Ce sont parmi les rares acteurs constamment à la hauteur dans le Forez depuis le début de saison. Les supporters des Verts et parmi eux les groupes ultras pensionnaires des Kops Nord et Sud, les Magic Fans 91 et les Green Angels 92. Les deux groupes ont comme à l'accoutumée assuré le spectacle en tribunes dimanche soir (ASSE - OM), à défaut de l'avoir sur le terrain. Oui, mais voilà, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a les supporters dans le viseur.

Bruno Retailleau prêt à tout dissoudre avant son départ ?

C'est une information qui pourrait avoir l'effet d'une bombe. Alors que la Brigade Loire est dans le viseur du ministère de l'Intérieur suite à des violences commises en marge du match Nantes/Le Havre le 24 novembre, plusieurs autres groupes ultras pourraient faire les frais de cette répression. Depuis ces évènements ayant entrainé l'interruption du match, la question de la gestion des groupes ultras en France a refait surface.

Ce mardi soir, le journal L'Équipe nous a appris que : "Le ministère de l'Intérieur fait travailler son service juridique sur la possible dissolution de neuf groupes de supporters. Parmi eux, la Brigade Loire du FC Nantes, dans le viseur depuis la tentative d'envahissement de terrain face au Havre".

Le quotidien sportif nous apprend que parmi les huit autres groupes de supporters, il y aurait "des associations d'ultras de Saint-Étienne (ASSE) et de Lyon" qui "seraient concernées", sans en préciser l'identité.

Si on s'en tient à l'utilisation du mot "association", un seul groupe ultras de l'ASSE a ce statut juridique : les Magic Fans. En effet, les Green Angels se sont auto-dissout en 2011. À l'époque, le groupe pensionnaire du Kop Sud avait justifié son choix dans un communiqué : « Nous avons mis un terme au cadre juridique de l'association. Depuis maintenant plusieurs années, nous sommes montrés du doigt pour tout et n’importe quoi, sans même que notre parole soit entendue (...) Nous nous sommes clairement rendu compte que le cadre juridique d'une association loi 1901 était impossible à assumer quand on devient responsable d'actes que l'on n'organise pas".

MF et GA : 2 statuts différents mais 2 cas similaires ?

Depuis, les "GA" sont constitués dans un "groupement de fait". Reste à savoir si dans son article, l'Équipe emploie le mot "association" dans son acception généraliste et globalisante. Si c'est le cas, le doute est donc permis, car peu importe le statut du groupe ultra, une dissolution peut être prononcée, aussi bien envers une association qu'un groupement de fait.

Il y a quelques jours, le ministère de l'Intérieur évoquait le cas de la Brigade Loire, similaire aux Green Angels dans son genre de structure : "La Brigade Loire n'est pas une association mais un groupement de fait, la dissolution se ferait nécessairement dans un temps long".

En effet, une loi adoptée en 2021 permet désormais de "dissoudre une association ou un groupement de fait qui provoque des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens", de nature à "troubler gravement l'ordre public".

Quoi qu'il en soit, cette information risque de faire beaucoup parler et de susciter de nombreuses réactions, compte tenu du rôle central des deux groupes ultras dans l'écosystème stéphanois, véritables piliers et conservateurs de l'identité stéphanoise et gardiens de sa ferveur qui a encore marqué les esprits dimanche lors de ASSE - OM. Le journal L'équipe ajoute : "Ces procédures prennent du temps afin de pouvoir réaliser un travail contradictoire et d'entendre les arguments des groupes".

Déjà en 2022, à la suite des évènements qui ont émaillé la fin du barrage retour face à Auxerre, synonyme de relégation en Ligue 2, la préfecture de la Loire avait songé à dissoudre les Magic Fans et Green Angels, sans que cette menace ait finalement été mise à exécution.