Ancien coach de l'AS Saint-Etienne, Pascal Dupraz est revenu sur la Coupe du Monde 2022 qui vient de se terminer. Des mots accordé à La Dépêche du Midi.
"J’ai la légèreté d’imaginer que je n’ai pas loupé grand-chose de la Coupe du Monde. Je suis un entraîneur sans club, sans boulot contrairement aux millions de Français qui doivent se lever pour travailler.
Même si ça ne va pas changer ma vie, j’aurais bien aimé voir une troisième étoile floquée sur la tunique bleue. Cela ne m’aurait pas fait de mal, je pense, même plutôt du bien. La performance de l’équipe de France prouve une fois de plus que notre système de formation est inégalé, qu’il ne se démentira jamais, que le réservoir est prodigieux.
Le championnat de France en ressort grandi. Il faut, une fois pour toutes, saluer sa qualité, sa difficulté. Mention spéciale à Mbappé. Il va avoir 24 ans demain, il marque 8 buts en Coupe du monde. Un truc de dingues ! Et il est français, de chez nous. Cocorico ! C’est bien le meilleur attaquant sur la planète foot et il reprendra le flambeau lorsque l’autre extraterrestre, Lionel Messi, raccrochera ses crampons dorés.
On ne peut rien reprocher à Kolo-Muani sur la balle de match. C’est le gardien de l’Albiceleste qui fait une parade de malade. Style arrêt de hand, avec sa jambe gauche en extension. Ce goal a ensuite été décisif lors de la séance de tirs au but. Il a de l’envergure et de l’amplitude. Emiliano Martinez mesure 1m95 et en plus il pousse sur ses appuis. J’ai l’impression que Lloris plongeait trop tôt.
L’équipe de France perdra beaucoup le jour où Deschamps s’en ira. Didier, c’est le maestro. Entendu, il a du matos à dispo, cependant quel art pour tirer la quintessence d’un effectif ! Sa science du jeu, son management des ego… Je ne connais pas beaucoup d’entraîneurs qui auraient changé deux joueurs à la 41e minute d’une finale de Mondial.
J’ai regardé de A à Z tous les matches du Mondial. C’était une très belle Coupe du Monde pas toujours très bien arbitrée. Les hommes en noir devaient avoir des consignes, laisser jouer un max. Ce qui ne signifie pas non plus pour autant se montrer laxistes. Autrement formulé : les cartons ne furent pas légion. C’est très dur de diriger un match, certes. En attendant, les arbitres ont choisi leur vocation donc il s’agit d’assumer derrière."