La fin de l’Euro de football le 14 juillet dernier a laissé place au football de clubs. Les différentes équipes, notamment françaises, sont en pleine préparation avant le début de la saison à la mi-août. Mais avant cela, Olivier Dall’Oglio a dressé plusieurs constats, plutôt inquiétants, sur l’état actuel du football.

Dans un entretien croisé avec plusieurs coachs ou sélectionneurs (Daniel Jeandupeux, Carles Martinez Novell, Jorge Sampaoli, Stale, Solbakken, Valérien Ismaël, José Bordalas, Angel Cappa), réalisé par SoFoot, Olivier Dall’Oglio a été amené à commentés les principaux enseignements de l’Euro 2024, qui a vu l’Espagne être sacrée au dépend de l’Angleterre.

Olivier Dall’Oglio sur le manque de rythme des rencontres durant l’Euro : « Très vite, on a senti certains joueurs émoussés, notamment ceux qui sont habitués à faire des différences. Les saisons sont longues et ça a des conséquences à tous les niveaux. C’est usant pour la tête, pour les organismes… Et ça s’est vu à l’image ».

Les coups de coeur d’ODO : « Au-delà du plaisir pris devant l’Espagne, j’ai aussi beaucoup aimé la Géorgie de Willy Sagnol (et d’un certain Zuriko Davitashvili), qui a amené un vent de fraîcheur, et l’Autriche, qui a su mêler engagement et jeu élaboré ».

Sur les critiques adressées à l’équipe de France : « Didier Deschamps est comme tous les coachs. Ce qu’on lui demande, avant tout, c’est de gagner, et chaque entraineur se doit de le faire s’il veut durer. Je pense que sur cet Euro, c’est son expérience et l’état physique de ses joueurs qui l’ont poussé à approcher les matchs de la sorte. Malgré ça, il y a une limite car en ne cherchant que le résultat, on prend le risque de ne laisser aucune trace, oui. Je trouve que c’est d’ailleurs le symbole d’une société, qui, aujourd’hui, ne regarde que le résultat et très peu la manière. La gagne à tout prix se fait souvent au détriment du spectacle. C’est dommage. »

Sur le manque de dribbleurs et de créateurs durant la compétition : « L’Espagne a trouvé ce mix entre efficacité et spectacle, mais si on suit la logique de l’évolution actuelle du football, avec tous ces blocs regroupés, on devrait voir plus de dribbles. On en aura toujours besoin. On voit qu’il y a quand même du talent, mais est-ce que la prise de risque est encouragée par les coachs ? »

Les deux faits marquants de la compétition pour Olivier Dall’Oglio : « J’ai noté deux choses, quand même. La première, c’est le vrai retour de la qualité défensive. La deuxième, c’est la quasi omniprésence de faux-pieds, ce qui débouche, je trouve, sur pas mal de mauvais centres car les ailiers se retrouvent très souvent sur leur mauvais pied. Par exemple, l’équipe de France a beaucoup débordé, mais n’a pas été très dangereuse sur ses centres (27% de centres réussis sur le tournoi) ».