La déroute subie par l'AS Saint-Étienne face à Nice (8-0) a laissé des traces. Dès samedi, Olivier Dall'Oglio a dû panser ses propres plaies et imaginer une méthode afin de transformer la blessure en force pour l'avenir. Deux anciens entraîneurs, Jacky Bonnevay et Philippe Hinschberger, ont réagi à ce revers en tentant d'apporter conseil et soutien à ODO suite à cette humiliation sportive.
Jacky Bonnevay, ancien adjoint de Claude Puel sur le banc stéphanois, n’a pas mâché ses mots. Dans une interview accordée au Progrès, il s’est exprimé sur la situation difficile à laquelle fait face Olivier Dall’Oglio, le coach des Verts : "C’était trop gros pour être vrai. Ce n’est pas une question de système, mais d’investissement et de qualité. On se rend compte rapidement que l’équipe n’est pas encore au niveau techniquement de la Ligue 1. Avec un recrutement tardif, c’est compliqué de travailler pendant la préparation."
Pour Bonnevay, au-delà de l’aspect tactique, c’est l’investissement des joueurs qui est remis en question, ainsi que leur capacité à évoluer au plus haut niveau. Il insiste aussi sur l’importance de l’autocritique et du travail collectif :
"Si chaque joueur ne se met pas dans une autocritique positive, ça ne marchera pas. La séance vidéo doit être un outil de progression, pas d’humiliation", et de conclure par "Qu’est-ce qu’on peut faire d’autres à part travailler et la fermer ?"
Olivier Dall'Oglio face au mur
Philippe Hinschberger, lui, s'est montré solidaire envers Olivier Dall’Oglio. Actuellement sans club depuis la liquidation des Chamois Niortais, il a confié à Ouest-France avoir envoyé un message de soutien à son collègue :
"Je lui ai dit : "Ne t’inquiète pas, le ridicule ne tue pas.""
Hinschberger a rappelé avoir lui-même vécu une situation similaire lors d'une défaite 0-7 face à Monaco :
"Celle contre Monaco a été très, très dure. Je me souviens de cette soirée, il a fallu traverser toute la salle des 450 partenaires et leur dire bonjour. Quand vous en avez pris sept à domicile, pff… Chacun prend conscience de l’ampleur du truc. Tu as un sentiment de honte. C’est humiliant, tout le monde se fout de ta gueule, t’es pris pour un con et ça fait parler. Quand tu regardes les images, tu te dis que ce n’est pas possible. Le gardien est sur tous les ballons et ne fait pas un arrêt… T’es dégoûté du foot et de tout ce qu’il y a autour, vexé le jour même, le lendemain, mais après il faut passer à autre chose. Une telle claque peut servir de déclencheur."
Olivier Dall'Oglio va devoir trouver les leviers cette semaine pour sortir de la sinistrose qui n'a pas manqué de s'installer après cette gifle. Au-delà des têtes, il va aussi falloir soigner les blessures et remettre un groupe sur pied tout en trouvant des solutions aux nombreuses absences qui se profilent...