Fragilisé par les absences, une défense à reconstruire et une frustration tenace, le Stade de Reims, désormais barragiste à 3 points de l'ASSE en Ligue 1, se déplace à Lens avec un double objectif : rebondir et garder le cap avant la finale de Coupe de France.

Le Stade de Reims aborde un tournant de sa saison. Après la défaite contre Strasbourg (0-1), les hommes de Samba Diawara ont basculé dans une zone rouge qu’ils espéraient éviter : celle du barrage. À six journées de la fin, chaque point compte. Et ce vendredi soir, à Bollaert (21h), face à une équipe lensoise intense, les Rémois devront répondre présent, dans le jeu, l’intensité… et le mental. L'ASSE sera attentive à ce résultat qui pourrait les enfoncer un peu plus vers la Ligue 2.

Le casse-tête Diawara à Reims

« On va devoir rebâtir une charnière centrale, clairement », reconnaît Diawara. « Okumu, on le récupère peut-être la semaine prochaine, mais là, le timing est trop juste. Cédric (Kipré) est suspendu. » Face à ces forfaits, l'entraîneur doit bricoler. « On a Malcolm (Jeng), qui est défenseur central de formation. Il est jeune, il apprend. Ensuite, on a des joueurs qui ont déjà évolué dans l’axe : Atangana, Maury, Gbane, voire Sekine qui a joué à cette position au Japon. On a quelques options, mais aucune n’est idéale. Il faut trouver le meilleur équilibre. »

Diawara le sait : « Il faut éviter de trop exposer des joueurs à des postes qu’ils ne maîtrisent pas. Mais on n’a pas le luxe du choix en ce moment. »

La gestion de la frustration en Ligue 1

Au cœur des débats : l’arbitrage. Le penalty non sifflé sur Ito, reconnu a posteriori comme une erreur par la Direction de l’arbitrage, laisse un goût amer. Mais Diawara veut passer à autre chose : « J’aurais aimé qu’on siffle ce penalty, oui. Mais ça ne changera rien. On a zéro point et c’est tout ce qui compte. On aurait dû plier ce match avant. On avait 90 minutes pour marquer. On ne peut pas remettre notre sort entre les mains de l’arbitre à la 96e. »

Et surtout, l’entraîneur insiste sur la maîtrise émotionnelle « C’est déjà difficile à 11 contre 11. Quand on se met des handicaps tout seuls, ça devient impossible. Les cartons rouges évitables, c’est terminé. On a trop payé pour ces erreurs. »

"La position de chasseur peut nous libérer"

Passer de 13e à barragiste en Ligue 1, Reims a un nouveau statut que Diawara tente de transformer en levier : « Maintenant, on chasse. Ça change tout. Avant, on pouvait se contenter d’espérer que les autres ne gagnent pas. Là, on est obligés de gagner. Cette obligation, elle doit nous réveiller. »

La dynamique des dernières semaines, malgré le revers strasbourgeois, laisse entrevoir un frémissement : « On progresse, clairement. L’équipe d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a un mois. On crée du jeu, on a retrouvé de l’intensité, et contre Strasbourg, la deuxième mi-temps est de bon niveau. Ce n’est pas récompensé, mais on ne doit pas douter. »

Un groupe encore jeune, sous pression en Ligue 1

Samba Diawara sait qu’il dirige un effectif en construction, parfois fragile psychologiquement. La pression du maintien et l’enchaînement des matchs peuvent peser.

« On sent que les joueurs sont touchés. Ce sont des garçons très investis, très concernés. Mais il faut transformer cette tension en motivation. Se lamenter ne nous fera pas gagner. On a besoin de guerriers sur le terrain, de lucidité et d’énergie positive. »

Et de conclure : « On a la finale de Coupe de France, oui. Mais il faut tout donner avant ça. Parce que si on ne fait pas le boulot maintenant, cette finale pourrait tomber entre deux matchs de barrage. On n’a pas le droit de laisser ça arriver. Chaque match est une finale, y compris celle de Lens. »