L'ASSE est entrée en négociations exclusives avec le groupe canadien Kilmer Sports Ventures. Bernard Lions a fait le point sur les dernières avancées sur le plateau de L'Equipe du Soir ce lundi. Retranscription par nos soins.

Une vente qui presse pour l'ASSE

Bernard Lions (L'Equipe) sur la vente de l'ASSE : "La vente est-elle remise en cause après la défaite à QRM ? Non, d'ailleurs, c'est pour cette raison que les futurs acheteurs, donc Larry Tanenbaum, le milliardaire canadien, est sorti du bois avant la dernière journée et donc avant les éventuels playoffs. C'est pour assurer tout le monde en disant qu'il montait en Ligue 1 ou pas, on va racheter le club. Il y a un détail de prix d'achat, c'est entre 20 et 30 millions d'euros. C'est tout simplement un bonus. Il y a un prix fixe à 20 millions d'euros selon les dernières indiscrétions et un bonus en cas de montée de 10 millions d'euros.

Comme ils sont pressés d'acheter et qu'ils veulent acheter, ils ne vont pas conditionner l'achat et le prix d'achat à Ligue 1 ou Ligue 2. Donc, ils vont faire un delta. 

La vente de l'ASSE ? C'est un chemin de croix ! Les supporters de Saint-Etienne me reprochent systématiquement de relater quand j'ai des infos, de les publier, en disant, vous nous faites croire que… Non, ils confondent le message des messagers. Moi, je ne suis qu'un messager. J'essaie de sortir des infos. Mais c'est un chemin de croix parce que ça n'arrive jamais."

L'ASSE dans l'obligation de vendre

Bernard Lions (L'Equipe) sur la vente de l'ASSE : "Cette fois, c'est la bonne ? L'équation est totalement différente par rapport à la remise en vente publique selon les deux actionnaires majoritaires, Bernard Caiazzo et Roland Romeyer. Ils vont présenter des comptes à l'équilibre une fois de plus. Des comptes d'exécution au 30 juin, mais ils ne peuvent pas repartir. Parce que le club a un déficit structurel de 15 à 20 millions d'euros. Il y en a un qui ne peut pas remettre au pot (Roland Romeyer), puis il y en a un autre qui ne veut pas, qui n'a jamais remis au pot, c'est Bernard Caiazzo. Donc à un moment, c'est échec et mat. Cette fois-ci, ils sont vraiment obligés de vendre et trouver un repreneur.

Je pense que les actionnaires étaient pressés d'annoncer la vente pour qu'il n'y ait pas d'accident industriel de la part des joueurs qui ont lamentablement perdu à QRM. Ces derniers ne se rendent absolument pas compte des conséquences que ça peut avoir pour le club et pour le projet de relance du club. Donc la vente elle se fera, Ligue 1 ou pas. Il y a des procédures légales. On est dans un pays de droit, donc la première démarche officielle, publique, c'est du droit du travail français : c'est de rencontrer le comité social et économique d'une entreprise pour informer les salariés. Et leur laisser un délai d'un mois pour donner une réponse et éventuellement proposer de racheter le club à leur place. Ça s'est passé mercredi dernier, deux jours avant la fin de la saison régulière. Ce match, ils l'ont perdu à QRM, donc le processus s'est enclenché. Maintenant, le CSE a un mois pour répondre. Comme tout le monde est d'accord et tout le monde est content que le repreneur Canadien arrive, je pense que le délai doit être raccourci. Après, il y a ce qu'on appelle une procédure de closing. C'est-à-dire que là, il y a tous les papiers. On vérifie avant de signer.

Tanenbaum n'est pas Kachkar

Bernard Lions (L'Equipe) sur la vente de l'ASSE : "Larry Tanenbaum ? C'est un milliardaire, il gère pratiquement tous les clubs omnisport à Toronto. C'est un monsieur qui a fait fortune, c'est un vrai milliardaire. Ce n'est pas un "Kachkar". Quand on dit Canada, on pense à John Kachkar. Ce n'est pas du tout un Kachkar. C'est un homme très sérieux, qui est très connu, très respecté dans le monde du sport. Il a créé une espèce de division dans sa holding qui s'appelle Kilmer Sports Ventures où il a mis M. Gazidis à la tête. M. Gazidis, c'est une très grosse pointure, puisque c'était le fondateur, un des membres fondateurs de la MLS en 1994. Il était vice-président et commissaire. C'est-à-dire que c'était le shérif de la MLS. Après, il a été DG d'Arsenal de 2009 à 2018, et président de l'AC Milan. Il a assaini les comptes et a permis aux Milanais d'être champions d'Italie, trois ans après. Donc ce sont des gens extrêmement compétents et très sérieux qui vont arriver à Saint-Etienne."

Kilmer n'est pas Peak6

Bernard Lions (L'Equipe) sur la vente de l'ASSE : "D'un point de vue légal, on attend le retour du CSE qui va arriver dans peu de temps. Après, il y a ce qu'on appelle un closing, c'est-à-dire les dernières pièces. L'argent est bloqué chez le notaire ou sur autre compte, etc. On prend rendez-vous, on signe. Mais la grosse différence qu'il y a par rapport aux autres dossiers, c'est que c'est le deuxième dossier sur les 6 dernières années qui arrive pratiquement à sa finalisation. Le premier, souvenez-vous, c'était en 2018. C'était Peak6. Cette fois-ci c'étaient des américains. Ils étaient allés jusqu'au closing et au moment de signer, patatra ! La vente ne s'était pas faite. Trois jours après, il y avait l'annonce des droits télé qui avait explosé. Et ça a été un coup de génie de Bernard Caiazzo de ne pas vendre le club au rabais, sachant que trois jours après, les droits télé avaient explosé."