Montpellier avance vite sur le terrain, mais beaucoup moins vite dans ses comptes. À la veille d’un hiver qui pourrait remodeler le haut du tableau, Laurent Nicollin a admis que son club, pourtant quatrième et en pleine dynamique, devra vendre lors du mercato. Une annonce lourde de sens pour un candidat déclaré à la montée en Ligue 1.

Si les Héraultais se sont relancés sportivement depuis leur relégation, leur situation économique reste fragile. Le président du MHSC, lucide, ne cherche pas à masquer l’état des lieux. « On est à notre place », confie-t-il dans Midi-Libre, heureux de voir son équipe compétitive, mais pleinement conscient des lignes rouges budgétaires. La descente, l’effondrement des droits télé et une affluence décevante ont laissé des marques profondes que les résultats ne suffisent plus à compenser. « Tout est fragile, parce qu’on n’a pas de certitudes », rappelle Nicollin, qui met en garde contre une réalité moins brillante que le classement actuel.

Pour Nicollin, l'objectif est clair : trouver un investisseur

La dynamique sportive a redonné du souffle à l’environnement montpelliérain. Le président le reconnaît : « Les victoires donnent du baume au cœur ». Mais l’euphorie s’arrête là. Derrière le regain, la prudence domine. Les recettes ne suivent plus, les charges augmentent et Montpellier cherche désespérément à rééquilibrer son modèle. L’ouverture du capital est devenue une nécessité. « On a mandaté une banque d’affaires parisienne, Cassiopée, pour permettre d’attirer des partenaires prêts à nous aider », explique Nicollin. L’objectif est clair : trouver un investisseur d’ici le premier trimestre 2026 pour accompagner la reconstruction.

En attendant, il faudra passer par un mercato d’hiver qui s’annonce décisif. Dans une franchise totale, le président a clarifié la situation : « Il va falloir vendre en janvier pour avoir un peu d’argent ». Le ton est posé, sans détour. Le MHSC devra puiser dans son effectif. Aucun nom n’est avancé, mais la règle est simple : « S’il y a une offre, il y a une offre ». Ce principe ouvre la porte à des départs potentiellement majeurs, alors même que Montpellier se bat dans le haut du tableau.

Montpellier veut s'appuyer sur la formation

Cette perspective crée une équation délicate : se renforcer tout en sacrifiant des éléments, sans affaiblir un groupe qui fonctionne. Le club recherche un milieu défensif, peut-être un attaquant, mais ne pourra agir qu’en fonction des ventes. Nicollin le sait, l’équilibre est fragile : maintenir la compétitivité tout en réparant la trésorerie est un exercice à haut risque, surtout dans une lutte à la montée où chaque détail compte.

L’arrivée de jeunes joueurs, la montée en puissance de la formation et le retour d’une identité plus pailladine ont redonné vie au MHSC. « On a essayé de recruter des joueurs qui nous apportent un plus… la formation, c’est notre ADN », souligne le président. Le lien avec le public, longtemps abîmé, se rétablit lui aussi. « Une nouvelle complicité est en train de naître », affirme-t-il, avant de saluer l’implication des ultras, qu’il juge irréprochables dans le soutien, malgré les inquiétudes récurrentes autour des fumigènes.

Montpellier se présente donc avec deux visages : séduisant sur la pelouse, en reconstruction derrière les portes du stade. La dynamique sportive est réelle, mais l’avenir à court terme reste dépendant de décisions financières lourdes. La course à la montée n’a jamais semblé aussi ouverte… ni aussi instable pour l’un des rivaux directs de l'ASSE et des équipes du haut de tableau.