Dans une chronique intitulée "Vert, la couleur de l'espoir", Martin Mosnier retrace les 4 dernières années de pénitence des Verts et de leurs supporters, et les motifs d'espoir et de confiance pour les mois à venir. Chronique réalisée dans le 94ème épisode de l'Activ Sainté Night Club. Chronique disponible en vidéo ou en retranscription ici !

La chronique vidéo

La chronique manuscrite

Ça fait grosso modo 4 ans que les supporters de Saint-Étienne ne connaissent plus vraiment la définition du mot espoir. J’ai ouvert le Larousse, je suis allé voir ce que voulait dire espoir, et sans surprise, l’espoir c’est « attendre avec confiance la réalisation de quelque chose ». Or précisément, la confiance c’est ce qui avait disparu depuis 4 ans. Parce qu’il y a eu des saisons terminées avec la peur au ventre, il y a eu une descente qui était presque inéluctable. Et 6 premiers mois de cette saison-là, où les supporters ont cru la poisse collait vraiment pour de bon et pour toujours à leurs basques.

Alors l’espoir, c’est quand même ce qui donne un sens à l’attente, l’attente toute la semaine. C’est ce qui donne aussi sens aux 9 minutes, aux émotions. Parce que toujours on espère, on espère, on espère. Et pour moi ce match à Grenoble marque un vrai tournant. Parce qu’à mes yeux d’abord, cette victoire assure symboliquement le maintien avec la barre des 42 points. Et surtout parce que cette victoire matérialise plus que les autres la domination des Verts sur une équipe qui jouait la montée il y a deux mois encore.

Saint-Étienne est transfigurée, Saint-Étienne est métamorphosée. L’ASSE est devenu ce que les supporters rêvaient qu’elle soit en août dernier. C'est-à-dire une équipe agressive, une équipe déterminée, une équipe talentueuse, une équipe qui dicte, une équipe qui domine, une équipe qui fait le jeu. Une équipe en fait, dans un monde idéal, joue la montée. Mais qui la joue avec 6 mois de retard. Du coup, l’espoir de montée là, il n'y en a pas, ça c’est clair au moins. Mais en l’espace de quelques semaines, les Verts ont trouvé un gardien fiable, le premier depuis le départ de Ruffier. Un axe central malmené pendant des mois les Kolo, Nadé, Moukoudi, tous les autres. Et des ailes enfin dangereuses, et surtout un style de jeu établi.

4 ans à chercher, 4 ans de quête, de doute, de peur, de frousses monumentales, de roustes historiques. Pour arriver où Saint-Étienne en est aujourd’hui. Et là on en revient à l’espoir. Saint-Étienne a enfin un plan, Saint-Étienne a enfin une destination. On peut légitimement se demander à quoi serviront les matchs qui restent et la fin de saison, parce que dans le très haut niveau, en Ligue 2, finir 16ème ou finir 3ème, finalement le résultat est le même. Sauf que la dynamique, elle, change tout. La preuve est que le début de saison portait les stigmates de l’an passé. Ça allait mal parce que l’an passé ça allait mal. D’où l’importance d’avoir cette dynamique. Comment ? C’est simple, repartir au combat avec les mêmes : Krasso, Nkounkou, les deux héros de la renaissance. Et je n’imagine pas un peul instant l’ASSE tout remettre à plat, perdre du temps, se poser des questions alors que tout est là, que le puzzle est déjà en place et que l’espoir renaît.

Pour finir je voudrais juste nous rappeler quelques bons souvenirs, parce que le foot c’est qu’un éternel recommencement. Il y a 20 ans, l’ASSE a connu exactement la même situation. En janvier 2003, les Verts sont en D2, ils touchent le fond. 20ème place au classement après une défaite dont tout le monde se souvient, 3-0 face à Guegnon à Geoffroy-Guichard. Tout le monde aujourd’hui dit qu’il y était alors que dans le stade il y avait 10.000 personnes mais bon, c’est la médaille de l’ancien combattant : « Guegnon, évidemment j’y étais ! ». Et s’en suivront 11 matchs sans défaite, tiens tiens… Une neuvième place au classement, soit la place qu’occupe aujourd’hui l’AS Saint-Étienne, et donc un nouvel espoir. La saison suivante, les Verts remonteront, ça sera la bonne, enfin celle du retour en Ligue 1.

Franchement on imagine tous Nkounkou à l’image de Bridonneau, mettre un ciseau pour fêter le titre de champion dans un peu plus d’un an. Il parait que l’espoir fait vivre, et je pense que je n’avais jamais vu le club, les joueurs et ses supporters aussi vivants depuis 4 ans.