Pour boucler cette Coupe du Monde, Josuha Guilavogui a accordé une interview au site officiel de l'ASSE. Extraits.

Ma première sélection avec les Bleus ? Ce sont des moments que l'on ne peut pas oublier. Christophe Galtier m'avait appelé dans son bureau : "il y a de fortes probabilités pour que tu sois retenu en sélection." J'ai aussitôt joint mon père. J'avais besoin de discuter, d'échanger avec lui. Quand tu commences à jouer au foot, tu as un rêve : intégrer un centre de formation. Puis tu te bats pour devenir pro. Tu ambitionnes alors de glaner des titres.

Devenir international, c'est en quelque sorte l'ultime étape sur ce long chemin. Mais tu dois avoir conscience qu'il ne s'agit en fait que d'une nouvelle étape. Tu ne dois pas le percevoir comme un aboutissement sans lendemain. Tu viens d'ouvrir une nouvelle porte pour l'éternité. Tu vis un moment de plénitude comme tu peux en vivre dans ta vie d'homme. Ton travail a payé. Tu en touches les fruits mais tu sais aussi qu'il y a là-haut, un homme qui veille sur toi. Avec Sainté, on sortait d'une super saison et avions remporté la Coupe de la Ligue 2013. Ce sont des moments forcément à jamais gravés dans ma mémoire.

Josuha GUILAVOGUI - 03.02.2014 - Conference de Presse - Presentation a Saint Etienne -
Photo : Jean Paul Thomas / Icon Sport

J'ai connu ma première sélection face à l'Uruguay (1-0). Dans la foulée, nous avons joué le Brésil avec notamment Neymar qui venait de conclure son transfert au Barça (3-0). Avec mon pote Bafé (Gomis), j'ai pu constater tout le chemin qu'il me restait à accomplir. Tout va plus vite. J'ai été frappé par les phases de conservation. Lorsque tu perds le ballon, tu as l'impression que tu ne le touches plus avant de longues minutes. Et je ne parle pas du travail devant le but : c'est filoche ou parade du gardien. Systématiquement. Tu te sens très perfectible !    

Ma "première" en Vert ? C'est dingue : j'en parlais tout à l'heure avec mes coéquipiers Jérôme Roussillon et Maxence Lacroix passés par Sochaux ! Au Stade Bonal en 2010, j'avais remplacé Mouhamadou Dabo peu après la mi-temps. Avec notre capitaine, Blaise Matuidi, nous l'avions emporté grâce à des buts inscrits par Loïc Perrin et Gonzalo Bergessio (0-2).

Ma plus forte désillusion avec la sélection nationale ? En 2016, alors que je sortais d'une grosse saison avec Wolfsburg au cours de laquelle j'avais disputé 40 matches et qui nous avait vus éliminer le Réal de Madrid en Ligue des Champions, je n'ai pas été retenu pour l'Euro. Il est vrai que je n'étais sans doute pas parvenu avec les Bleus à signer un match référence, vraiment abouti. Ce sont des moments difficiles mais ceux qui avaient été appelés le méritaient. Leur place, ils ne l'avaient pas volée.

Josuha GUILAVOGUI / Didier DESCHAMPS / Antoine GRIEZMANN - 03.03.2014 - Entrainement -Equipe de France -Clairefontaine
Photo : Dave Winter / Icon Sport

Le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps ? Un immense respect. Partout où il est passé, à Monaco, la Juve, l'OM ou les Bleus, il a réussi à gagner des trophées. Une telle constance au haut niveau, ce ne peut pas être le fruit du hasard. Devant un tel palmarès, on ne peut que s'incliner et lui tirer un grand coup de chapeau. C'est un formidable meneur d'hommes, capable de les fédérer autour d'une cause commune. Les gars jouent pour lui. Le respect est là et il est mutuel. Il me fait penser à Christophe Galtier. "