Face à Bastia (2-2), l’ASSE a une nouvelle fois laissé filer des points à Geoffroy-Guichard. Un scénario frustrant que Patrick Guillou a disséqué sans détour dans sa chronique pour Le Progrès, évoquant une équipe sans “cœur”, sans “fierté” et sans “flamme intérieure”.
Privés de leur kop Nord, les Verts retrouvaient Geoffroy-Guichard avec l’ambition de réagir après la défaite à Dunkerque. Sur le papier, la réception du SC Bastia, lanterne rouge, semblait idéale. Sur le terrain, le constat est bien différent.
Une domination stérile, un scénario déjà vu à l'ASSE
Dominateurs dans la possession, les Stéphanois ont pourtant été piégés à deux reprises. Sebas (18e) puis Tomi (34e) ont profité des largesses défensives pour refroidir le Chaudron. À chaque fois, Zuriko Davitashvili a remis l’ASSE à flot grâce à un doublé salvateur, symbole d’une équipe qui s’en remet encore trop aux exploits individuels.
Guillou démonte une ASSE sans relief
Dans sa chronique intitulée « Pas de cœur, pas de fierté, pas de flamme intérieure », Patrick Guillou dresse un bilan sans concession. Malgré une deuxième place au classement, l’ancien défenseur pointe des “temps de passage moyens au regard du budget et des investissements consentis”.
Face à Bastia, il dénonce une “possession stérile”, du “mouvement sans mouvements” et une équipe qui “a la maîtrise… du rien”. Guillou va plus loin, soulignant que l’ASSE “n’a pas de marge pour écraser ses modestes adversaires” et se montre “charitable dans les deux surfaces”.
Défense friable et collectif en panne
Le penalty manqué par Florian Tardieu (87e), stoppé par Johny Placide, a cristallisé la frustration stéphanoise. Mais pour Guillou, le problème est bien plus profond.
“Chaque semaine, c’est cadeau à gogo : erreurs individuelles, alignement grossier, marquage aléatoire”, écrit-il, évoquant une défense “open bar”. Le milieu, lui, “affiche une résignation élégante”, tandis que devant, “les exploits personnels cachent les évidences”.
Le constat est sévère : “Après un an, l’équipe stagne et même régresse. Pas d’identité. Pas d’automatismes.”
Une fin d’année sous tension
Si l’ASSE termine 2025 toujours bien placée au classement, ce nul face à Bastia laisse planer le doute. Guillou résume la situation avec une formule lourde de sens : “Il va falloir, à un moment, arrêter de se la raconter.”
Avant de conclure par un avertissement clair : pour éviter “une deuxième annus horribilis”, le club devra faire des choix forts, notamment lors du mercato hivernal, en privilégiant “ regardez la motivation intrinsèque, la capacité de résistance à la pression, la place que prend le foot dans leur vie au quotidien, leurs compétences sociales”.
Les Verts basculent désormais vers la Coupe de France, avec un déplacement périlleux à Nice. Une autre compétition, mais les mêmes questions de fond.