Après la victoire 4-0 du Stade de Reims contre Laval, la soirée a basculé dans une violence inattendue. Cinq policiers ont été blessés, dont un grièvement, après des tirs de mortiers. L’affaire relève désormais du pénal et suscite de nombreuses réactions. Cependant, les supporters des Ultrem 95 livrent une version bien différente des premiers récits. De son côté, le club a réagi. Le climat est tendu du côté de la Champagne où l'ASSE se déplacera dans quelques semaines.

Reims venait de signer l’une de ses performances les plus abouties de la saison. Pourtant, moins d’une heure après le coup de sifflet final, l’atmosphère s’est brutalement tendue aux abords de Delaune. Des tirs de mortiers ont visé les forces de l’ordre. Ils ont touché cinq policiers, dont un avec de graves blessures aux tympans et au visage.

Le procureur de la République de Reims, François Schneider, a confirmé pour France 3 qu’« une garde à vue pour des tirs de mortiers sur les policiers a été ouverte, avec quinze plaintes déposées. De plus, cinq blessés ont été recensés, dont l’un a les deux tympans perforés ». L’homme interpellé est âgé de 36 ans.

Les Ultrem 95 livrent leur version

Le groupe de supporters de Reims mis en cause, les Ultrem 95, a réagi longuement via un communiqué. Ils dénoncent certaines interprétations médiatiques. Selon eux, la soirée a dégénéré à la suite d’un malentendu lors d’une distribution de maillots caritatifs en faveur de l’Institut Gustave-Roussy.

Ils affirment qu’un seul individu serait responsable du tir incriminé : « Oui, nous regrettons évidemment la finalité de cette soirée et assumons pleinement notre part de responsabilité. Cependant, nous ne cautionnons pas que tout un groupe soit condamné pour l’acte isolé d’un seul individu. »

Les Ultrem réfutent également l’idée d’une attaque coordonnée : « Non, nous n’étions pas 50 à sortir en furie du stade pour en découdre avec les policiers à coups de pétards en tout genre. »

Les syndicats policiers dénoncent un acte incompréhensible

Les premières prises de parole au sein des forces de l’ordre témoignent d’une profonde incompréhension. « On a du mal à comprendre. C’est rare. Quand on reçoit des tirs de mortiers, on peut s’interroger sur les intentions des individus », déplore le syndicat UN1TÉ via des propos relayé par France 3.

Alliance Police renchérit : « Nous n’acceptons pas que des policiers soient visés par des tirs de mortiers. Une enquête rapide et des sanctions pénales exemplaires sont nécessaires. »

Le Stade de Reims condamne sans détour

Rapidement, le club rémois a publié un communiqué afin de dénoncer les violences : « Malgré la belle soirée offerte par les joueurs du Stade de Reims face au Stade Lavallois, la fête a été gâchée par des actes de violence intolérables. Le Club condamne ces actes avec la plus grande fermeté. Ces comportements sont en totale contradiction avec les valeurs que notre club défend depuis toujours : respect, solidarité, tolérance et esprit sportif. Le football est un vecteur de rassemblement et de partage. Il ne saurait en aucun cas être associé à de tels agissements. Le Club a une pensée particulière pour les policiers blessés. Il apporte tout son soutien aux forces de l’ordre et se constituera partie civile dans le cadre des procédures pénales engagées. Le Club appelle au calme et à la responsabilité de chacun. »

Une affaire strictement pénale pour le stade de Reims ?

Contrairement à d’autres incidents survenus en tribunes cette saison, l’affaire ne devrait pas relèver de la Ligue de Football Professionnel. Les faits se sont déroulés hors stade, dans l’espace public.
L’enquête est donc exclusivement pénale et conduite sous l’autorité du procureur. Reste désormais à déterminer l’enchaînement exact des événements et les responsabilités individuelles. Du côté de l'ASSE, les hommes d'Horneland se déplaceront à Reims le 24 janvier prochain.