Alors que la situation était enviable la saison passée, elle l'est beaucoup moins au cours de cet exercice 2023/24. Bordeaux, qui a longtemps espéré une remontée directe en Ligue 1 en 2023, en est bien éloigné aujourd'hui, englué au classement et dans les problèmes financiers. La vente du club est envisagée...

Chaque passage devant le gendarme financier du football français, la DNCG, donne des sueurs aux dirigeants et supporters bordelais. Il faut dire qu'après avoir fait tapis l'an passé en misant tout sur une remontée directe en Ligue 1, le maintien de Bordeaux en ligue 2 a sonné comme un énorme coup dur, sportif et financier.

Depuis le début de saison, les résultats ne sont pas au rendez-vous et le président Gérard Lopez s'agite en coulisse pour trouver des solutions afin de remettre à flot le club financièrement. Le journal Sud-ouest rappelait qu'en décembre, "devant la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion), Gérard Lopez et la direction des Girondins ont présenté un projet d’ouverture du capital du club" et que "ce projet consiste à faire rentrer un fonds d’investissement comme actionnaire minoritaire à hauteur de 25% des parts, et de souscrire auprès de lui une dette comprise entre 50 et 70 millions d’euros."

La DNCG tape fort pour la Ligue 2

Un projet qui a été rappelé devant la DNCG le 10 janvier dernier. Gérard Lopez s'agite et discute avec des fonds intéressés par ce projet. Ce ne sera pas Dynasty Equity, actionnaire minoritaire de Liverpool, qui ne donnera pas suite.

Ce qui évolue, toujours selon Sud-ouest, ce seraient les intentions et le discours du président girondin en interne. Il ne serait plus fermé à ce qu'un investisseur propose un rachat de plus de 50% des parts du club. Cela revient à dire que les Girondins de Bordeaux sont en vente... Encore cet été, un tel scénario n'était pas envisagé par l'ancien dirigeant du LOSC. À présent, il semblerait que Lopez souhaite stopper les dépenses inconsidérées. Après avoir injecté 40 millions d'euros dans le club cette saison, le quotidien local rappelle que les ventes de Bakwa  et Mwanga en a rapporté 17. Toutefois, les capitaux propres du club restant négatifs, il ne peut prélever les 23 millions restants pour se rembourser. Selon le journal, l'objectif de Lopez demeure de partir du club en récupérant sa mise. Cela paraît difficile à imaginer quand on sait que Bordeaux va terminer l'exercice en cours en présentant un déficit de 30 millions d'euros.

Sans remontée en Ligue 1, il faudra encore injecter de nombreux millions. Qui va oser s'aventurer dans un tel projet ? 23 millions à récupérer en plus des 25 injectés dans le capital dès 2021, soit 48 millions sortis de la poche du président girondin... De plus, Bordeaux ne pourra se renforcer cet hiver qu'à la condition de vendre pour encore 8 millions d'euros tout en allégeant la masse salariale.

L'acheteur devra, de fait, injecter pour résorber l'énorme trou financier et permettre à Lopez de repartir avec son argent. Un gouffre, surtout en ligue 2. L'inquiétude est de mise du côté du club au scapulaire, et à ce jour, une chute en national ou plus bas n'est pas écartée sans l'arrivée d'un actionnaire et d'un énorme chèque.

Les précisions du club communiquées au journal Sud-ouest

"Nous avons reçu 12 marques d’intérêt. Six entités ont signé les clauses de confidentialité pour obtenir plus d’informations. Les discussions se poursuivent avec quatre d’entre elles. L’été dernier, il y a eu une offre de reprise pour 100% du club et elle a été refusée car on considérait que ce n’était pas ce qu’il fallait pour le club à ce moment-là.

Des investisseurs évoquent aujourd’hui une prise de participation majoritaire mais le scénario privilégié reste celui d’une vente minoritaire tel que nous l’avons toujours évoqué. Le club dément la volonté de vendre le club à un autre actionnaire majoritaire. Un seul scénario évoque une prise de participation majoritaire jusqu’à 60%, avec Gérard Lopez qui resterait à hauteur de 40% et gestionnaire, ce qui lui permettrait de s’assurer que le projet - le sien - va dans le bon sens. Il n’y a aucun scénario où il quitte le club.

Par ailleurs, le fait que Gérard Lopez demande 23 millions est faux. Dans les discussions en cours, l’aspect financier est important - rappelons que Gérard Lopez a investi 48 millions d’euros, une somme très importante dans le football français pour un investisseur individuel - mais le plus important reste de trouver le bon actionnaire qui va permettre le développement et la pérennité du club. C’est le point central de cette négociation. Nous ne vendrons pas à n’importe qui et pour faire n’importe quoi."