La lutte contre les discriminations et l'homophobie est l'une des priorités de l'État mais également du football français. La rencontre PSG-OM qui a eu lieu il y a quelques semaines a remis le débat à l'ordre du jour. Les instances du foot et l'Etat ont souhaité communiquer avec les acteurs...
Lors du dernier PSG-OM, Daniel Riolo est notamment revenu sur ces longues minutes durant lesquelles un chant anti-marseillais a été entonné par tout le stade, mais également repris par certains joueurs, avec des propos insultants à l'encontre des populations homosexuelles.
Daniel Riolo : "Hé oh t'as souri hier du con !"
"On n'en a pas parlé dans l'After, mais on en a parlé entre nous. Il y avait une ambiance extraordinaire. Au moment où on en a parlé, on s'est dit, "C'est incroyable le temps pendant lequel dure ce chant !". On s'est dit forcément, il va y avoir un problème, mais ça nous a fait sourire. Dans la foulée, on n'a pas trouvé ça forcément grave puisqu'on ne l'a pas évoqué. Je ne dis pas ça pour faire un mea culpa. Il faut dire la vérité. On connaît tous les problèmes autour de l'homophobie dans le sport et dans le football. Malgré tout, même si on sait que c'est un souci, on a souri. On est habitué pourtant, car c'est tous les ans et ce n'est pas qu'au Parc des Princes. Hier, j'aurais dû me dire qu'évidemment ça allait faire le buzz et qu'on allait en parler, je pense qu'on est encrassé dans cette mentalité du foot, on vit dedans depuis toujours. Parfois si on ne vient pas tirer la sonnette d'alarme et si on ne vient pas te dire "Hé oh t'as souri hier du con !". Bah ouais, on est habitué à ça, on est dans une sorte de culture du football de l'insulte, de la haine du voisin, surtout quand c'est une rivalité ou quand c'est interdit. On vit avec ça parce que le foot se nourrit de ça depuis toujours."
Ainsi, la FFF, la LFP, les ministères des Sports et de la lutte contre les discriminations ont envoyé une lettre aux clubs professionnels, ainsi qu’aux sélections nationales, pour mettre en place des actions.
"Nous souhaitons que la prévention précède la sanction"
Le discours se précise, notamment afin d'anticiper les arguments prétendants que l'insulte discriminante ou homophobe fait partie intégrante d'un langage, sans pour autant que les auteurs ne soient eux-mêmes homophobes.
"En dépit des actions conduites depuis plusieurs années, il arrive encore trop régulièrement que des propos, banderoles et chants manifestement homophobes soient issus des rangs des acteurs du jeu ou des spectateurs en tribunes.
Si les modalités de cette expression publique ne signifient pas nécessairement que les responsables soient eux-mêmes homophobes ou convaincus des idées qu'ils relaient, l'heure n'est plus aux débats terminologiques ou à des réflexions sur l'intentionnalité des auteurs. Il en va du respect de la dignité de la personne humaine, du respect des règles les plus basiques du vivre-ensemble et de la réputation de la France à l'international.
Afin de sortir d'une logique binaire et caricaturale selon laquelle soit on laisserait trop faire soit on serait dans le tout-répressif, nous souhaitons que la prévention précède la sanction, qui devient incontournable lorsque l'action pédagogique n'a pas suffi.
Ainsi, il convient que l'ensemble des clubs renforcent leur mobilisation pour accompagner, par des actions de prévention et de sensibilisation animées au niveau local, notre combat commun au service de l'inclusion, du respect et donc de la fin des agissements homophobes, comme de tous les agissements discriminatoires."