Le mercato de l’été 2024 a révélé une fois de plus les inégalités croissantes entre les différentes ligues européennes, avec l’Angleterre jouant dans une tout autre catégorie. Alors que la Premier League continue de dominer les dépenses, les clubs français, à l’exception de quelques-uns, semblent contraints de se montrer plus prudents, les Verts en tête… et pourtant…

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec des dépenses avoisinant les 2,331 milliards d’euros, la Premier League se détache largement des autres championnats européens. Cette somme faramineuse met en lumière la puissance financière des clubs anglais, alimentée par d’importants droits télévisuels et des revenus commerciaux en constante augmentation. Manchester City, Liverpool, et Chelsea se sont montrés particulièrement actifs, n’hésitant pas à débourser des sommes colossales pour attirer les meilleurs talents du monde entier. Fait rare, c’est un club au nom peu ronflant qui a cassé sa tirelire cette année en Premier League ! Brighton a ainsi dépensé 230 millions d’euros sur le marché des transferts. Le journal L’Equipe, qui rapporte ces chiffres, indique que c’est plus qu’Arsenal, Manchester City et Liverpool réunis !

Mercato : La cigale anglaise et la fourmi française…

En comparaison, les clubs de Ligue 1 ont dépensé environ 716 millions d’euros, un chiffre modeste en regard des mastodontes anglais. Cette réalité économique impose aux clubs français une gestion plus rigoureuse et des stratégies de recrutement plus ciblées. Les clubs comme le Paris Saint-Germain, Monaco et Rennes se sont distingués.  L’OL également ! Le club, qui s’était engagé à vendre pour 100 millions d’euros devant la DNCG, n’a finalement transféré que pour 40 millions de joueurs. Cela n’a pas empêché le club de Textor d’acheter pour 144 millions !

Cependant, la majorité des clubs français doivent se contenter de renforcer leur effectif avec des moyens limités, souvent en se tournant vers des talents prometteurs plutôt que des stars confirmées. C’est le cas des 12 clubs de L1 qui ont cumulé une dépense de 116 millions d’euros pendant que le PSG, l’OL, l’OM, Rennes, Strasbourg et Monaco ont dépensé 600 millions à eux six !

Pour bien acheter, il faut bien vendre !

Entre des droits TV en baisse et des ventes moins rémunératrices, les clubs français vivent l’austérité, mis à part les six que nous avons évoqué. Christophe Lepetit, Responsable des études au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges (CDES), explique la mécanique dans L’Equipe. Selon lui, il y a les déçus de l’Arabie qui reviennent du rêve saoudien. Cela n’engage pas les autres joueurs à y signer…  L’Angleterre a également ralenti ses offres mirobolantes. « C’est un système de vases communicants, la Ligue 1 se met à dépenser quand elle a bien vendu à l’étranger, observe Christophe Lepetit.

L’ASSE : le faux nouveau riche !

Et St-Etienne dans tout ça ? Stratégie pour ne pas éveiller les clubs désireux de vendre cher ou bien réalité de moyens, l’ASSE n’a pas cassé sa tirelire, mais n’est pas non plus restée inactive. Avec 22 millions d’investissements, elle se situe au 8ème rang des clubs ayant le plus dépensé en Ligue 1 lors de ce mercato (derrière Paris, Lyon, Marseille, Rennes, Monaco, Strasbourg et Lille). Des dépenses nécessaires qui n’ont à ce jour pas été payantes sportivement. Il faut dire que les Verts partent de loin avec un effectif qui était taillé pour la Ligue 2 et qui malheureusement semble toujours l’être… Les recrues sont des paris qui pourraient exploser à St-Etienne, mais rien n’est moins sûr. L’ASSE comme beaucoup d’autres clubs, en est résolu à tenter des coups. Acheter un joueur expérimenté aux performances constantes est un luxe qui se paye cher… trop cher pour les Verts à ce jour.