Luis de Sousa a effectué un passage éclair du côté de l'ASSE. Pourtant, sa présence dans le club stéphanois a semblé correspondre à une politique de recrutement plus maîtrisée. Il revient sur son aventure stéphanoise et ce qui l'a convaincu de partir à Pau dans L'Est Eclair...
"Comment je me suis retrouvé à Pau ? Une rencontre avec le président. En fait, j'étais venu voir le dernier match de la saison entre Peu et Caen, car je voulais voir un joueur que l'on souhaitait faire signer à l'ASSE. À la fin du match, j'ai croisé Bernard Laporte-Fray et quand je lui ai dit que je ne repartais que le lendemain, il m'a proposé de boire un café avec lui. Je ne connaissais pas la teneur du rendez-vous, je pensais que c'était amical, pour me demander un conseil. Finalement, la discussion a abouti sur autre chose."
"Il ne fallait pas se tromper et rééquilibrer l'équipe dans l'urgence"
"Ce défi palois m'a intéressé car le club est en phase d'ascension. J'ai été sollicité pour l'accompagner dans son développement sportif. C'est ce qui me plaît avant tout. Mon contrat avec Saint-Etienne terminait fin août. J'ai dû démissionner car j'ai signé à Pau mi-juin. Le bilan de mes 8 mois à l'ASSE ? Dèjà, je suis très reconnaissant envers les gens qui m'ont fait confiance. Le club était mal classé, les dirigeants sont allés chercher quelqu'un de l'extérieur pour renforcer le secteur sportif, c'est valorisant. Je me sentais investi d'une mission car en tant qu'amoureux de football, voir un club comme ça dans la posture où il était, c'était triste.
Mon champ d'action à Saint-Etienne a été le recrutement de janvier et celui de cet été. L'hiver dernier, on a pris des joueurs habitués à jouer à un certain niveau, pas des découvertes de N1 ou de N2. Il ne fallait pas se tromper et rééquilibrer l'équipe dans l'urgence et donc recruter des joueurs qui allaient performer à ce niveau. Car le piège, c'est qu'il y a des joueurs qui peuvent être performants en Ligue 1 et pas en Ligue 2. J'ai travaillé en étroite collaboration avec Laurent Batlles, que j'avais fait venir à l'Estac. Ce que m'inspire son départ de l'ASSE ? Un très bon entraîneur est sur le marché..."
"Plus vous avez d'argent, plus vous faites des erreurs"
"A Pau, on n'a pas le même pouvoir d'attractivité que l'on avait à Troyes en Ligue 2. Et la masse salariale est quasiment moitié moins importante. C'est encore plus dur. Mais j'aime bien aller dénicher des joueurs. En tout cas plus que regarder la data. A Toulouse, mon profil ne doit même pas leur effleurer l'esprit ! (rires) La data doit être un appui. Des joueurs que l'on a attiré chez nous étaient sollicités par d'autres clubs mais on a réussi à les convaincre de venir à Pau, à leur vendre le projet. Un joueur comme Khalid Boutaïb, il était courtisé par plusieurs clubs même si vu son âge peu étaient prêts à tenter le pari. Je connais bien le joueur, je savais dans quel état de forme il était donc je n'avais pas de doute sur sa capacité.
Si je rêverais pour recruter de disposer d'une enveloppe budgétaire comme c'est le cas aujourd'hui à Troyes ? Bonne question. Le recrutement, ce ne sont pas des mathématiques. Plus vous avez d'argent, plus vous faites des erreurs. La marge d'erreur est moins importante dans un club comme Pau qu'à Troyes aujourd'hui. S'il y a moins de résultats pendant six mois, comme c'est un peu le cas à l'Estac, il est encore possible de rattraper le coup en janvier. Car le mercato de janvier, il est fait pour les riches."