Les Verts ont perdu gros ce vendredi soir. Tenue en échec par Rodez (1-1) dans un Geoffroy-Guichard une nouvelle fois à guichets fermés, l'ASSE voit Angers lui reprendre le fauteuil de second du championnat. En coulisses, la vente du club semble plus imminente que jamais.

Alors que se profile le déplacement à QRM pour la dernière journée du championnat, l'ASSE n'a plus son destin en main. Après avoir, une nouvelle fois, concédé le point du match nul face à Rodez alors qu'ils menaient au score, les Verts se retrouvent en bien mauvaise posture. Vainqueur à Annecy grâce à un but de Diony en fin de partie, Angers a reprit la place de deuxième de Ligue 2, synonyme de montée directe en Ligue 1.

L'issue du championnat est plus indécise que jamais, l'ASSE se déplace vendredi à QRM, déjà relégué en National, tandis qu'Angers recevra Dunkerque, officiellement maintenu après son nul face à Caen (2-2). Pendant que Saint-Etienne joue son futur sportif sur la pelouse, avec dans le pire des cas un play-off à disputer pour espérer jouer les barrages Ligue 1-Ligue 2 face au 16ème de Ligue 1, la vente du club semble se décanter.

Un déficit structurel trop lourd à porter

Le match face à Rodez à peine terminé, L'Équipe, par le biais du bien informé Bernard Lions, nous apprend que la vente de l'ASSE serait plus proche que jamais. En effet, les deux actionnaires actuels du club, Roland Romeyer (78 ans) et Bernard Caïazzo (70 ans), sont dos au mur. Après deux saisons en Ligue 2, les comptes sont vides et le déficit structurel (15 à 20 M€) comblé par des prêts risqués en Allemagne et en Angleterre ne résistera pas à une troisième saison dans l'anti-chambre du football français.

Dans un effectif où seul le jeune Mathis Amougou, 18 ans et troisième meilleur joueur de la dernière Coupe du Monde U17, semble disposer d'une valeur marchande intéressante, les deux actionnaires de l'ASSE n'ont plus d'autre choix que de céder le club qu'ils avaient achetés pour 5 millions d'euros il y a 20 ans. Alors que deux projets de rachats se disputaient l'ASSE, le projet Kilmer, porté par Ivan Gazidis, semble en très bonne voie pour rafler la mise, et ce dès la semaine prochaine.

Ivan Gazidis futur président de l'ASSE ?

À la lutte pour racheter le club aux 10 titres de Champion de France avec le duo Cucci-Benabou, le récent président de Kilmer Sport Ventures (5 mars dernier) semble désormais seul dans la course. Alors que le tandem Cucci-Benabou, plus particulièrement l'entourage de Santiago Cucci, aurait expliqué son retrait de la course au rachat du club après avoir trouvé "trop de cadavres dans les tiroirs" à l'issue de l'étude de la data room, Bernard Lions nous apprend que c'est avant tout l'incapacité du duo à rivaliser avec le projet de Gazidis qui expliquerait ce retrait.

Aujourd'hui seul candidat au rachat de l'ASSE, le Grec d'origine Sud-Africaine, que l'on vous présentait mi-avril, directeur général d'Arsenal (2009-2018) puis PDG de l'AC Milan (2018-2022), devrait rafler la mise. À la tête d'une entité spécialisée dans les investissements dans le monde du sport et des médias fondée par l'homme d'affaires Canadien Larry Tanenbaum, Ivan Gazidis et Kilmer Sport Ventures rachèteraient le club pour une somme comprise entre 20 et 25 millions d'euros, avec cinq millions de bonus en cas de montée en Ligue 1.

Soucasse débarqué, Perrin et Rustem en stand-by

En plus de cette somme, le futur propriétaire du club devra s'atteler à financer le fonctionnement du club ainsi que s'assurer de la compétitivité de l'ASSE saison 2024-2025, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2. Alors que ce rachat entrainerait le départ du président exécutif Jean-François Soucasse, qui ne souhaite de toute façon pas rester, Loïc Perrin et Samuel Rustem devraient quant à eux rester au club.

Le premier nommé pourrait tout de même voir son poste récupéré par Huss Fahmy, directeur des opérations football d'Arsenal jusqu'en 2020. De son côté, Rustem serait maintenu en poste dans l'optique "d'assurer la transition et une refonte du marketing, de la communication et de la formation, où les éducateurs ont été prévenu la semaine dernière de "la vente en bonne voie du club avant fin mai"".

Le processus de la vente de l'ASSE, long feuilleton qui semblait infini, pourrait donc s'achever courant mai, et pourquoi pas dès la semaine prochaine avant un déplacement à Quevilly-Rouen qui pourrait s'avérer crucial pour le futur des Verts.