Alors que l'actualité tourne autour de la dissolution de l'Assemblée Nationale, Marcus Thuram et Kylian Mbappé se sont exprimés en invitant les citoyens français à aller voter. Philippe Diallo, président de la FFF a réagi en conférence de presse ce mardi. Retranscription.
Les réactions sont nombreuses depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemble Nationale par le Président Emmanuel Macron. De nouvelles élections législatives auront lieu fin juin. Comme souvent, le football est touché par l'(actualité politique. Deux joueurs des Bleus se sont exprimés sur le sujet. Par ailleurs, plusieurs autres évènements sont venus animer les réseaux sociaux. Le Lensois, Jimmy Cabot a d'ailleurs souhaité clarifier sa situation. Un sujet qui enfle donc dans le monde du football. Philippe Diallo, président de la FFF a tenu à éclaircir sa position après un communiqué controversé qui invitait à la neutralité.
"J'ai été extrêmement clair sur cette affaire"
Philippe Diallo (Président de la FFF) : "Depuis le départ, j'ai été extrêmement clair sur cette affaire. D'abord en dialoguant avec les joueurs. J'en avais discuté et j'avais informé les joueurs préalablement, comme je le fais très traditionnellement avec le capitaine et le vice-capitaine de l'équipe. Donc tout ça se fait en pleine harmonie. J'ai toujours dit que je garantissais aux joueurs une liberté d'expression. Il s'agit de jeunes hommes qui, et je pense qu'on doit s'en féliciter, ont un regard sur la société."
La FFF ne veut brider personne
Philippe Diallo (Président de la FFF) : "Il ne m'appartient pas de brider leur souhait de s'exprimer sur un certain nombre de sujets qui concernent leur génération. Et c'est pour ça qu'un certain nombre de joueurs ont fait des interventions sur le fait d'aller voter.
Moi-même, j'ai dit que c'était très bien, parce que ça fait partie du devoir citoyen d'aller voter et de pouvoir exprimer son opinion dans le cadre des échéances électorales que nous avons.
Certains ont été plus loin dans leur prise de position, et je respecte parfaitement ces prises de position. Simplement, moi, je suis président d'une fédération. Je ne suis pas chef d'un parti et je n'ai pas de consignes de vote à donner aux Français.
Je suis dans une fédération où les principes associatifs font que vous devez éviter des débats de nature politique, de nature religieuse, pour veiller à un principe de neutralité qui fait que notre fédération, avec ses 2,4 millions de licenciés, rassemble des Français dans leur diversité, y compris d'opinion. C'est pour ça que je dis que notre position, ma position, elle est parfaitement complémentaire à la fois du respect de liberté d'expression des joueurs et puis d'une institution qui, forcément, ne peut pas avoir la même liberté de parole que ses joueurs."
Diallo se félicite pour un football français non déconnecté
Philippe Diallo (Président de la FFF) : "Ce n'est pas la première fois que les joueurs s'expriment sur un certain nombre de sujets. Je ne suis pas à les inciter, mais je leur garantis la liberté d'expression qu'ils ont. On devrait plutôt s'en féliciter puisque j'ai souvenir dans le passé où on disait que les footballeurs n'avaient aucune idée sur rien. On a là des générations qui s'intéressent à ce qui se passe dans la société. Je trouve qu'on devrait plutôt s'en féliciter. Donc sans les inciter, je leur garantis cette liberté d'expression, avec le souhait toujours de faire en sorte que ce qui est l'ADN de l'équipe de France, c'est-à-dire d'être une équipe qui rassemble."
La peur de la récupération politique
Philippe Diallo (Président de la FFF) : "Je considère que quand ils s'expriment, ils le font à titre individuel. C'est dans le cadre de la liberté d'expression qui est laissé à chacun des joueurs d'exprimer à un moment son opinion. J'ai vu rapidement après les prises de parole des joueurs, un certain nombre de formations politiques essayant de tirer à elles les positions des joueurs. Je ne souhaite pas qu'il y ait de récupération politique, quels que soient les partis. L'équipe de France appartient à tous les Français et elle est faite pour les réunir. Et donc je ne souhaite pas que dans cette période électorale, l'équipe de France soit instrumentalisée par tel ou tel. C'est ça la ligne entre guillemets que je me suis fixé. Liberté d'expression pour les joueurs et une fédération qui veille à ce qu'il n'y ait pas de récupération ou d'instrumentalisation d'une équipe de France qui appartient à tous."
Des joueurs habitués
Philippe Diallo (Président de la FFF) : "Il s'agit de jeunes garçons qui ont l'habitude des médias, mais évidemment, ils ont une telle puissance médiatique. Ils ont une telle influence sur une partie de notre jeunesse que, dans leur prise de position, dans leur prise de parole, ils doivent être vigilants à des tentatives de récupération qui existent. Elles sont exacerbées dans des périodes telles que nous vivons actuellement. Une période électorale importante pour notre pays. C'est un élément que j'ai rappelé, mais comme je pense que ce sont des garçons responsables, je pense qu'ils veillent et qu'ils sont aussi vigilants lorsqu'ils prennent position."
La FFF, une institution républicaine
Philippe Diallo (Président de la FFF) : "Quand j'évoque le principe de neutralité, je fais référence à ce qui guide l'action de la Fédération. La Fédération est défenseur des valeurs de la République dans un respect de neutralité. C'est ça que j'exprime. Quand je parle de neutralité, ne pensons pas à une zone grise, à une zone où on n'a pas d'idée. La fédération a une mission de service public qui, encore une fois, la conduit à garantir et à soutenir et à préserver les valeurs de la République. Liberté, égalité, fraternité. C'est ma ligne.
Ensuite, les joueurs l'expriment à titre individuel, de la façon dont ils l'ont exprimé, et ma responsabilité, c'est de garantir qu'ils puissent l'exprimer."