FATIGUÉ….
“Je méprise cette sorte de sagesse à laquelle on ne parvient que par refroidissement ou lassitude.” (André Gide).
… et à toutes celles et ceux qui me demandent comment je fais pour encore trouver l’énergie d’écrire sur cette parodie de club, je les renvoie à ... “N'écris que par lassitude de regarder.” (Jules Renard - Journal 1893 - 1898)
Salut les Groupies !
Il est quelquefois moins pénible à un soldat de se rendre en cours de bataille qu’à un civil de se rendre à l’évidence : cette équipe et ce club sont fatigants. Éreintants. Désespérants.
Depuis le début de la saison, le temps s’écoule lentement, comme une blennorragie en voie de guérison, nous trimballant de matchs mièvres en matchs moyens, avec de temps en temps quelques lueurs d’espoir, pour ensuite retomber dans le fadasse très rapidement. Et encore, quand je dis ça, je dois tirer sur le mors de mon langage pour le faire tenir tranquille, car je pourrais sinon partir au galop !
Mais là, comment dire… au bout d’un moment, la colère le dispute à la fatigue et au désarroi. Et force est de constater que c’est la fatigue qui l’emporte.
FATIGUÉ DE CETTE ÉQUIPE
Oui, je suis fatigué de cette équipe, de cet effectif inégal et mal construit, plus délabré qu’un couscoussier de Touareg en exil. Bien sûr, je pourrai passer en revue toutes les carences individuelles… Bien sûr, je pourrais parler des contrôles ou des passes à 4 mètres de SISSOKO_BN, qui pourraient anesthésier un yack pour lui extraire une molaire à vif. Je pourrais vous parler des fantômes perpétuels, des mecs qui se cachent comme CAFARO_DES_TEMPS_MODERNES. Je pourrais vous parler des interrogations majeures, comme l’idée aussi sotte que grenue de faire jouer MOËT_ET_CHAMBOST en haut à gauche (le coach a dû voir du M’BAPPE en lui à l’entrainement, probablement…). Mais le foot étant pour moi d’abord une aventure collective, je vais plutôt vous parler du manque profond de caractère et de coffre de groupe, autant fait pour exister en ligue 2 que BRIANÇON pour enseigner le Mandarin ancien. Alors oui, j’entends d’ici les « verres à moitié plein » qui mettront en avant une première mi-temps « maitrisée » comme dirait le Hool’s @Jeremagic1 (qui ne regarde pas les matchs et de toute façon, n’en met pas une dedans !). Mais maîtrisée de quoi en fait ? Vous parlez de cette domination absolument stérile, c’est ça ? Avec quelles vraies occasions, au bout ? Combien de tirs cadrés ? Comme disait le grand Diego Armando M. : Entrer dans la surface sans tirer au but, c’est comme danser avec sa sœur : ça fait plaisir, mais ça ne sert à rien. Je ne crois pas que malgré la mainmise des Verts sur la première période, les Amiénois aient beaucoup tremblé en fait… Eux en revanche, dès qu’ils ont eu l’occasion de nous punir, ils l’ont fait. Et quelle réponse avons-nous apportée à cette situation, plutôt injuste, en deuxième mi-temps ? Rien. L’apathie. Bonne Apathie Messieurs !! aurait dit mon bon Victor H. Même la seule « satisfaction » du match pour moi, le retour de DYLAN BATUBINSIKA_TEUR, dont on voit bien à quel point il nous a manqué, n’est en soi qu’un semi-bonne nouvelle, puisqu’on va à nouveau le perdre pendant un mois et demi !!
Enfin, aux mêmes verres à moitié plein qui me disent « mais quand même, pendant quelques matchs ça allait bien » …. Moi, j’ai horreur que quelqu’un souffle sur ma soupe quand elle est soi-disant trop chaude. Il faut les regarder à nouveau ces matchs, hein, et leur lot de réussite. Combien de matchs à part #ASSEANGERS les Verts ont-ils vraiment dominé largement, tête et épaules ? Le sursaut est venu du changement de système qui, pour salutaire qu’il fut à un moment, est désormais parfaitement lu par tous les coachs adverses. Quand le nôtre reste impuissant à trouver des solutions.
Alors …. À quel moment le hasard change-t-il de nom pour s’appeler destin ?
FATIGUÉ DE CE COACH
Je suis d’autant plus nostalgiquement triste de l’avouer que j’ai fait partie de ceux qui applaudissaient son arrivée. Mais je suis fatigué de C’EST_MON_FILS_MA_BATLLÈS.
Bien sûr, visiblement très peu aidé par une hiérarchie curieusement silencieuse et assurément peu courageuse, je me doutais, depuis un moment, qu’il avait perdu les pédales, le LOLO. Mais je croyais quand même qu’il était encore sur le vélo.
Je passe sur son entêtement tactique des premiers 18 mois, qu’il a fini par corriger. En revanche je ne passe pas sur ce qu’il ne dégage pas.
Quand je le vois sur le banc de touche, impuissant, avec l’expression consommée de ceux qui ne demandent qu’à se trouver ailleurs, incapable d’agir sur la destinée d’un match, soit par le coaching, soit par l’attitude et les mots, je suis fatigué.
Également fatigué du sempiternel robinet d’eau tiède avant ou après les matchs en conférence de presse (vous avez remarqué d’ailleurs ? C’est fou comme les mecs qui n’ont rien à dire mettent en temps dingue à le faire !!). En même temps, faut-il lui en vouloir, à lui, quand la hiérarchie fixe un challenge aussi dingue que viser… Six points en quatre matchs ?!?!? Ça, c'est couillu et motivant, hein ??!! Ça a de quoi décourager, non ????
Fatigué enfin de m’abimer l’espoir à attendre une lueur de leadership dans ce regard de veau perdu dans la luzerne. Je crois que c’est aussi vain que d’essayer de trouver une trace de probité dans l’œil d’un marchand de voitures d’occasion.
Désolé mon C’EST_MON_FILS_MA_BATLLÈS, même si j’ai conscience que ta position n’est probablement pas simple sur un bateau aussi mal gouverné (d’ailleurs où est passé le Gouvernail ??), je suis définitivement fatigué de toi.
FATIGUÉ DE CE CLUB
Oui, fatigué de l’infinie dérive. Le temps mal vécu finit par user les passions les plus brûlantes.
J’ai toujours regardé d’un œil assez distant, et parfois même amusé, tous les délires qui ont agité le landerneau stéphanois sur la vente du Club depuis 6 ans (on parle souvent de la grande annonce de 2021, mais on en parlait déjà en 2018, remember PEAK6, les garennes…). Mais aujourd’hui, je suis FA.TI.GUÉ.
Donc en cette période de Calendrier de l’Avent, j’avoue scruter avec plus d’impatience le Calendrier de la Vente. J’ai toujours considéré que ce serait l’agenda des ressources économiques du Club qui guiderait les décisions finales, plus que les soi-disant « caprices » de nos dirigeants, dont on dit qu’ils font la fine bouche, probablement guidés par une coupable avarice (il se disait même de Roland Romeyer qu’il était à ce point économe, qu’il avait fini par contracter l’avaricelle !). Je n’ai pas changé d’avis, et mon petit doigt me dit que l’étau se resserre (comme dit souvent mon banquier !).
Mais aujourd’hui, je suis fatigué (vous l’aurez compris, je crois) et - sans faire partie de ceux qui ont la mémoire aussi courte que la mèche du Hool’s, à jeter au bûcher tout ce qui a été fait depuis 2004 - désormais, j’ai envie que ça se fasse vite. Tout en n’étant d’ailleurs pas certain que l’herbe sera plus verte ailleurs, demain… Mais j’ai besoin d’un changement de cap, d’une révision verticale des zones de compétences, d’une nouvelle vision …. D’un nouvel espoir, quoi.
On me reprochera probablement de noircir le tableau, mais j’ai cette désagréable conviction que sans un changement rapide, nous pourrions finir par être définitivement condamnés par ce con de Tumace.
C’est-à-dire être sans assister au procès pour cause de décès clinique intégral et préalable.
EN CONCLUSION
Quand je pense à l’avenir de mon club, parfois mon regard se fronce comme la jupe d’un Écossais. L’avenir à moyen terme m’angoisse, mais celui à court terme aussi et déjà. Pas plus tard que demain, je serai comme beaucoup à me geler les noyaux dans notre Chaudron, Volcan toujours actif, mais que j’ai peur de voir s’éteindre un jour (notez bien toutefois que les Volcans sont les seuls à ne pas faire chier le monde quand ils arrêtent de fumer).
Et ce n’est pas sans un serrement de cœur (bien plus fort que celui du Jeu de Paume) que j’avoue une peur de voir un jour la passion s’éteindre.
Car même les plus grandes passions ne durent pas aussi longtemps que les impôts.
PS : histoire que vous n’alliez pas vous pendre après la lecture de cette chronique, voici une fin en guise d’ouverture positive …. Faites ce que vous pouvez pour vous en contenter.
“La lassitude ? Ça fait partie de l'amour, cette fatigue, un moment donné, comme l'ombre d'une faille qui nous assombrit.” (Claire de Lamirande / La Baguette magique)