L'ASSE est de retour en Ligue 1. Une performance commentée sur le plateau de L'Equipe TV. Retranscription.
Pierre Maturana (So Foot) : "C'est un événement de retrouver Saint-Etienne en Ligue 1 après deux saisons passées au deuxième échelon ? Oui, parce que les deux saisons n'ont pas été simples. Elles ont été émaillées de périodes assez creuses et difficiles parfois pour Saint-Etienne. Ce sont surtout les derniers mois qui leur ont permis de revenir en Ligue 1. Et puis le côté historique, voir Saint-Etienne en Ligue 1, ça marche toujours. Les images, le fait de retrouver ce public en Ligue 1, c'est quand même mieux que de le voir en Ligue 2. Je trouve aussi que ça donne un côté événement aux montées. Plus que la montée d'Angers ou même d'Auxerre qui a pourtant été champion de ligue 2. Je trouve que ça donne un petit surplus d'émotions, de sensation. Quand on voit ce match-là et à la fin, on a quasiment l'impression qu'ils ont gagné un trophée."
Dufy septique pour l'avenir de l'ASSE
Guillaume Dufy : "Besoin de l'ASSE pour notre Ligue 1 ? On a besoin d'un Geoffroy Guichard en ébullition, avec des spectateurs qui se tiennent bien, ce qui n'a pas toujours été le cas ces dernières saisons. Ils ont souvent été convoqués à la commission de discipline. Ça va faire baisser la moyenne des spectateurs en Ligue 2, mais ça va la faire augmenter en Ligue 1. C'est un club de dingue. C'est une histoire aussi exceptionnelle, ce qu'ils sont en train de vivre. Ils auraient dû ne pas passer par les barrages. Ils avaient leur destin en main. Ils se sont écroulés dans la dernière ligne droite du championnat, en perdant notamment un dernier match à Quevilly où tout le monde était allé gagner cette saison quasiment sauf eux.
C'est aussi un exploit parce que normalement dans ces confrontations entre Ligue 1 et Ligue 2, c'est la Ligue 1 qui sort. C'est quand même très dur pour eux. Metz, c'est aussi une équipe qui finit plutôt bien la saison. Après, Saint-Etienne en Ligue 1, c'est bien, mais pour faire quoi ? Il faut tout de suite se projeter vers demain et après-demain. Vous avez dit en préambule que le club allait être acheté. On a vu que les derniers rachats en Ligue 1, ça ne causait pas toujours des choses bien positives. On espère en tout cas des bonnes nouvelles pour Saint-Etienne."
Des joueurs qui ont tout donné
Jérémy Jeanningros : "Oui, ça a été extrêmement dur et c'est ce que dit Léo Pétrot quand il dit qu'il y a beaucoup de joueurs qui ont joué blessés. Il y a des Stéphanois dans cette équipe comme Pétrot, comme Chambost qui avaient à cœur de réaliser un rêve. Mais tous les joueurs de cet effectif ont pris ce maillot à cœur, ont compris l'histoire, ont compris ce que Saint-Etienne représente pour la France, pour l'histoire de la Ligue 1. Et ils se sont battus. Par exemple Cafaro, il a le nez cassé depuis plusieurs semaines. Il a dit, mon opération, elle attendra. Il y avait Cardona, Larsonneur, ils jouaient sur une jambe. Ce sont des joueurs qui ont tout donné, qui ont tout donné sur le terrain. Cardona, c'était le buteur au match aller, buteur face à Rodez.
Et puis il y a quelque chose qui résume ça aussi, c'est le capitaine. C'est Anthony Briançon, il est sur le banc depuis plusieurs matchs. Parce que ses performances n'étaient pas forcément à la hauteur. Mais là, c'était le capitaine de la fête. C'est lui qui est venu, à un moment donné, vers la zone mixte, distribuer des bières aux journalistes. Alors évidemment, on les a on les a refusés, mais on voyait que tout le monde avait à cœur de participer avec lui, de faire la fête. Une superbe émotion.
Et puis l'entraîneur Olivier Dall'Oglio qui a dit lui-même que c'était peut-être le plus beau jour de sa vie. Le plus grand moment de sa carrière. Tout comme Chambost, le Stéphanois de cette équipe qui a dit que c'était le plus bel accomplissement qu'il pouvait réaliser. Il y avait beaucoup d'émotions pour tous les joueurs de cet effectif."
Un changement de cap pour l'ASSE ?
Grégory Schneider (Libération) : " Le club va être racheté par un type extrêmement solide. Ils ont fait du bien à Arsenal, notamment. Et ça rend ça d'autant plus émouvant, ce qu'on entend là, parce que ce qui se passe, c'est qu'ils vont reconstituer l'équipe.
Déjà, quand tu montes de Ligue 2 en Ligue 1, souvent, tu refais l'équipe en grande partie. Mais là, en plus, avec l'investisseur qui vient, ils vont vraiment sauter un pas. Ils vont passer une dimension. Et ceux qui ont fait ça, ceux qui ont joué blessés, ceux qu'ils ont fait monter, seront peut-être plus là, ou ne seront pas tous là, parce qu'ils vont changer de dimension. Je trouve ça d'autant plus estimable et méritant, ce qui s'est passé face à Metz. C'est-à-dire qu'ils ont joué blessés, ils sont allés au bout du bout. Il n'y aura peut-être pas de place dans le projet, comme il va être redimensionné inévitablement, mais ils l'ont fait. C'est quand même un truc qui restera dans leur carrière sportive. Parce que faire monter un club, ce n'est pas rien. A titre personnel, je trouve ça profondément émouvant et il faut le noter, ce qu'ont fait ces mecs, ce n'est pas commun."
Fin de la coprésidence comme un nouveau départ
Virginie Sainsily : "Ils ont plein de supporters qui sont très jeunes et qui ont cet amour pour Saint-Etienne, qui est un club qui draine une passion folle. J'ai vu le tweet de l'OL quand ils sont remontés avec la photo de Fekir qui monte son maillot pendant le derby. C'est génial d'avoir Sainté en Ligue 1, on a besoin de ce genre de rivalité. C'est évidemment une bonne chose de les revoir en Ligue 1. Après, ça n'a pas toujours été une locomotive sportive, mais en tout cas, en termes d'ambiance, Geoffroy Guichard, c'est un des stades où j'ai vécu les plus belles émotions. arce qu'il y a tout le temps de l'ambiance, on a la chair de poule quand on est dans ce stade. C'est bien qu'ils remontent. Après, il faut voir ce que ça va donner sur le plan sportif, parce qu'il ne faudrait pas qu'il navigue dans le bas du tableau. Il faut qu'il ait des ambitions sportives aussi un peu plus élevées."
Guillaume Dufy : "Il y a des actionnaires qui ont les reins solides et qui font n'importe quoi avec leurs finances. On aurait envie de voir Saint-Etienne stabiliser au haut niveau et grandir tout doucement et s'installer comme le fait Lens depuis 4 ans, Ne plus avoir à vivre ce qu'on a vécu sous la présidence bicamérale de nos amis, Romeyer, Caïazzo."
Grégory Schneider (Libération) : "Ils sont descendus suite au redimensionnement du projet. Ils ont dû lancer beaucoup de jeunes parce qu'ils n'avaient plus d'argent. Le fameux projet jeune, en fait, quand t'as plus un rond, tu fais monter les mecs du centre de formation. C'est quand même les limites financières de Romeyer et Caiozzo qui, à un moment donné, les ont rattrapés."