L’AS Saint-Étienne s’est imposé 2–1 face au promu nancéien lors de la 15e journée de Ligue 2. Sans briller, l'ASSE a assuré l’essentiel dans un Chaudron qui retrouvait son équipe. Analyse complète du match à travers les statistiques.

Les Verts accueillaient l’AS Nancy-Lorraine avec l’ambition de confirmer. La victoire à Troyes avait relancé une dynamique positive et Eirik Horneland espérait voir son équipe enchaîner. Pour cette rencontre, l’ASSE devait toutefois composer sans son homme fort du moment, Joshua Duffus, auteur de 4 buts et 3 passes décisives. Lucas Stassin était également absent.

En conséquence, c’est Boakye qui a été aligné en pointe. Saint-Étienne a livré une prestation au goût de déjà-vu, marquée par un manque de constance et d’intensité.

Un scénario bien connu pour l'ASSE

La première période illustre parfaitement les limites actuelles de l’équipe : beaucoup de maîtrise, peu d’impact offensif. Avec 69 % de possession, les Verts ont frappé 6 fois, mais un seul tir était cadré, celui d’Irvin Cardona… sur un but qui aurait dû être refusé pour hors-jeu. En face, Nancy, peu dangereux dans le jeu placé, a exploité les transitions et les approximations stéphanoises pour se procurer 5 tirs, dont 2 cadrés avant la pause.

Un scénario bien connu donc, domination stérile, imprécisions techniques, manque de rythme et d’envie par séquences. Cependant, l’ASSE a cette fois su faire juste assez pour préserver son avantage et empocher trois points précieux.

Une maîtrise peu productive

Les chiffres confirment clairement le sentiment global. L’ASSE a dominé territorialement avec 69 % de possession et 586 passes réussies (87 % de précision), contre seulement 209 pour Nancy (72 %). Les Verts ont également réussi 72 % de leurs passes dans le dernier tiers du terrain, preuve d’une capacité à progresser haut. Mais le manque de vitesse et de verticalité a limité l’impact réel de cette possession.

Nancy n’a jamais vraiment cherché à presser haut. Le plan de jeu, attendre, défendre en blocs serrés avec deux lignes compactes, et profiter des espaces laissés dans le dos des latéraux stéphanois. Conséquence directe, malgré leur domination, les Verts ont concédé 11 tirs, soit plus que leurs 9 tentatives sur l’ensemble de la rencontre. Les xG montrent d’ailleurs un déséquilibre étonnant, 1.36 xG pour l’ASSE, contre 1.88 xG pour l’ASNL. Les Lorrains ont eu les meilleures occasions du match malgré seulement 31 % de possession.

Cardona sauve les meubles

Offensivement, les lacunes ont été trop visibles. Sur 9 tirs, seulement 2 ont trouvé le cadre. L’ASSE a manqué cruellement de tranchant dans les 30 derniers mètres. Entre mauvais choix et erreurs techniques, les Verts ne se sont jamais mis à l’abri. Seul Cardona semblait en mesure de jouer dans le dos de la défense et s’est illustré par ses appels de l’extérieur vers l’intérieur.

Peu servi, Saint-Étienne a conservé le ballon de manière stérile, principalement en zone défensive. Le nombre de ballons touchés par les défenseurs en témoigne : Bernauer 106, Annan 105, Ferreira 103.

L’absence de Duffus a pesé, notamment dans la gestion de la profondeur. Face à une équipe nancéienne limitée dans ce domaine, l’Anglais aurait certainement apporté percussion et vitesse. Au final, Sainté a de nouveau multiplié les passes latérales, avec des circuits rapidement essoufflés.

Un bloc équipe encore fragile pour l'ASSE

Défensivement, les Verts ont encore montré leurs limites. La moindre erreur individuelle semble provoquer des sueurs froides. Hier soir, les Verts ont remporté 45 duels, soit seulement un de plus que Nancy. Logiquement, l’ASNL a réussi 18 tacles (contre 10 pour l’ASSE), subissant davantage le jeu mais profitant du manque d’intensité stéphanois dans les impacts. Avec 25 dégagements contre seulement 10 côté stéphanois, Nancy a longtemps tenu.

Le but encaissé provient une nouvelle fois d’une erreur directe, 6 touches de balle pour ressortir dans les 20 derniers mètres, une mauvaise décision, et Nancy a sanctionné. La frappe contrée par la main de Bernauer offre un penalty logique que les Verts auraient pu éviter avec plus de pragmatisme dans leurs temps faibles.

Encore une fois, la victoire est un soulagement, mais le scénario du match ne permet pas d’en tirer de grandes conclusions. Saint-Étienne recolle à Troyes, passe devant le Red Star, mais devra encore mieux faire, surtout à domicile.