Relégué administrativement, dans une situation financière trouble et sans repreneur à ce jour, l’AC Ajaccio est au cœur d’une affaire qui scandalise. Dans une vidéo très documentée, le journaliste Romain Molina tire à boulets rouges sur la gestion du club corse.

Ajaccio ? « On ne sait même pas combien de dettes il y a »

Dès l’introduction de sa vidéo, le ton est donné : « Le club est dans un état financier absolument déplorable. On parle de 13 millions, 15, 17… On ne sait même pas ! »

Molina déplore un manque total de transparence, et accuse les dirigeants d’avoir maquillé la réalité comptable : « Dire exactement l’état des dettes, c’est impossible. Déjà, il y a un problème. »

« Ils ne paient même pas l’URSSAF... et il n’y a aucune sanction »

Le point le plus accablant reste celui des cotisations sociales impayées. « Sur l’année 2024 seulement, il y a plus de 1,4 million d’euros d’URSSAF non payés par Ajaccio. Et à aucun moment il n’y a une sanction. »

Selon Molina, les instances du football ferment les yeux. Il cible particulièrement la DNCG : « La DNCG laisse passer ça ? C’est quoi la morale ? Ne payez pas vos dettes, pas vos charges sociales... mais vous restez dans le football pro ? »

 « Cavalli est le patron d’Ajaccio. C’est le Cavallistan »

Le directeur sportif Johan Cavalli est au centre des critiques. Molina révèle des éléments contractuels étonnants : « Il gagne 16 000 € brut par mois. En cas de montée en Ligue 1, c’est +8 000 €. Prime de montée ? 100 000 €. Maintien en Ligue 2 ? 15 000 € supplémentaires. »

Mais le plus choquant est ailleurs : « Il touche un pourcentage sur les transferts. C’est contractuel. S’il vend un joueur, il touche 6 à 8 % selon les montants. C’est une incitation claire à vendre. » Et en cas de revente du club ? « Si tu veux te séparer de Cavalli après la vente, tu lui dois 350 000 €. »

 « Où est passé l’argent de CVC à Ajaccio ? »

Romain Molina évoque les 16,5 millions d’euros versés par CVC au club : « En 2023, ils en ont utilisé 6,8 millions pour le stade et les installations. En 2024 ? À peine plus d’un million. Et le reste ? Il est passé où ? » « Tu ne payes pas l’URSSAF, tu ne finances même pas le centre de formation… mais tu as reçu 16 millions. C’est une blague ? »

« C’est le football à deux vitesses »

Au-delà d’Ajaccio, le journaliste dénonce un système inégalitaire, où certains clubs bénéficient d’un traitement de faveur. « On autorise des choses incroyables à certains clubs. Le football professionnel français est à deux vitesses. Il y a ceux qui respectent les règles, et ceux qui les contournent sans jamais être inquiétés. » « On comprend que d’autres clubs finissent par dire : pourquoi, nous, on respecterait encore quoi que ce soit ? »

 « L’ACA, c’est leur compte en banque… pas leur club »

Molina conclut sur un constat désabusé, mais sans appel : « On entend souvent “l’AC Ajaccio, c’est ma vie”. Moi, je me demande si ce n’est pas plutôt leur compte en banque. » Et de lancer un appel : « J’espère que ce club magnifique pourra repartir sur des bases saines, avec des gens qui aiment vraiment l’AC Ajaccio. »

Source : Romain Molina, vidéo publiée en août 2025