Claude Puel, entraîneur de l'ASSE de 2019 à 2021, effectue toujours une tournée des médias afin de faire la promotion de son livre "Libre". Il revient dans le Progrès sur son passage à l'ASSE et la politique qu'il a souhaité y mener...
L'histoire entre Claude Puel et l'ASSE s'est terminée le 5 décembre 2021 après la déroute des Verts face à Rennes (5-0). C'était la neuvième défaite des stéphanois et le club pointait alors à la dernière place du classement. Le résultat de deux années de sobriété sur le marché des transferts au cours de mercatos durant lesquels il a souvent fallu dégraisser et attirer des joueurs libres et, souvent, de seconde zone.
Une politique obligatoire selon Claude Puel qui endossait le rôle de manager général du club. Les caisses étaient vides et seules le travail et les idées pouvaient sortir le club de l'ornière dans laquelle il était coincé.
Le passage de Claude Puel à l'ASSE restera modeste en termes de résultats, et ce malgré une finale de coupe de France. Toutefois, le castrais a eu le mérite de mettre en lumière de jeunes joueurs qui pour certains sont partis contre un joli chèque ou permettent encore à l'ASSE de disposer d'éléments apportant une plus-value chez les professionnels comme Aïmen Moueffek et Saïdou Sow.
Pour Puel, les jeunes étaient la clé !
Claude Puel le regrette dans Le Progrès mais effectue un constat implacable, "aujourd’hui, le monde zappe vite, on ramène tout aux résultats. Mais la vie d’un club c’est autre chose tout comme le parcours d’un entraîneur. Il s’agit de construire, pérenniser et on ne peut pas faire cela sur de l’éphémère."
L'ex-entraîneur stéphanois décent son bilan et le répète, "à l’ASSE, il n’y avait pas d’autre possibilité de passer où nous sommes passés. Pour recruter au mercato, il faut avoir les moyens. Il est impératif que le joueur soit décisif et nous n’avons jamais été dans cette possibilité. On a créé des actifs pour combler les déficits. Il fallait absolument passer ces deux ans en essayant de ne pas faire du surplace afin de sauver le club et qu’il reste dans l’élite."
Sauf que l'ASSE ne s'est pas maintenue. la faute à un changement de stratégie ? A l'arrivée de Pascal Dupraz dont on sait qu'il n'a pas l'oeil du formateur ? Claude Puel insiste et en reste persuadé, "il fallait faire monter des jeunes issus de la formation. Ils représentaient une grosse plus-value et c’était un moyen de les inscrire dans la durée. On a prolongé durant cette période douze à treize joueurs qui étaient en équipes nationales. On aurait dû leur assurer un avenir à Saint-Etienne. Ce projet, je l’avais mené à Lille avec de jeunes joueurs et on a continué à s’appuyer sur eux. Pendant deux ans, on a joué le maintien et à l’arrivée, nous nous sommes retrouvés en Ligue des Champions."
Puel : "La politique de formation, c’est l’ADN de l’A.S. Saint-Etienne."
En conclusion, Claude Puel regrette véritablement que la pression des résultats ait empêché son projet d'arriver à terme. "L’urgence des résultats fait perdre toute notion de projet, de sérénité. C’est dommage pour les jeunes que l’on avait impliqués."
Avec un centre de formation classé parmi les meilleurs en France, Claude Puel en est plus que persuadé, "la politique de formation, c’est l’ADN de l’A.S. Saint-Etienne."