Ryad Boudebouz se refait une santé avec l'ASSE depuis le début de saison. Alors que plusieurs de ses coéquipiers sont partis jouer la CAN, il évoque dans le Progrès son choix de défendre les couleurs de l'Algérie après avoir porté le maillot de la sélection française.
En 2013, Ryad Boudebouz a disputé la CAN en Afrique du Sud : "La CAN ? C’est un truc de fou ! C’est une fierté de porter ce maillot. Surtout la dernière puisque l’Algérie l’a gagnée. Ça devait être incroyable. Tu arrives à la CAN, t’es gonflé (sic), t’as envie de jouer. Quand tu te donnes autant de mal, même si tu ne pars pas titulaire car il n’y a pas d’état d’âme à avoir, tu te dis que tu peux rentrer et apporter. Je n’ai pas disputé les deux premiers matches et sur le dernier, alors qu’on est éliminé, je joue (titulaire contre la Côte d’Ivoire, 2-2). Je l’avais là (en travers de la gorge, NDLR). C’était compliqué même si ce sont de belles choses à vivre."
Il revient sur son délicat choix qui l'a mené de la sélection française à celle des Verts d'Algérie...
"Je jouais en U19 en équipe de France avec Yacine Brahimi, Sébastien Corchia… On venait de disputer l’Euro. Lors d’une discussion avec certains joueurs, je leur ai dit que c’était ma dernière sélection avec les Bleus et que la prochaine serait avec l’Algérie. J’avais envie de le faire.
J’ai grandi dans un quartier (à Colmar, NDLR) quand mes parents sont venus d’Algérie pour s’installer en France. Quand tu entends tes parents parler de la fierté que cela serait pour eux si, un jour, je venais à jouer pour l’Algérie… Même si on a tout fait en France, on a les racines du pays. Cela reste une partie de nous. On a grandi avec la France et l’Algérie. Mon père et ma mère étaient fiers de ça. Plus jeune, j’avais un oncle qui était très fort au foot. Je restais souvent avec lui et il me parlait de Madjer. Il me montrait des choses et c’est venu de là aussi. Chaque joueur est différent et chacun fait le choix qu’il veut. Toi, demain, si tu fais un choix de carrière, tu aimerais qu’on le respecte. Nous, footballeurs, c’est pareil. Ça ne veut pas dire que, parce qu’on va jouer avec notre pays d’origine, on renie la France. Souvent, les gens le pensent. Mais non. Je suis fier d’être moitié Français, moitié Algérien. C’est un choix à faire, il faut juste en être fier et l’assumer."