L'ASSE s'est imposée pour la première fois de la saison face à Lille. Une victoire commentée par Patrick Guillou et Sylvain (Peuple Vert) dans la dernière édition du Sainté Night Club. Ils reviennent notamment sur le cas du triumvirat composé de Jean-François Soucasse, Samuel Rustem et Loïc Perrin. Extraits.

La stratégie de Kilmer pour l'ASSE ficelée ?

Patrick Guillou (ex-ASSE) : "À un moment donné, il faut ouvrir les yeux sur ce qu'il est. Je ne détiens pas la vérité, je n'ai pas cette prétention-là. Mais à un moment donné, quand tu rentres dans une stratégie comme Kilmer est en train de faire, les choses sont des évidences. Je pense que déjà le fait que Saint-Etienne monte en ligne 1 n'était pas prévu. Ce n'était pas budgétisé. Je l'ai écrit, c'est pour ça que je le redis. La façon dont les choses se goupillent… c'est une évidence. Aujourd'hui, les nouveaux dirigeants ont beaucoup plus à perdre à écarter tout le monde qu'à s'ils les laissent en place. Aujourd'hui, s'ils écartent tout le monde et qu'il n'y a pas de résultat, on va leur dire que la méthode n'est pas bonne. Qu'ils sont tranchants, qu'ils coupent des têtes.

Si ça ne marche pas après un an, on pourra dire, mais vous voyez, on les a laissés en place. On a sacrifié personne. Vous comprenez, à présent, nous sommes obligés d'agir. Alors que si ça marche, on va dire qu'on a opté pour la stabilité. Tout le monde reste en place et c'est pour ça qu'on a fait ce choix-là.

Nous sommes en face de personnes qui sont très intelligentes. Il suffit de lire les différentes interviews. Tu te dis qu'ils connaissent vraiment le ballon. Ils connaissent réellement les arcades. Ils connaissent vraiment les ficelles du ballon. Si tu n'as pas ces clés de lecture là, tu ne vois pas où ils veulent nous amener."

Jean-François Soucasse idéalement placé ?

Patrick Guillou (ex-ASSE) : "Garder l'ancien triumvirat ? C'est dans la force des choses actuelles, d'une logique implacable. On peut discuter des compétences des uns et des autres, mais les nouveaux dirigeants ne connaissent pas tout le monde dans les instances. C'est important d'avoir un Jean-François Soucasse. Dieu sait que je l'ai critiqué, mais Jean-François Soucasse est capable de servir de go-between pour ensuite passer le relais. C'est ce qu'il a fait du côté de Toulouse. Pour ça, Jean-François est très bon. Je l'ai toujours dit, et je l'ai dit aussi à Jean-François, c'est quelqu'un de très intelligent. Il connaît ses dossiers sur le bout des doigts, Mais ce n'est pas un patron. Ce nouveau rôle, que lui donne actuellement la nouvelle direction, lui va parfaitement. C'est exactement là où Jean-François Soucasse est le plus performant.

Des départs déjà actés ?

Une période de transition ? Quand tu vois de tels dirigeants, la puissance financière, ce qu'ils sont en train de mettre en place, les wagons sont accrochés les uns après les autres. La situation actuelle telle qu'elle est d'une logique implacable. Les temps vont arriver. Je ne vais pas trahir de secret. Quand il y a des mecs au club qui te disent, il faut bosser maintenant, tu tombes de la chaise. Aujourd'hui, les mecs se disent si je veux garder ma place, il va falloir que je bosse un peu. Du coup, tout ce qui en découle parce qu'ils ont l'expérience, ça va arriver par effet domino. Les uns et les autres, s'il n'y a pas de résultat, ça va être à l'américaine, à la canadienne. Tu n'es pas bon, tu sautes. Mais ça va arriver.

J'ai vu une phrase où ils disent que Loïc Perrin, c'est le Paolo Maldini de l'AS Saint-Étienne. Il a fini comment, Paolo Maldini au Milan AC ? Regardez…  C'est le jeu même des arcanes dans le foot. Tu as des problèmes de personnalité, tu as des problèmes d'ego, et tu as des problèmes de pouvoir. Donc ça va arriver.

Il faut se réjouir de cette première victoire face à Lille. Il faut se réjouir du nouveau dynamisme, il faut se réjouir de tout ça. Mais ça n'empêche pas de voir, pour aller d'un point A à un point B, comment ceux qui gèrent le paquebot ont décidé de tirer la voile."