De passage dans le forez de 2003 à 2007, le latéral gauche Hérita Illunga n'a jamais disputé autant de rencontres sous la même tunique qu'à l'ASSE (152). De ses souvenirs du chaudron à son arrivée à Saint-Étienne, l'international congolais est revenu sur son aventure stéphanoise au micro du podcast Dessous des Verts.
"Je ne sais même pas comment je me suis retrouvé l'ASSE"
Hérita Illunga, ancien arrière gauche de l'ASSE : "J'ai commencé à Amiens avant de rejoindre le Stade Rennais, un grand centre de formation. À 19 ans, j'ai estimé qu'il était temps de passer avec les pros. Une opportunité s'est présentée à l'Espanyol de Barcelone, alors j'ai signé là-bas en tant que professionnel.
J'ai énormément appris sur le jeu, la technique, mais comme j'étais avec la réserve, j'avais l'impression de stagner. Puis une opportunité de test à Saint-Étienne s'est présentée, et tout est parti de là.
Honnêtement, je ne sais même pas comment je me suis retrouvé l'ASSE. Mon agent avait entendu que le club cherchait un joueur à gauche, alors il leur a proposé mon profil pour un essai. À l’époque, l’entraîneur, c'était Frédéric Antonetti. Je suis parti en stage avec eux, ça s’est super bien passé, et j’ai signé au bout de trois ou quatre jours. Il a aussi fallu faire un effort financier, parce qu'à cette période, le club avait une masse salariale encadrée. D'ailleurs, sans ces restrictions, je ne suis même pas sûr qu'ils auraient fait appel à moi."
Herita Illunga reconnaissant envers l'ASSE
"Mon départ ? J’estime avoir énormément donné et apporté à ce club. Et encore aujourd’hui, je ressens des signes de sympathie, parfois même d’amour de la part des supporters.
C’est vrai que j’ai longtemps été en négociation pour prolonger, mais on n’a pas réussi à trouver un accord. Je suis parti, mais pas comme je l’aurais souhaité. Mon envie, c’était de rester à Saint-Étienne, mais malheureusement, je n’ai pas senti la même volonté du côté des dirigeants. Alors, j’ai dû partir comme ça.
Malgré tout, je suis quelqu’un de reconnaissant. Je le serai toujours envers ce club qui m’a offert cette opportunité."
"Je trouve Geoffroy-Guichard magnifique"
"J'ai vécu des moments incroyables dans cette ville, dans ce club, en portant ce maillot. C'est dommage de ne pas pouvoir revenir plus souvent voir jouer Saint-Étienne, profiter de Geoffroy-Guichard et de ses supporters. Mais depuis mon départ, je suis quand même revenu quatre ou cinq fois, et à chaque fois, c'est un vrai plaisir.
Je trouve Geoffroy-Guichard magnifique, surtout fermé, ça résonne encore plus ! La dernière fois que j'y suis allé, il était complet, malheureusement... Mais l'architecture a évolué, même les vestiaires sont devenus plus modernes."
"Saint-Étienne, un club mythique."
"En termes de valeurs, de dépassement de soi, d’habileté, oui, je me suis totalement retrouvé dans l’identité de cette ville et de ce club. Dès mon premier match en stage, avec le public, j’ai pris une claque. Voir autant de monde pour un simple match amical, c’est quelque chose qu’il faut vivre. La ferveur était incroyable… On m’avait prévenu, mais le ressentir, c’est autre chose.
Pendant ces trois saisons en Ligue 1, j’ai connu des hauts et des bas, mais sincèrement, porter ce maillot et défendre les couleurs de l’ASSE, c’était un rêve. Saint-Étienne, c’est un club mythique. Ce stade, ce maillot, ces supporters… Pouvoir enchaîner et représenter cette ville en Ligue 1, c’était formidable. Mais on ne profite jamais assez. Si j’ai un message pour les jeunes d’aujourd’hui : profitez ! Parce qu’une fois que c’est fini, on ne parle pas forcément de regrets, mais on se dit qu’on aurait dû savourer encore plus."