Décrié, fragilisé lorsque les Verts étaient dans le creux de la vague, Laurent Batlles incombe d’une responsabilité dans le retour de l’ASSE sur le devant de la scène en Ligue 2. Auteur de changements gagnants samedi face à Guingamp, les Verts engrangent des points et s’installent comme cinquième de Ligue 2 sur les 5 derniers matchs, avant d’affronter Laval

Une empreinte tactique visible

Depuis février et les recrues hivernales, Laurent Batlles a enfin trouvé la recette tactique qui fonctionne . Avec un 3-5-2 hybride, les Verts ont retrouvé des couleurs en 2023. Lorsque Thomas Monconduit est aligné, il se glisse en tant que 4ème défenseur à la relance, ce qui crée un 4-4-2.

Laurent Batlles a renouvelé le même système depuis les treize derniers matchs. Cette permanence permet aussi de créer plus facilement des automatismes. En ce sens, sur les dix derniers matchs, Batlles a toujours aligné ce même onze-type, qui peut évoluer selon les blessures, suspensions ou performances. A cet égard, Briançon, Moueffek et Monconduit ont été contraints de rester à l’infirmerie. Également, Dennis Appiah a été suspendu et Bouchouari a connu des performances en-deçà de ses standards.

Les Verts privilégient ainsi des circuits de passe préférentiels qui trouvent toujours Cafaro ou Nkounkou en tant que provocateurs sur le côté. Ces derniers, très mobiles sont des poisons pour les équipes adverses. De même, le trident défensif de l’ASSE trouve des automatismes de couverture, de circuits de passe, inenvisageables avec une défense Giraudon-Nadé.

Plus encore, ce système met évidemment en valeur la qualité des joueurs de Batlles, mais permet aussi de minorer les défauts de certains. Ainsi, calamiteux dans une défense à quatre, Niels Nkounkou semble avoir trouvé son eldorado sur le couloir gauche de la pelouse de Geoffroy Guichard. Il l’a encore démontré ce samedi, où dans les dernières minutes il est venu offrir la balle de match à Ibrahima Wadji.

Le hic défensif

Malgré une innovation tactique intéressante depuis début 2023, l’ASSE n’est toujours pas une forteresse imprenable. A nouveau samedi, les Verts ont encaissé deux buts. Malgré des performances de haut vol, G. Larsonneur est souvent abandonné par ses défenseurs, inhibés par le contexte du club forézien.

De même, son langage corporel passif et sa communication peu enjouée sont tant d’éléments qui n’augmentent pas sa popularité, comme l’avait fait à l’inverse Christophe Galtier fut un temps.

Des changements décisifs

Si ses hommes patinaient face à Guingamp samedi, Laurent Batlles a insufflé un nouvel élan à ses troupes avec deux salves de changements écartées de seize minutes (53 et 69ème minute). Les quatre nouveaux éléments ( Monconduit, Chambost, Bouchouari et Wadji) ont été des apports en tout point. Si Dylan Chambost a délivré un centre superbe à Cafaro pour l’égalisation, c’est Ibrahima Wadji qui est venu sceller la victoire des siens après un énième rush solitaire de Niels Nkounkou.

Finalement, même si la performance de l’ASSE n’a pas été la plus aboutie de la saison, le coach a su rectifier le tir, en modifiant son équipe titulaire par des éléments décisifs.