir un minium de foot. Samedi, je n’en ai pas vu. À aucun moment.

Donc, devant la gravitĂ© de la situation, et l’absence effarante de rĂ©action Ă  tous les niveaux du club, de haut en bas, et pour autant que je puisse ĂȘtre Ă©ventuellement proche de cette dĂ©marche spirituelle, je crois qu’il ne me reste plus qu’un truc Ă  faire : prier. Quand il y a descente aux Enfers, beaucoup se tournent vers Dieu.

J’y vais donc ci-dessous de ma « Messe du Cowboy Â». Bon, que les puristes judĂ©o-chrĂ©tiens ne commencent pas Ă  me jeter des bĂ»ches, j’ai un peu reformulĂ© deux-trois trucs comme ça m’arrangeait ! đŸ˜Š Mais ça fera toujours Ă  certains l’occasion de rĂ©viser les diffĂ©rentes Ă©tapes de la messe traditionnelle, et aux autres de les dĂ©couvrir ! đŸ˜Š Comme ça, c’est tout bĂ©nef’, vous ne serez pas venus pour rien. 

 

ACTE 1 – RITES INITIAUX ET LITURGIE DE LA PAROLE

Normalement ce sont deux Ă©tapes sĂ©parĂ©es de la messe, mais je rassemble, car on ne va pas non plus y passer la nuit. L’intĂ©ressant c’est que c’est dans ces deux parties qu’on trouve des trucs comme : L’Acte pĂ©nitentiel
 L’Examen de conscience
 La Demande de pardon 
. Ouais ouais ouais 
 Vous en voyez beaucoup, vous, dans le comportement des joueurs, responsables de niveau 1 de la situation actuelle, des actes de contrition ? Des demandes de pardon (pour les nombreux matchs de merde qu’ils nous servent depuis aout) et surtout des actions qui montreraient qu’ils veulent, Ă  minima, se « racheter Â» ?!?!?  Moi je n’en vois pas. Aucune.
Pas d’investissement, pas de cƓur, pas de leader, pas d’aboyeur, pas de dĂ©passement de soi. On perd, on gagne, c’est du pareil au mĂȘme. Le langage corporel collectif aprĂšs le premier but encaissĂ© rĂ©sume tout.
Au-delĂ  des dĂ©sĂ©quilibres de profils, des questions de systĂšme qui branle au manche, des manques criants Ă  certains endroits, des lacunes footballistiques des uns et des autres 
 au-delĂ  de tout ça, cette Ă©quipe n’a pas d’ñme. Cette Ă©quipe ne montre rien, pas mĂȘme le plus Ă©lĂ©mentaire respect pour ceux qui continuent Ă  se dĂ©placer pour les soutenir. Cette Ă©quipe ne montre rien. VoilĂ , RIEN, c’est le terme qui rĂ©sume tout. Cette Ă©quipe, et plus largement ce club, aujourd’hui, ne dĂ©gage plus RIEN.
Et s’il faut aborder la partie de la Liturgie de la parole, c’est la mĂȘme chose. Quand j’entends le silence assourdissant qui entoure la situation actuelle, mes cheveux se dressent sur ma tĂȘte comme tous les membres d’un congrĂšs LR quand ils entonnent leur Marseillaise de clĂŽture !  Je ne pendrai pas le risque de passer pour un footix de base, car je ne vis pas au sein du Club. Mais vu de l’extĂ©rieur, il semble bien que personne ne parle dans l’Église. Personne ne monte en chair pour essayer de secouer les consciences, en appeler Ă  la rĂ©volte, celle qu’on ne voit pas/plus quand on prend un but. Et si je me trompe, et que cette parole existe bien (au moins en interne, car en externe, les confs de presse se suivent et se ressemblent dans une triste mĂ©diocritĂ©), alors le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle est complĂštement inefficace.
Aucune rĂ©action visible. Du RIEN lĂ  encore. Que ce soit Ă  la (double) tĂȘte actionnariale, ou dans la chaine intermĂ©diaire de commandement. Du RIEN. Un Ă©lectro encĂ©phalogramme qui a encore quelques (rares) soubresauts. Mais faites mĂ©fi, les gaziers. Il n’est plus loin d’ĂȘtre complĂštement plat.
Mourir avec ses idĂ©es (mĂȘme – et surtout – les plus dĂ©biles) et ben Ă  la fin, c’est toujours mourir. Et pis c’est tout.

 

ACTE 2 – LITURGIE EUCHARISTIQUE ET RITES DE COMMUNION

Pareil, je regroupe deux parties. Et lĂ  attention Tonton !!! On commence Ă  naviguer dans le bizarre.
Car c’est dans ces deux parties qu’on trouve notamment Le Rite du lavement des mains et la Procession des offrandes. Si la situation n’était pas si triste, j’en rigolerais comme un bossu, tiens.

Le Rite du lavement des mains, y a pas de quoi se la peindre en vert pour la mettre au milieu d’un bouquet, c’est juste le moment oĂč le prĂȘtre va se laver les paluches. Mais en terme allĂ©gorique, vous me voyez venir avec mes gros sabots ? Ben nos deux prĂȘtres de la Direction, ils ne donneraient pas un peu l’impression de s’en laver les mains, du Club ?? Les Ponce Pilate du 43 et du Moyen-Orient ? Hum ? Alors bien sĂ»r, j’ironise. Je ne doute pas un seul instant qu’ils ne sautent pas de joie en ce moment. Mais en tout cas, ils ne sont pas lĂ . Ils ne viennent mĂȘme plus au Stade, un comble ! contrairement Ă  ceux qui payent pour ça ! Et il est trop facile de se dĂ©fausser sur les chaines de commandements intermĂ©diaires en disant « on leur a donnĂ© les pleins pouvoirs, alors voyez avec eux », comme ce qui avait Ă©tĂ© fait avec l’OberKomamndant. Trop facile. Dans n’importe quelle entreprise, la dĂ©cision, comme la responsabilitĂ©, partent toujours d’en haut. Il faut assumer. Alors messieurs, combien de temps comptez-vous encore poncepilater loin de l’Église ?

La Procession des offrandes : on a dĂ©jĂ  compris, car c’est installĂ© depuis dĂ©jĂ  quelques semaines dans les Ă©lĂ©ments de langage du monde vert. Les offrandes, c’est l’AmĂšre Catho d’Hiver, qui va – bien sĂ»r !! – nous sortir le cul des ronces, vous verrez !!! Mangez, c’est mon corps, mais n’essayez surtout pas de deviner avec quoi l’Hostie a Ă©tĂ© fabriquĂ©e ! Et moi je regarde tout ça avec une angoisse qui va brioche (toujours dire « croissant » finissait par me fatiguer). Je ne suis pas Suisse, comme ma Triplette @Guiom_42530. Donc on ne me fera pas prendre l’HelvĂ©tie pour des gens ternes. Les mercatos d’hiver, je n’en ai jamais connu qui changeaient drastiquement la donne, hormis celui de l’hiver 17-18. MAIS, c’était avec le rĂ©seau de GASSET. Et avec (beaucoup) de pognon dĂ©pensĂ©. Celui de cette annĂ©e ressemblera plus probablement Ă  celui de l’annĂ©e derniĂšre (et vous vous souvenez du rĂ©sultat ??) avec des vieux chevaux de mine sur le retour. Car aucun bon joueur n’acceptera de venir mettre ses pinceaux dans ce bourbier.

J’espùre me tromper. Mais s’il vous reste un peu d’estomac, je vous invite à multiplier les priùres.
Quant au Rite de communion 
 faites trĂšs attention aussi. La communion avec le Peuple Vert, vous l’avez toujours eue, en dĂ©pit du nombre incroyable de couleuvres qu’il aura fallu avaler. Mais Ă  force de prendre tout le monde pour des dĂ©biles, ça pourrait ne pas durer aussi longtemps que les impĂŽts. Comme en tĂ©moigne la sortie prĂ©maturĂ©e des MF avant le Ite Missa Est 
.

 

ACTE 3 – LE CIMETIÈRE OU LA RÉSURRECTION ?

Laurent BATLLES (Entraineur Saint-Etienne ASSE) during the Ligue 2 BKT match between Saint-Etienne and SC Bastia at Stade Geoffroy-Guichard on August 30, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Alex Martin/FEP/Icon Sport) – Photo by Icon sport

That is Ze question, comme disait le Chat-qui-expire.

Il est un temps pour les constats, un temps pour la colĂšre, un temps pour la tristesse et un autre pour le dĂ©sespoir. Et puis aprĂšs il y a un temps pour les dĂ©cisions et les actions qui feront qu’on cheminera soit vers le cimetiĂšre, soit vers la rĂ©surrection. Et lĂ , je ne vous cache pas que je suis sec, tellement je ne vois pas, Ă  l’instant, ce qui pourrait changer les choses.
Une vente « brutale » du club, lĂ  tout de suite, la semaine prochaine, ne changerait Ă  mon avis rien, tant les fondations sont poreuses. Et le temps que ça agisse sur le sportif, on serait peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  morts. Et puis de toute façon, je n’ai pas l’impression que ce soit vraiment Ă  l’ordre du jour.

Alors Ă©videmment, la solution « simple » Ă  laquelle tout le monde pense, c’est de virer BATLLES. La solution Ă©vidente, le fusible facile, la tradition des PrĂ©sidents de Clubs de foot en France. AprĂšs tout, il n’a pas de rĂ©sultats, et puis Oh ! C’est lui qui a choisi l’effectif (on en est sĂ»r ???) et qui s’entĂȘte avec son systĂšme Ă  3 derriĂšre (ouais mais .. samedi Ă  4 ça a changĂ© quelque chose ???) !! Donc le Lolo, adoubĂ© comme un Messie (il aurait pu s’appeler Lionel) Ă  son arrivĂ©e l’étĂ© dernier, voit dĂ©sormais grimper ses actions Ă  la Bourse de la mĂ©sestime gĂ©nĂ©rale.

Et ben moi je vous le dis, Ă  mon sens, virer le coach maintenant, ça serait un peu comme changer de transat sur le Titanic, pour reprendre l’excellent StĂ©phane Freiss (qui le disait toutefois dans un tout autre contexte). Bien sĂ»r, on aurait l’impression de s’acheter du temps, en misant sur le fameux « choc psychologique » (dont on se souvient qu’il avait super bien marchĂ© avec le Duc de Savoie !!!!) mais je le rĂ©pĂšte, ça serait probablement peine perdue (comme disait ce serrurier un peu tĂȘte-en-l’air).

Il serait plus intelligent de mieux le soutenir (car m’est avis qu’il est un peu tout seul dans la tempĂȘte) en faisant taire les guerres internes. Car le Lolo, il ne peut pas ĂȘtre en mĂȘme temps Ă  Saint-Flour et Ă  Moulins. Dans ce cas-lĂ , il faut garder 
 le Cap ! đŸ˜‰ (private joke, comprenne qui pourra). Et de faire rĂ©agir ce groupe de joueurs atones et sans caractĂšre. Car sans cette rĂ©action, sans cette prise de conscience qu’ils jouent au strip-poker (leur indigence d’investissement, c’est un peu comme s’ils nous montraient leur cul, non ??) avec l’avenir du club, et bien aucun coach n’y arrivera.

Alors du coup, on se raccroche Ă  quel espoir, nous, hum ?… Bonne question, Micheline. Vous ĂȘtes nombreux(ses) Ă  me demander en apartĂ© (car vous savez que je parle couramment cette langue đŸ˜Š) « comment je fais pour encore trouver la force d’écrire, ou mĂȘme simplement les plus Ă©lĂ©mentaires envie et inspiration pour le faire ?? Â». Et lĂ  je rĂ©ponds que 
 euh 
 je ne sais pas. Les raisons sont probablement les mĂȘmes que celles qui me poussent Ă  retourner chaque fois au stade en me disant « cette fois, c’est la bonne car de toute façon, on n’a plus le choix Â». Probablement parce que je suis habitĂ© de la Foi des premiers ChrĂ©tiens.
Probablement comme vous, qui me lisez encore.

Alors on va finir par en trouver, des raisons d’espĂ©rer. En se disant que malgrĂ© tout, le maintien en L2 n’est distant « que Â» de 4 points, et qu’il reste 23 matchs, donc 69 points Ă  prendre (sans oublier qu’il nous en manque 3
). Donc c’est mathĂ©matiquement trĂšs largement jouable.
Et en se disant aussi que cette inhabituelle longue trĂȘve Coupe du Monde en pleine saison a plus de chances de nous servir que de nous desservir. Elle permettra (peut-ĂȘtre) de « laver les tĂȘtes Â» comme on dit (d’autant que pour certains, ça ne devrait pas coĂ»ter trop cher en savon de Marseille ! đŸ˜Š). Mais bon, je pensais naĂŻvement qu’elles Ă©taient dĂ©jĂ  lavĂ©es depuis quelques temps. Et Ă  force de les laver, il ne faudrait pas non plus qu’elles deviennent transparentes, tant ce qui manque le plus Ă  ce groupe, c’est dĂ©jĂ  le caractĂšre.

Bon 
 Mon chemin spirituel personnel a fait que ça faisait trĂšs longtemps que je n’étais pas allĂ© Ă  la Messe. Mais lĂ , je crois que moi aussi, je vais me tirer sans attendre le Ite, Missa Est. Car au bout d’un moment, je la trouve sinistre comme un congrĂšs d’huissiers, cette messe. Et si je restais plus longtemps, je finirais par sentir mes espoirs se flĂ©trir comme un cactus parachutĂ© sur le cercle polaire.

Mais pour celles et ceux qui resteront jusqu’au bout, je compte sur vous pour prier à ma place comme des morts de faim. Aprùs tout, ça ne mange pas de bread.

 

“Les cimetiĂšres sont les vestiaires de la rĂ©surrection.” AndrĂ© Frossard – Il y a un autre monde