L'histoire de Salif Keita s'inscrit au chapitre des légendes de l'AS Saint-Etienne. L'Institut National de l'Audiovisuel rend hommage à la véritable panthère noire en publiant un reportage à son honneur.

Son histoire est devenu mythique. Le joueur arrive en provenance de Bamako en 1967 et sans s'enage, non saml avec l'AS Saint-Etienne. Il Ă©crira ensuite les plus belles ligne de la LĂ©gende des Verts.

Salif Ketia raconte en 1972 : "J’étais obligé de prendre le taxi pour aller jusqu’à Saint-Étienne. On est arrivé à Orly. Je n’ai trouvé personne. J’ai attendu deux ou trois heures. J’ai essayé de joindre le siège de l'AS Saint-Étienne au téléphone. Jamais je n’ai pu avoir quelqu’un. J’étais obligé de prendre un taxi jusqu’à Saint-Étienne. Certains ont dit que c’était pas ce que je ne connaissais pas la géographie, mais je vous jure que ce n’est pas pour ça. C’est parce que je n’avais rien en poche. Je n’avais rien et j’étais obligé de faire ça. On ne peut pas prendre un train ou un avion dire aux contrôleurs qu’on le paiera en arrivant. Il faut avoir le billet alors que le taxi c’est possible.

Ce qu’il fait à l’entraînement avec ton de facilité, il le fait également match. Partenaires et adversaires sont unanimes : son rayonnement et sa personnalité ont fait de Salif Keita un virtuose du ballon.

Albert Batteux, son entraîneur à l’ASSE racontait en 1970 : « Un supporters de Saint-Étienne, un supporter extrêmement intéressé par cette équipe stéphanoise, nous a recommandé Salif Keita avec tellement d'insistance que finalement le président Rocher a dit : "Mais enfin il faudrait quand même voir ce joueur. Si ce n’est pas effectivement l’oiseau rare, donc on nous parle."

Mais en ce qui me concerne, je crois que là il y a eu tellement de chaleur dans les lettres successives. Des lettres envoyées par ce supporter qui s’appelle Monsieur Dagher et qui habite Bamako. Finalement, Monsieur Rocher était ébranlé. Il a dit : "Mon dieu, Bamako - Paris. Ça fait quand même loin. On peut quand même payer le prix du voyage. Ça peut être intéressant."

Il a une intelligence de jeu qui n’est pas contestable. Et par conséquent, s’il est loué très naturellement, il est hors de doute qu’il est acquis, depuis plusieurs années, un bagage sur le plan de l’intelligence du jeu qui lui permet de tirer le plus grand partie de ses qualités naturelles. »

Robert Herbin, son coéquipier, appuyait la même année : « J’ai rencontré pas mal de grands attaquants, mais il me semble que Salif a des qualités assez exceptionnelles. C’est un petit peu un sorcier dans sa façon de jouer. On ne sait jamais ce qu’il va faire. Et puis, il a une façon de conduire le ballon. On a toujours l’impression qu’il va le perdre. Puis finalement, il le rattrape toujours. C’est assez extraordinaire. J’ai rarement vu des joueurs aussi souples. Aussi déliés dans leur façon de jouer. Même Pelé, qui est peut-être plus efficace, c’est un joueur qui a une autre réputation que Salif, bien que Salif en est une très bonne, mais en ce qui concerne le football lui-même, il fait des gestes parfois exceptionnels et déroutants.

Robert Herbin Coach of Saint Etienne during Saint Etienne training on May 12, 1976, in Glasgow, Scotland. ( Photo by Michel Barrault / Icon Sport )

En principe lorsqu’un joueur africain arrive en France, ils ont du mal à s’adapter au jeu collectif. Ce sont des joueurs qui sont assez brillants, individuellement, mais qui ont beaucoup de mal à s’adapter à un jeu collectif. Or, Salif a montré beaucoup de dispositions sur le plan collectif dès son arrivée à Saint-Étienne. Et ça n’a pratiquement jamais posé de problème, au contraire. »

L'intégralité du reportage est à retourver sur le site l'INA.

Salif Keita chez les Verts

  • 185 apparitions
  • 184 titularisations
  • 140 buts !
  • 113 victoires
  • 33 nuls
  • 39 dĂ©faites

Sa carrière

  • Bamako : avant 1967
  • ASSE : de 1967 Ă  1972
  • OM : 1972 Ă  1973
  • FC Valencia : 1973 Ă  1976
  • Sporting Portugal : de 1976 Ă  1979
  • New England (E-U) : de 1979 Ă  1980