A peine arrivé, Gaëtan Charbonnier est déjà très important. Décisif à deux reprises, il symbolise un état d’esprit en train de changer chez les Verts. Il a répondu aux questions de So Foot. Extraits.
Gaëtan Charbonnier : " On est sur une série positive qui peut servir de déclic. Maintenant, il faut continuer de faire les efforts, comme ça a été fait depuis la trêve. C’est comme ça que l’on va s’en sortir. (L’ASSE est 18e, à trois point du premier non-relégable, NDLR.)
C’est toujours bien de marquer dès les premiers matchs, surtout si cela permet d’avoir de bons résultats et de prendre des points. Ça me rend confiant pour la suite. Notre match nul face à Caen (1-1) ne nous rapporte qu’un point, mais il stoppe une spirale négative. Comme je l’ai dit aux joueurs, il ne fallait pas le banaliser. On sait d’où on vient et il ne faut pas que l’on retombe dans nos travers.
On est plusieurs à prendre la parole. J’ai rejoint un groupe assez jeune (24,7 ans de moyenne d’âge, NDLR), il y a des générations qui se croisent et, nous les recrues (Gautier Larsonneur, Dennis Appiah et Kader Bamba ont débarqué cet hiver, avec lui, NDLR), on ramène du sang neuf et de l’expérience. Il faut trouver un juste milieu pour que tout se coordonne correctement.
Moi, je connais très bien ce championnat, j’essaye d’être le plus positif possible, de mettre tout le monde bien dans ses pompes pour qu’on aille de l’avant. Mon ambition en arrivant, c’était d’apporter mon tempérament, mon envie de gagner des matchs. C’est ce que j’essaye de faire passer au quotidien.
Ses premiers pas en Vert
J’ai été très bien accueilli. J’ai senti une grande volonté des dirigeants et du staff de me faire venir. C’est important pour moi d’être dans un endroit où je me sens considéré. Ensuite, pour moi, Saint-Étienne est un grand club, il ne faut pas le voir descendre. Je savais qu’avec le groupe en présence, c’était une anomalie qu’il se retrouve dernier. Je m’attendais à un vestiaire touché psychologiquement, il l’était, mais il y avait tout de même une bonne ambiance. Je crois que la trêve a fait du bien, tout le monde a pu se reposer, se retrouver en famille pour couper du foot et revenir avec de meilleures intentions. Je trouve que depuis que je suis arrivé, on est dans la continuité de cet esprit-là.
J’ai toujours regardé les matchs de Saint-Étienne. C’est un club qui m’a donné envie de jouer au foot, un club qui a marqué l’histoire. Quand on est amoureux du foot, on aime les clubs historiques avec un public comme celui-là. Mon frère est supporter de Marseille et, petits, on se cachait derrière le canapé des parents pour regarder OM-ASSE.
J’ai grandi avec des images d’Aloísio et avec le maillot noir, un peu bleu marine, avec les sponsors Dreamcast et Géant écrits dessus. Je l’ai encore à la maison. C’est un tout. Avant de signer mon premier contrat en 2007-2008 (avec Châtellerault, NDLR), je m’étais entraîné pendant une semaine au centre d’entraînement de l’ASSE, à l’époque de Laurent Roussey. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais même fait un spécifique attaquant avec Bafé Gomis.
"L'étiquette de joueur de Ligue 2 ? Sincèrement, je m’en cogne"
L'étiquette de joueur de Ligue 2 ? Sincèrement, je m’en cogne. Ce qui compte pour moi, c’est l’importance que l’on m’accorde au sein du club, du projet. J’ai l’habitude de dire que quand on donne, on rend. Ici, je sens que l’on me donne, donc je vais tout faire pour rendre.
En Ligue 1, j’ai toujours été dans des équipes qui ne jouaient pas le haut de tableau, avec des ambitions différentes. Il y a forcément une possession de balle moins conséquente quand tu joues le maintien dans l’élite et ça me laisse moins de ballons, on est moins offensif. Comme j’aime participer au jeu, en Ligue 1, je n’hésite pas à redescendre pour aider à remonter le terrain et j’ai plus un rôle de numéro 10 que de pur attaquant.
Finir à Sainté ? Tant que mon corps me dira pas non, je continuerai à jouer. C’est mon métier, ma passion et tant que la flamme sera là, je serai encore sur le terrain. Après, oui, je suis un homme de défi, maintenir un club comme Saint-Étienne, ce n’est pas anodin. Pour l’instant, le deal, il est là, on verra dans six mois quand l’objectif sera atteint.
A Sainté pour l'argent ? Non, pour moi, ce n’est pas une question sur laquelle les journalistes doivent s’attarder. On n’a pas besoin de se justifier."
Photo : Asse.fr