Ce week-end a enfin accouché d'une bonne nouvelle pour les supporters de l'ASSE. Les Verts ont repris des couleurs après leur victoire chez le leader caennais (2-1) et d'un coup d'un seul, les visages se détendent et les discours deviennent positifs. Dans ce contexte, quels sont les trois enseignements du week-end ?

La victoire à Caen n'a pas seulement permis aux stéphanois de sortir de la deuxième partie du classement de Ligue 2. Elle a également redonné du crédit à un Laurent Batlles en très grand danger avant cette 6ème journée de championnat.

Lorsque des résultats ne suivent pas, le fusible idéal reste le coach. Que la direction sportive ait ou pas travaillé avec qualité, l'entraîneur demeure le coupable idéal. Dans le cas de Laurent Batlles, ce début de saison, fait d'une seule victoire, deux nuls et deux défaites, était clairement insuffisant. La faute à des choix tactiques et d'hommes parfois discutables. Si Perrin et Rustem, en charge de la direction sportive, n'ont pas à se féliciter d'un mercato estival effectué à vue, Batlles doit également endosser et assumer ses responsabilités.

Laurent Batlles ressort plus fort du week-end !

Laurent BATLLES (Entraineur Saint-Etienne ASSE) during the Ligue 2 BKT match between Stade Malherbe Caen and Association Sportive de Saint Etienne at Stade Michel D'Ornano on September 16, 2023 in Caen, France. (Photo by Loic Baratoux/FEP/Icon Sport)

Un entêtement tactique coupable, des attitudes de joueurs qui laissaient penser que ces derniers ne suivaient plus le projet de leur entraîneur, une nervosité palpable, un coaching en cours de rencontre parfois étonnant et des choix de joueurs également discutables. Bref, les résultats n'étaient finalement que le prolongement de ce qui n'allait pas autour de l'équipe.

En l'emportant à Caen, l'ASSE et Laurent Batlles n'ont pas tout gommé. Le coach stéphanois a cependant regagné un peu de crédit aux yeux des supporters et de ses joueurs qui ne l'ont pas lâché si l'on en croit les discours d'après-match. Tant mieux, serions-nous tentés de dire, même si la culture de l'instant reste volatile. Il faut dorénavant surfer sur ce succès pour gagner en confiance et transformer les essais tactiques en certitudes. Le 433 a bien fonctionné et les joueurs se sont senti à l'aise dans son animation. Dennis Appiah a par exemple rendu une copie très propre dans ce système, loin de celle des précédentes rencontres. La défense a montré une belle solidité et le milieu, cohérent, s'est mué en clé de voute d'un dispositif qui mérite d'être revu, et pas seulement lorsqu'il s'agira de bloquer les côtés adverses. 

Dans ce contexte, Laurent Batlles ressort de ce week-end regonflé. Les dirigeants lui lanceront peut-être d'autres ultimatums, mais la série de trois rencontres à l'extérieur commence de la plus belle manière et pourrait enfin lancer la saison des Verts.

Les cadres répondent "présent"

05 Florian TARDIEU (asse) during the Ligue 2 BKT match between Stade Malherbe Caen and Association Sportive de Saint Etienne at Stade Michel D'Ornano on September 16, 2023 in Caen, France. (Photo by Loic Baratoux/FEP/Icon Sport)

Laurent Batlles n'est pas le seul gagnant de ce week-end. Pour qu'un système fonctionne, il faut des joueurs pour l'animer. Parmi ceux-ci, les cadres ont clairement répondu présent. Trois d'entre-eux étaient attendu au tournant après la polémique de leur sortie nocturne il y a une semaine : Gautier Larsonneur, Mathieu Cafaro et Anthony Briançon. Les trois ont rendu une copie très propre. Larsonneur a été déterminant sur quelques situations chaudes en se muant en gardien de handball et montrant qu'il était présent sur sa ligne. Mathieu Cafaro, élu joueur du match, a montré de véritables qualités... défensives. S'il n' pas été déterminant dans le secteur offensif, il a largement soulagé Dennis Appiah qui a largement profité de l'abattage de son coéquipier avec lequel il a montré une vraie complémentarité.

Au milieu, Florian Tardieu s'avère d'ores-et-déjà indispensable. Tel un métronome, il a rythmé les temps forts et rassuré au moment d'absorber la pression caennaise. Sa générosité est déjà inspirante et sa voix porte pour replacer Bouchouari et Fomba, ses jeunes coéquipiers qui, dans des styles différents, ont livré une prestation correcte pour Fomba et de belle qualité pour Bouchouari. Son pénalty symbolise la réussite retrouvée des Verts avec un ballon accompagné dans ses buts par le portier caennais qui avait effectué le bon geste.

Monconduit : la lente et longue chute vers l'oubli...

Et puis comme toujours, lorsqu'il y a des gagnants sur la pelouse, il y a des perdants sur le banc... ou même en tribune. C'est le cas de Thomas Monconduit qui n'était même pas sur la feuille de match. Après un départ raté durant le mercato estival, le milieu stéphanois n'est clairement plus dans les petits papiers de Laurent Batlles. Le milieu de terrain installé hier au coup d'envoi a été performant. De quoi éloigner encore davantage Thomas Monconduit d'un retour dans le groupe, surtout après la belle rentrée d'Aïmen Moueffek, efficace et tranchant, démontrant que le banc répond présent.

L'investissement de l'ancien amiénois est clairement pointé du doigt par le staff. La concurrence au milieu a précipité son déclassement dans la hiérarchie des milieux de terrain. Valide et en pleine possession de ses moyens, ne lui reste plus qu'à mettre le bleu de chauffe et regagner ses galons de titulaire à la force du poignet. La concurrence doit permettre cela, toutefois, Thomas Monconduit a-t-il le mental suffisant pour se faire mal et remonter dans l'estime de Laurent Batlles ? Rien n'est mois sûr. Celui qui n'a jamais prouvé qu'il savait se faire mal semble glisser doucement, mais sûrement vers un loft dans lequel il a décidé de s'installer. Et ce n'est pas sa prestation à Sion, la semaine dernière, qui a dû rassurer sur son état d'esprit et son intention de montrer qu'il peut soutenir la concurrence. Un peu l'histoire de son parcours à l'ASSE...