Initialement programmé ce vendredi soir à Furiani, le choc entre Bastia et Laval, duel crucial pour le maintien en Ligue 2, n’a pas eu lieu. En cause : l’impossibilité pour la délégation lavalloise de rallier la Corse à cause des conditions météo. Une situation rocambolesque, dénoncée avec virulence par le club bastiais.
Cette 11e journée de Ligue 2 devait offrir un affrontement tendu entre le dernier Bastia (18e, 4 points) et le 17e Laval (8 points). C'était un vrai choc de la peur, entre deux formations qui peinent à lancer leur saison. Pour Bastia, l’objectif était clair : enfin décrocher une première victoire, dans son antre de Furiani. Cela face à un concurrent direct au maintien. Mais à l’image du début de saison chaotique des Corses, ce match n’a même pas pu commencer.
Selon le club mayennais, la tempête Benjamin, qui souffle fort sur la Haute-Corse depuis 48 heures, a rendu impossible le décollage de l’avion prévu pour transporter l’équipe vers Bastia. Alors que le décollage était initialement programmé le matin, les heures ont défilé sans que l’appareil ne puisse quitter le tarmac. À 16h, soit quatre heures avant le coup d’envoi, le vol a été officiellement annulé. Cela a acté le report de la rencontre.
La Ligue de Football Professionnel (LFP) a confirmé l’information dans un communiqué en fin d’après-midi. Elle a précisé que le dossier serait soumis à la Commission des Compétitions. C'était une manière de laisser la porte ouverte à plusieurs scénarios.
Bastia monte au créneau : "On aurait pu jouer"
Du côté bastiais, l’incompréhension a rapidement laissé place à l’agacement, voire à la colère. En interview d’après-match, qui s’est tenue sans match (!), l'entraîneur Benoît Tavenot a vivement critiqué la gestion de la situation : « Ce qui m’a gêné, c’est le manque d’informations. On a appris que les joueurs lavallois s’étaient rendus à l'entraînement, pendant qu’on ne savait toujours pas s’ils allaient venir. Nos supporters ont traversé toute la Corse. Ce n’est pas normal. »
Au micro de beIN Sports, Tavenot a aussi exprimé son sentiment d’injustice face aux conditions météo. Selon lui, elles ne justifiaient pas une annulation pure et simple : « Le vent a baissé, on aurait pu jouer. Le problème, ce n’est pas le terrain, c’est que le pilote n’a pas voulu venir. »
Le Sporting, dans un communiqué officiel, a même remis en cause la notion de "force majeure", citée par la LFP et Laval. Ils ont rappelé que d’autres avions ont atterri à Bastia dans la même journée. Cette déclaration jette un flou sur les responsabilités et les critères d’appréciation utilisés par les autorités.
Tapis vert, reprogrammation, sanctions ? Que dit le règlement ?
La Commission des Compétitions de la LFP est désormais en charge du dossier. Plusieurs issues sont possibles :
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Reprogrammation du match, dans une future fenêtre internationale ou en semaine.
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Victoire sur tapis vert pour Bastia, si la commission estime qu’il n’y a pas eu de force majeure.
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Aucune sanction, si les conditions météorologiques sont jugées suffisantes pour justifier le forfait.
En théorie, l’article 544 du règlement de la LFP prévoit qu’un club ne pouvant se présenter à une rencontre sans motif légitime peut être sanctionné d’une défaite administrative. Mais la jurisprudence est floue, et la nature exceptionnelle des conditions météo pourrait protéger Laval.
Conséquences sportives : Bastia reste scotché au fond du classement
Sur le plan sportif, ce report est un nouveau coup dur pour Bastia, qui devait profiter de cette rencontre pour relancer sa saison. Toujours sans victoire après 10 journées, les Corses n’ont pris que 4 petits points. Leur attaque est en panne, avec 4 buts inscrits.
Du côté de Laval, si le contexte peut expliquer ce déplacement avorté, les conséquences au classement pourraient être lourdes. Une défaite sur tapis vert ajouterait un troisième match perdu consécutif. Cela laisserait le club mayennais sous pression. D’autant que le calendrier ne va pas leur faire de cadeaux dans les semaines à venir.
La colère des supporters corses
Au-delà des enjeux sportifs et réglementaires, les supporters bastiais se sentent floués. Nombre d’entre eux ont effectué de longs déplacements depuis Ajaccio, Calvi, Bonifacio ou encore Porto-Vecchio pour assister à ce match. Faute d’informations officielles, beaucoup étaient déjà sur la route, voire aux abords de Furiani lorsque l’annulation a été confirmée.
La communication de la Ligue, jugée floue et tardive, est pointée du doigt. Tavenot, encore lui, a résumé l’état d’esprit général : « J’aimerais juste que la Ligue fasse son travail correctement. À un moment donné, ça suffit. »
Le verdict de la Commission des Compétitions sera donc scruté avec attention par tous les acteurs du championnat.