L'ASSE a enchaîné ce week-end une troisième victoire de rang face à Troyes (1-0). Un succès arrivé en toute fin de rencontre qui permet de dégager trois enseignements avant de se tourner vers le match en retard face à Dunkerque ce mercredi (18h45).
La victoire face à des troyens en crise aura mis du temps à se dessiner. S'il n'est pas question de parler de hold-up, chacun s'accordera à dire que le point du nul aurait satisfait les supporters stéphanois tant l'ASSE a souffert durant cette rencontre. Les occasions franches obtenues par les hommes de Kisnorbo n'auront pas permis à l'ESTAC de marquer, la faute à un Gautier Larsonneur très inspiré, comme c'est le cas depuis plusieurs journées.
La faute également à une arrière-garde stéphanoise qui prend de l'épaisseur et rassure. Voilà bien longtemps que les Verts n'avaient plus proposé une défense aussi hermétique. La saison passée, si l'ASSE gagnait, elle encaissait également un nombre incalculable de buts. Cette saison, les hommes de Laurent Batlles offrent moins d'allant offensif mais encaissent moins de buts. Le réalisme défensif dont fait preuve l'équipe stéphanoise est aussi rassurant que la preuve que les hommes alignés et le dispositif sont enfin entrés en harmonie.
Batubinsika-Briançon : c'est du solide !
S'agissant du dispositif, le 433 offre à ce jour plus de solidité que le 352. Lors des cinq premières journées de championnat, l'ASSE a encaissé une moyenne d'un but par match. Depuis le passage en 433, ce sont seulement 0.33 but/par match. Si les chiffres ne peuvent suffire à expliquer cette nouvelle solidité, ils sont toutefois évocateurs, et ce, face à des adversaires de qualité et... à l'extérieur !
Le choix des hommes est une autre explication de cette solidité retrouvée. Anthony Briançon et Dylan Batubinsika proposent une complémentarité intéressante. L'un et l'autre ont montré des qualités de positionnement et ont effectué des interventions clés face à Troyes. Cette charnière est certainement la plus complémentaire et la plus rassurante à ce jour. L'apport de Tardieu ne doit pas être négligé non plus. Son arrivée a indéniablement apporté beaucoup de sérénité et son abattage est précieux. Laurent Batlles a semble-t-il trouvé son équilibre. Seuls les latéraux peuvent parfois montrer des signes de fragilité...
Autre enseignement du week-end, l'apport des hommes qui sortent du banc. Les trois victoires à l'extérieur des Verts ont été possibles grâce à l'apport du banc. A Caen et à Concarneau, c'est Ibrahim Sissoko qui, après être entré en jeu, a débloqué la situation. Ce samedi, c'est Aïmen Moueffek qui a endossé le rôle de supersub en se montrant décisif à la toute dernière minute de jeu.
Les Verts se font peur, sont parfois brouillons, mais gagnent !
Si on peut reprocher à Laurent Batlles des remplacements parfois tardifs, il faut bien rendre à César ce qui lui appartient. Le coaching de Batlles est gagnant et lui donne raison. Les entrées de Moueffek, inégales, ont toujours été intéressantes. Désireux de montrer à son entraîneur qu'il peut jouer un rôle plus important dans l'équipe, il s'emploie et va de l'avant. Samedi, il a marqué de précieux points, tout comme l'avait fait Sissoko avant lui, et pourrait être récompensé ce mercredi face à Dunkerque en étant aligné dans l'équipe de départ.
Ces entrées gagnantes sont aussi la marque d'une équipe qui tire dans le même sens et se prend au jeu au fil des victoires. De quoi souder un groupe qui n'a ni lâché son entraîneur, ni les objectifs du club.
Enfin, dernier enseignement : les Verts ne sont pas agréables à regarder, mais sont efficaces ! Et si c'était finalement la marque de fabrique de ce groupe qui, sur le papier, possède clairement des individualités taillées pour jouer le haut de tableau, mais peine à proposer un jeu léché. Tant pis pour le spectacle cher à Batlles. Le coach stéphanois s'est fait une raison et a abandonné ses envies de jeu séduisant tout comme il a lâché son 352. La marque d'une remise en question et d'une adaptabilité permettant aujourd'hui aux Verts de dévoiler leur ADN. Toutefois, ne nous y trompons pas, les victoires stéphanoises l'ont toujours été dans la douleur. Caen, Concarneau et Troyes ont largement mis en difficulté les stéphanois qui ont su résister et faire le dos rond. Une plus grande maîtrise devra rapidement permettre à l'ASSE de remporter des rencontres avec davantage de certitudes et sérénité. Dunkerque sera un nouveau révélateur mercredi...